Rassemblement à Belfort, ce vendredi 29 novembre, contre la colonisation de Jérusalem Est par Israël, dans le cadre de la campagne Save Al Aqsa
à l'appel du Collectif Freedom for Palestine, du CRI, du PG 90, du NPA et des AES
Ci-dessous, intervention de Gérard Deneux
Au nom des Amis de l’Emancipation Sociale,
Je
voudrais vous faire part de quelques faits, de quelques vérités éludées, contournées, déformées par les grands
médias s’agissant des derniers évènements concernant la Palestine.
Quand les députés de la gauche de gauche s’apprêtent à déposer une motion en faveur de la
reconnaissance du peuple palestinien, les
députés de la gauche de droite proposent une motion édulcorée.
Quand Netanyahou s’en effarouche et téléphone au Président Hollande, ce dernier lui tient
des propos rassurants et apaisants : rien
ne changera dans la politique de la France vis-à-vis d’Israël.
Quand cette information fuite et parvient aux oreilles de députés de la gauche de
gauche et autres frondeurs, Fabius les
rassure : l’Etat palestinien est un droit mais l’on verra, dans deux
ans, si on peut l’appliquer.
Ce double jeu hypocrite du gouvernement
français, non seulement méconnaît le
droit international et les résolutions de l’ONU, affirmant l’existence de
l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, mais surtout, apporte, de fait,
un soutien au gouvernement israélien, empêtré dans sa politique de provocations
contre les Palestiniens.
Provocations, fuite en avant, répression, poursuite de la colonisation, négation des droits
des Palestiniens, diffusion de la haine, telle
est la politique suivie par Netanyahou, ce voyou coincé entre son extrême
droite et les conséquences des politiques
d’austérité mises en œuvre contre la population israélienne, et tout particulièrement contre les Arabes
israéliens, ces Palestiniens « de seconde « zone ».
Qu’on en juge !
à l’énumération
de ces quelques faits
-
La poursuite de la colonisation, du vol des terres et
de l’expulsion de Palestiniens, et
tout particulièrement à Jérusalem Est
-
La remise en cause du statut de l’esplanade des
mosquées, l’interdiction pour les
Palestiniens de s’y rendre, bref, la
négation d’exercer leur liberté de croyance
-
L’adoption,
le 23 novembre, d’une nouvelle loi
fondamentale, déclarant que l‘Etat d’Israël est l’Etat national du peuple
juif, niant ainsi la citoyenneté arabo-palestinienne
(qui représente 20% de la population d’Israël !), niant ainsi la déclaration de 1948 proclamant l’égalité politique
et sociale de tous les citoyens d’Israël, quelles que soient leur origine et
leur religion
-
Les discours de haine raciste, déversés par les médias dominants en Israël,
traitant les Palestiniens d’animaux, menaçant
les récalcitrants Arabes de retrait de la citoyenneté et les condamnant à
l’exil apatride.
Que
la colère et les actes individuels de vengeance éclatent,
à
Jérusalem-Est en particulier, ne doit pas nous étonner.
Les humiliations, la répression engendrent la
révolte.
Qu’on en juge !
à ces quelques faits
-
Jérusalem-Est délaissée où 80% de la population arabe enfermée dans ce ghetto,
vit en-dessous du seuil de pauvreté
-
Jérusalem-ouest
où des manifestations d’extrême
droite hurlent : « Mort aux Arabes »
-
Jérusalem-Est
où 14 500 Arabes palestiniens
ont perdu le droit d’habiter dans leur ville, cette année
-
Jérusalem-Est
où, cette année, 98 maisons ont été
détruites, jetant à la rue, 300 personnes
-
Jérusalem-Est
où il est impossible pour les Arabes
palestiniens d’obtenir un permis de construire
-
Jérusalem-Est
où l’Autorité Palestinienne n’a pas
droit de cité, où les associations
palestiniennes sont interdites, où
les droits à la liberté d’expression n’existent pas pour les Arabes israéliens.
Faut-il donc s’étonner que la colère éclate, que la
violence provoquée éclate ?
Netanyahou a déclaré la guerre aux Palestiniens.
L’Etat d’Israël, de plus en plus isolé sur le plan international,
poursuit son expansion coloniale et sa politique d’épuration ethnique, en
mesurant à chaque pas, jusqu’où ne pas aller trop loin, fort qu’il est, encore,
du soutien mesuré des Etats-Unis.
Voilà la vérité des faits
C’est celle d’un Etat voyou qui, depuis plus de 60 ans, bafoue le
droit international.
C’est celle d’un Etat qui refuse de collaborer avec la commission
d’enquête de l’ONU, chargée de faire la lumière sur les crimes de guerre et les
crimes contre l’Humanité commis par sa soldatesque à Gaza : les 2 140
morts Palestiniens, les 20 000 habitations détruites, pour ce terrorisme d’Etat, ça ne compte
pas !
Et
comme dit Amed Tibi, l’un des seuls Arabes israéliens élu à la Knesset : « Lorsque
l’on tue des Palestiniens, il faut se taire, lorsque 3 Israéliens sont tués,
c’est une déclaration de guerre »
Après l’illusion de la paix d’Oslo, après la collaboration sécuritaire de l’Autorité Palestinienne, après l’enfermement des Palestiniens
dans des « réserves », cette
politique d’apartheid nourrit la désespérance des Palestiniens.
Voilà la réalité !
Et pour reprendre une formule de Malcolm X :
« Si vous
n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens
opprimés et aimer ceux qui les oppriment »
Eh bien, vigilants nous resterons, dans le camp
des opprimés,
pour soutenir la libération nationale et sociale du
peuple palestinien
contre l’Etat colonisateur d’Israël !