Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


jeudi 21 décembre 2023

 

Action contre l’industrie du béton

 

Le Comité local des Soulèvements de la terre et Extinction Rébellion Belfort/Montbéliard, ont relayé l’appel national et appelé à mobilisation le 9 décembre 2023 contre Lafarge et l’industrie du béton. Un rassemblement a eu lieu devant la mairie d’Héricourt (Haute-Saône) pour dénoncer la politique dévastatrice d’artificialisation des sols au service d’intérêts économiques de quelques-uns, du projet, contesté, de création d’une zone d’activités économiques à Héricourt où des terres sont menacées. Ci-dessous, l’intervention du Comité SdlT.

 

Face au refus du pouvoir politique à véritablement prendre le virage de la bifurcation écologique, alors que tous les jours la crise environnementale s'intensifie, que le déclin de la biodiversité s'accentue, plusieurs de nos camarades, conscients qu'aucune solution ne viendra d'en haut, ont décidé d'agir.

 

Le 10 décembre de l'année dernière, ils ont investi durant 15 mn le site de la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air à côté de Marseille, l'un des 50 sites les plus polluants du pays. En signe de protestation, quelques dégradations ont été commises, accompagnées de tags et banderoles. Ce qui leur  aura valu de s'attirer les foudres du pouvoir.

 

Les 05 et 20 juin derniers, 2 vagues d'arrestations complètement arbitraires ont eu lieu. 31 personnes ont fait l'objet de perquisitions à leur domicile, pour ensuite être arrêtées et placées en garde à vue, pour  certaines, jusqu'à 96h. Toutes seront relâchées sans mise en examen, et pour cause, rien ne justifiait ces arrestations. Aujourd'hui le simple fait de côtoyer, de près ou de loin, des mouvements écologistes, peut suffire à ce que les forces de l'ordre pénètrent chez vous, retournent votre domicile, utilisent la force contre vous pour ensuite vous priver de liberté pendant 4 jours.

 

Depuis, 2 personnes ont été arrêtées et mises en examen, avec, contre elles, des charges retenues qui relèvent de l'hérésie. L'une d'entre elles est photojournaliste, et bénéficie du droit, en tant que journaliste, à couvrir les évènements. Mais pour le pouvoir ça ne compte pas. Tous les moyens quels qu'ils soient sont bons pour exercer des pressions et réprimer les mouvements écologistes. Le 29 novembre 3 nouvelles personnes se  sont fait arrêter puis placer en garde à vue.

Et pour couronner le tout ! Ce sont les services antiterroristes de l'Etat que le pouvoir a missionnés pour traquer, réprimer des personnes armées de pinces et de banderoles. C'est la puissance publique qui s'abat sur  les mouvements écologistes.

 

Tout cela participe du processus de criminalisation d'un pouvoir qui nous assimile à des terroristes, et qui par la démesure des méthodes employées, démontre le soutien zélé qu'il apporte à une entreprise qui, elle, pourtant, a financé le terrorisme.

 

Les mobilisations de ce week-end, date anniversaire, sont un soutien et un signe de solidarité envers toutes les personnes engagées ce jour-là. Elles sont aussi la démonstration que nous n'en resterons pas là, que nous continuerons la lutte contre Lafarge, le monde du béton et tous ceux qui y participent.

 

Nous ne croulerons pas sous le béton !

 

Lafarge, c'est le financement terroriste en Syrie.

 

Durant 2 ans, en 2013 et 2014, en pleine guerre syrienne, l'entreprise a financé des groupes d'Al-Qaïda et de Daesh. Tout, sauf arrêter la production ! En 2016, 9 des principaux responsables du groupe et du site syrien, ont fait état, lors d’une audition, de la position stratégique dont bénéficiait la multinationale au Moyen-Orient, et des profits juteux qu'elle pouvait tirer de la reconstruction du pays.

Après avoir plaidé coupable en octobre 2022 aux États-Unis, elle est toujours poursuivie en France, pour « financement du terrorisme », « crime contre l'humanité » et « mise en danger de la vie d’autrui ».

 

Parce qu'on ne se refait pas, cet événement nous rappelle le passé déjà peu glorieux de l'entreprise. Durant la seconde guerre mondiale, quand son dirigeant participait au gouvernement de Vichy, l'entreprise Lafarge, elle, collaborait avec le régime nazi et a largement œuvré à la construction du  mur de l'Atlantique.

 

Lafarge criminel ! Lafarge profiteur de guerre !

 

Lafarge c'est le profit d'abord !

 

A Bouc-Bel-Air, les fumées de l'usine rejettent, entre autres, des particules fines de dioxyde de soufre au-dessus des normes autorisées. Elles sont extrêmement polluantes pour l'environnement, et provoquent de graves troubles respiratoires et irritations oculaires pour la population avoisinante.

 

Mais une fois de plus l'environnement et les populations ne sont que des détails qui ne comptent pas pour l'entreprise, qui une fois de plus bénéficie du soutien de l’Etat par ses dérogations préfectorales, et peut, en toute impunité, continuer à polluer sans ne rien changer aux pratiques qu'elle utilise pour produire. Aujourd'hui elle peut donc continuer à brûler des pneus et tant pis pour l’environnement et les riverains ! À Paris ce sont des boues de ciment, de plastique, tous types de résidus issus de la production, qui sont déversés dans la Seine.

 

Partout elle nuit

 

À Borroso au Brésil, c’est toute la ville qui est régulièrement recouverte de ses poussières toxiques.

Au Cameroun, alors qu'elle brûle tous types de combustibles pour alimenter ses fours, les cheminées ne       sont même pas filtrées.

En Inde, elle dépossède les habitants de leurs terres pour ses carrières.

 Partout les gens se soulèvent

En France, au Cameroun, en Serbie, au Brésil

En Suisse, durant 6 mois, des militants ont occupé des terres vouées à l'agrandissement d'une de ses  carrières.

Partout les gens se lèvent contre Lafarge et le monde du béton.

Partout les gens se lèvent contre un secteur qui, dans tout son processus de production, détruit, pollue et participe à aggraver la crise environnementale.

 

D’abord la matière première. Le béton est le premier consommateur de sable au monde, la ressource la plus exploitée juste après l'eau. Ce sont des carrières immenses aux 4 coins du globe, c’est une extraction marine démesurée, détruisant la biodiversité partout, sur terre comme dans les mers.

 

Ensuite sa fabrication, le béton à lui seul pèse pour 8% des émissions de CO2 mondiales. Si le béton était un pays, il serait le 3ème plus gros émetteur de CO2 au monde après la Chine et les États-Unis.

 

Et pour finir, son usage

Entre un secteur industriel qui a tout intérêt à nous noyer sous le béton et des pouvoirs publics, enferrés dans un système qui nous mène droit dans le mur, c'est l'artificialisation qui gagne du terrain.

 

En France l'artificialisation des sols croît 4 fois plus vite que la population. Elle est la 2ème cause du déclin de la biodiversité. C'est plus de 30 000 ha qui coulent sous le béton chaque année. C'est autant d'espaces de prairies, de forêts, de zones humides indispensables aux écosystèmes qui disparaissent.

C’est autant d'espaces qui ne contribueront plus à lutter contre le réchauffement climatique, qui ne participeront plus à l'absorption du CO2 et à son stockage.

Ce sont les cycles de l’eau qui en sont bouleversés, les nappes phréatiques qui en pâtissent, les inondations qui se multiplient,  les sols qui sont rendus stériles.

En 30 ans, ce sont plus de 7% des terres agricoles englouties sous le béton.

 

À l'heure les sécheresses s'intensifient et se multiplient, que l’eau se raréfie, que les rendements agricoles sont en chute libre partout dans le monde, continuer dans cette direction, c’est ne rien comprendre aux enjeux vitaux que rencontre notre époque. Un véritable suicide !

 

C'est pourquoi nous affirmons qu'avant de nous illusionner avec de la poudre de perlimpinpin, en nous vendant une pseudo-planification écologique, il faudrait d’abord commencer par déplanifier.

Aujourd'hui ce sont des centaines de projets écocidaires que les pouvoirs publics continuent de financer, d’autoriser, de soutenir, en totale contradiction avec les objectifs environnementaux de la France

 

Ce sont plus de 80 projets de routes et autoroutes alors que nous savons que la question de la mobilité ne pourra se  résoudre que par le transport en commun.

Ce sont 16 projets d'aéroport ou d’extension d'aéroport, alors que nous savons qu'il faut réduire drastiquement le secteur aérien.

Ce sont des centaines de projets de zones commerciales, logistiques et industrielles qui partout se propagent.

 

Penser qu’il est possible de continuer à croître économiquement en artificialisant les sols est irresponsable. Venant de « nos » élus, cette irresponsabilité est coupable.

 

La terre doit redevenir un commun, la décision de son usage doit appartenir à tous et non à une petite poignée d’élus.

C'est pourquoi nous apportons tout notre soutien et notre solidarité aux personnes mobilisées dans le pays d’Héricourt contre tous ces projets éco-suicidaires d’aménagement du territoire, qui en plus d’être destructeurs, nous enferment dans un modèle qu’il est indispensable de dépasser.

 

Parce que ce n’est que par la mobilisation que nous pourrons changer les choses,

Parce que d’autres manières de construire et d’habiter le monde sont possibles,

 

Soulevons-nous contre les bétonneurs !



 

 

mardi 12 décembre 2023

 

Jupi t’es (plus) rien

(Editorial de PES n° 98 – nov/déc. 2023)

Il essaie encore d’exister sur le plan international et d’éviter, sur le plan intérieur, le piège du 49-3, tout en maintenant à distance le rejet populaire (75 % de la population) dont il fait l’objet, après l’amputation de 2 ans de pension qu’il nous a imposée.

En effet, il a réussi l’exploit, après Hollande, d’éjecter la France de l’Afrique de l’ouest, et ce, au moins dans trois pays  (Burkina Faso, Mali, Niger). Il a cru se refaire une santé en se précipitant derrière le tuteur américain pour soutenir l’extrême droite israélienne dans sa guerre contre les Gazaouis. Il a surtout montré la puissance de son impuissance. Ses propositions de grande alliance contre le Hamas étant de fait rejetées, il a ensuite virevolté entre un humanitarisme bon teint, suggérant que Netanyahou pouvait, bien entendu, pour se défendre, bombarder, massacrer et détruire en masse les habitations les écoles, les hôpitaux… tout en « s’efforçant de ne pas cibler les civils ». Puis, nouveaux  zigzags, se contredisant et prônant désormais (tièdement) le cessez-le-feu. De même, il s’est fendu d’une petite visite écourtée à la COP28 pour promouvoir l’industrie nucléaire après s’être assuré des approvisionnements en uranium et en pétrole auprès du Kazakhstan, accompagné de toute  une cohorte d’industriels, comme EDF, Eiffage, TotalEnergies…

Au plan national, c’est plutôt ju-piteux, l’arrogant doit en effet en rabattre ; bientôt le département français Mayotte sera le symbole d’une France qui, sous certains aspects, rejoint le Quart Monde. Il n’est peut-être pas le seul en cause si l’on considère que gérer c’est prévoir, mais quand même ! Les canalisations d’eau sont pourries. Le ramassage des poubelles n’est pas organisé, l’usine de dessalement n’est toujours pas en fonction et pour satisfaire les besoins en eau, il n’a pas trouvé mieux, avec sa clique gouvernementale que d’acheminer des bouteilles en plastique qui, désormais, couvrent les plages de Mayotte. Et il n’y a toujours pas de déchetterie.

Alors, Macron immobile ? Pour éviter le 49,3 ? Pas tout à fait. Il reste en effet, malgré son illégitimité, le chef d’orchestre des désastres à venir : la profondeur des inégalités ne cesse de s’accroître, les nationalistes identitaires concurrencent les néofascistes, la restriction des libertés rend le climat des plus moroses sur fond de pourrissement de la parole publique. Alors Macron encore 4 ans ? Un sénateur centriste en arrive à dire : « cela ne peut pas durer ».

Reste le pas de deux avec Ciotti, et Darmanin battant la mesure entre aide médicale d’Etat et aide médicale d’urgence pour désigner à la vindicte publique les migrants qui viendraient dans notre « beau » pays uniquement pour se faire soigner au frais du contribuable français ! Cacophonie : les médecins invoquent le serment d’Hippocrate et les risques d’épidémie si l’on ne soigne les exilés et autres sans papiers que s’ils sont déjà très malades, provoquant de fait, des surcoûts  hospitaliers.

Alors on passe  à la valse  à 3 temps afin de contourner le parlement et rallier les LR récalcitrants. La musique change. Le référendum est évoqué, flop ! Tout comme l’IVG dans la Constitution et le Conseil National de la Refondation,  flop, flop et toutes les conventions citoyennes du même topo, y compris les convocations partenariales avec les partis politiques, dès la deuxième danse, c’est encore flop. Pour s’y rendre, « le méprisant de la République »* ne trouva à ses pieds que le RN, EELV et le PC « très radical » ( !) Pitoyable, cette valse à 3 temps qui tente de rameuter le RN en lui déroulant le tapis brun pour une valse à 4 temps. Sur fond de pauvreté galopante, d’inégalités, d’inflation et de plus de 3 000 enfants à la rue, la danse se transforme en agitation désordonnée.

Et dans le camp dit de gauche ça ne va pas mieux. Le cadet-Roussel ne sait plus où habiter, lui qui a trois maisons à sa disposition, la première, la sienne, qui rétrécit, la deuxième, encombrée de toute la Nupes qui se déchire, la troisième, sans la rebelle LFI décidée à faire barrage à une politique dite de gouvernement néolibérale et voulant promouvoir, pour le moins, une orientation altermondialiste.

Alors, peut-on faire advenir l’improbable, autrement dit éviter la pente glissante qui  conduit à nous imposer des aventuriers rétrogrades comme c’est le cas dans le monde actuel. Après Berlusconi, Trump et Bolsonaro on en est à assister au défilé des figures de malheur, Meloni, Orban et Milaï l’argentin qui fit campagne, tronçonneuse à la main. En France, au-delà de la figure de Le Pen, il s’agit de nous habituer  aux déambulations au pas de l’oie des milices fascistes à Lyon et à leurs exactions à Romans-sur-Isère. Ainsi, il apparaîtrait qu’il vaut mieux, dans ce cas, choisir un RN « normalisé » avec la droite extrême des LR, bref, à une configuration proche de celle de la « démocratie ( !) israélienne ».

La fin de règne de Macron, lui, le fondé de pouvoir de l’oligarchie mise en place par les donateurs, les sondeurs et les médias manipulateurs, risque d’être difficile. Pourtant, dans ce gouvernement, comme le révèle Monique Pinçon-Charlot, outre Elisabeth Borne il y a quand même 18 millionnaires. Ne maîtrisant plus rien ou pas grand-chose, Macron devient le renfrogné de service, il en arrive à dire, désabusé, « Je ferai tout ce que je peux jusqu’en 2027 ». Il prie pour cela à la fête juive installée à l’Elysée dans la République laïque et à Notre-Dame de Paris…

GD, le 8 décembre 2023

·       livre de Monique Pinçon-Charlot (éditions Textuel), septembre 2023

 

 

 

 

 

 

le poème de Pedro

 

où étiez-vous

cette nuit où la lune refusa de paraître

pour ne pas voir le sang qui coulait

 

où étiez-vous

cette aube où les portes cédèrent

frappées par les mensonges de la vérité officielle

 

où étiez-vous ce matin où le regard des enfants se figea

sur des absences à jamais incomprises

 

où étiez-vous ce tantôt où le gris des fumées insensées s’éleva

annonçant l’arrivée du néant programmé

 

où étiez-vous

ce soir où les cris s’engouffrèrent dissonants

dans les rues muettes de peur

 

où étiez-vous

ce jour où tout bascula

en dedans et en dehors

 

où étiez-vous

où étions-nous

 

 

Pedro Vianna

8.XII.2015, Indocilités

http://poesiepourtous.free.fr

 

 

Gaza. Emigration ou anéantissement ?

 

Après 49 jours de conflit, 15 000 Gazaouis tués dont 6 000 enfants, des destructions massives, plus de 1 million de Gazaouis contraints de migrer vers le sud, toujours pas de cessez-le-feu, une « trêve humanitaire » de 7 jours a permis la libération de 80 personnes captives du Hamas (il en resterait 160), la libération de 240 Palestiniens prisonniers politiques en Israël ainsi qu’une vingtaine d’étrangers ou binationaux (Thaïlandais notamment travailleurs dans les kibboutz). Mais, le 1er décembre, l’aviation israélienne a largué des tracts sur Khan Younès (sud de Gaza), demandant à la population d’évacuer la zone en allant vers Rafah. L’armée israélienne bombarde à nouveau massivement.

Soutenu par les Etats-Unis et la plupart des pays européens (dont la France), Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite, maintiennent leur objectif de guerre : neutraliser le Hamas en tuant ses chefs, détruire ses infrastructures, chasser les Gazaouis vers la frontière égyptienne, fermée. Jusqu’à quand les « Occidentaux », et principalement les Etats-Unis, vont-ils accepter d’être complices des crimes de guerre perpétrés par l’Etat d’Israël, impunément ? Vont-ils fermer les yeux encore longtemps face aux manifestations de plus en plus nombreuses dans le monde ? 

 

1 – Vengeance inassouvie ou mise en œuvre du Grand Israël ?

 

Trump s’est évertué, au cours de son mandat, à faire reconnaître Israël comme partenaire d’un certain nombre de pays arabes, aboutissant à la signature des Accords d’Abraham de 2020, entre Israël et les Emirats Arabes Unis, puis le Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Ces Accords visent à étendre la coopération régionale diplomatique et commerciale. On comprend pourquoi les Palestiniens ont vécu ces Accords comme une trahison.  

 

Netanyahou chérit, depuis longtemps, le projet de l’annexion de Gaza et de la Cisjordanie et l’expulsion des Palestiniens, pour former ce que l’Extrême-droite sioniste nomme le Grand Israël. Si cette ambition n’est pas unanime chez les dirigeants israéliens, elle ne l’est pas non plus à la Maison Blanche, Biden se positionnant plutôt sur  la  perspective d’un Etat - même si c’est un Etat croupion - reprenant le contrôle de Gaza sous férule d’Israël.

 

Le Grand Israël est ranimé en 2017 par l’actuel ministre des finances, Smotrich, lorsqu’il présente à la Knesset son « plan décisif ». Pour lui et  ses acolytes d’Extrême-droite sioniste, aucun compromis n’est possible entre Juifs et Palestiniens. Il faut maintenir l’’encerclement de l’enclave de Gaza par Israël, annexer la Cisjordanie dans son intégralité et donner le « choix » aux  Palestiniens, soit renoncer à leurs aspirations nationales et continuer à vivre sur leur terre avec un statut inférieur, soit émigrer. S’ils choisissent de résister, l’armée se chargera de « tuer ceux qui doivent être tués », leur refus de se soumettre étant perçu comme une menace existentielle pour les Israéliens. Ce plan serait-il à l’œuvre aujourd’hui ?

 

Tant que les Palestiniens étaient confinés dans leur prison à ciel fermé (Gaza), la plupart des Israéliens ne se souciaient pas de leurs conditions de vie insupportables. Dès qu’ils sont apparus, à nouveau, lors de la Grande marche du retour (2018/2019), les tireurs d’élite israéliens ont tué et mutilé ceux qui se massaient, pacifiquement, devant la barrière de Gaza. Peu de voix protestèrent. C’est dire combien l’enfermement des Gazaouis et la colonisation en Cisjordanie, sont devenus normalité pour la plupart des Israéliens. L’idéologie suprématiste sioniste pèse sur leurs cerveaux. Difficile, face à cette réalité, d’imaginer une société partagée, apaisée, à l’heure où l’idéologie raciste et d’apartheid est au pouvoir. Tout peut être dit, en toute impunité. Ainsi, le ministre de l’agriculture Avi Dichter, membre du Likoud et ancien directeur du Shin Beth(1) : « Nous sommes en train de déployer la Nakba de Gaza. C’est ainsi que cela se conclura », ou Netanyahou qui affirmait le 10 novembre, « qu’après la guerre il n’y aura pas de réinstallation d’Israéliens à Gaza, la recolonisation n’est pas un objectif réaliste », « nous aurons un total contrôle de la bande de Gaza avec la capacité d’y entrer chaque fois que nous le souhaitons afin d’éliminer tout terroriste qui referait surface. Il n’y aura plus de Hamas ».

 

Le 30 novembre, le Hamas annonçait sa volonté de reconduire la trêve, prêt à des négociations graduelles sur la libération des prisonniers israéliens contre les prisonniers palestiniens pour parvenir à un compromis et transformer la trêve en cessez-le-feu permanent. Mais, pour le ministre de la Défense, Gallant « c’est une guerre juste pour le futur du peuple juif, pour le futur d’Israël. Nous combattrons le Hamas jusqu’à ce que nous gagnions. Peu importe le temps que cela prendra ».

 

L’extrême droite israélienne a saisi l’occasion du Déluge Al-Aqsa du 7 octobre pour exécuter son projet de destruction et a envisagé, aussitôt, 3 scénarios pour les Gazaouis : soit ils restent dans la bande de Gaza sou l’Autorité Palestinienne, soit ils sont gouvernés par une autorité mise en place par Israël, soit ils sont expulsés dans le désert égyptien du Sinaï. Cette 3ème solution a la préférence de Netanyahou sauf que l’Egypte d’Al Sissi y est totalement opposée et n’a pas cédé malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, Blinken allant jusqu’à lui proposer une aide financière pour alléger la crise économique de son pays ! Voyant que l’Egypte ne cédait pas, le ministère du renseignement israélien a lancé le 19 novembre un appel à la communauté internationale afin qu’elle accueille les Gazaouis et finance leur « réinstallation volontaire ( !)» dans le monde entier.

 

2 – Les Etats-Unis peuvent-ils s’en sortir « propres » ?

 

Biden est pris dans un étau qui se resserre alors que les élections présidentielles approchent. Blinken, son secrétaire d’Etat, déploie l’art de l’équilibrisme diplomatique pour à la fois soutenir Israël, tout en fixant quelques lignes rouges comme celle de refuser une nouvelle occupation de Gaza, tout en admettant la nécessité d’éradiquer le Hamas, ce qui explique son opposition à un cessez-le-feu. Les Etats-Unis prônent la solution à deux Etats et la remise du pouvoir à l’Autorité Palestinienne sur l’ensemble de la Palestine, option partagée par les gouvernements occidentaux, et la plupart des Etats arabes, rejetée par Moscou et Pékin. Mission impossible pour Biden, « embarrassé » par trop de morts, trop de destructions… qu’il ne condamne pas… Il tente de convaincre Netanyahou de repenser son objectif militaire, en évoquant la question humanitaire, le respect des lois de la guerre, pour éviter d’être associé aux crimes de guerre… sans jamais appeler au cessez-le-feu et sans renoncer à l’éradication  du Hamas.      

 

Netanyahou, quant à lui, s’il veut rester 1er ministre, doit contenir ses « faucons » qui n’ont guère apprécié la création d’un Cabinet de guerre (5 membres) au détriment du Cabinet de sécurité (ministres concernés par la guerre). Le Cabinet de guerre a été institué à l’initiative de Biden pour exclure les membres d’Extrême-Droite les plus virulents du gouvernement israélien. Biden a d’ailleurs siégé à sa première réunion étant assuré que les Etats-Unis pourraient faire pression tout au long de la guerre par la présence de Ron Dermer, proche de Netanyahou et de Trump. Ce religieux, étatsunien né en Floride, est chargé des relations avec l’administration Biden. Ce président américain est  impliqué comme aucun de ses prédécesseurs dans l’appareil de décision israélien. Les autres membres du Cabinet de guerre sont trois généraux : Yoav Gallant, ministre de la défense, Benny Gantz et Adi Eizenkot ex-chefs d’état-major (élus de l’opposition de centre-droit) ainsi qu’Arié Déri, chef du parti ultraorthodoxe Shass, représentant les partis fondamentalistes religieux (condamné par deux fois en justice pour corruption et fraude fiscale). La légitimité  de ce Cabinet est contestée, notamment par les deux ministres d’extrême-droite, le ministre de la sécurité Ben Gvir et le ministre des finances Smotrich  qui entretiennent l’agitation dans les rangs du Likoud.   

 

Mais la puissance militaire d’Israël ne saura détruire le Hamas sans causer des massacres et des destructions toujours plus horribles. La fin de la guerre dépendra aussi de l’évolution des combats et de la pression populaire internationale sur Israël et les gouvernements qui les soutiennent. 

 

3 – Les pays arabes et occidentaux vont-ils fermer les yeux encore longtemps ?

 

Vider la bande Gaza de ses habitants, c’est provoquer une nouvelle Nakba. Est-ce cela que soutiennent les Occidentaux et les pays arabes ?

 

Les dirigeants arabes et musulmans ont affiché un front uni lors du sommet  de la Ligue arabe et de l’Organisation de la Coopération Islamique, réunissant le Saoudien Mohammed Ben Salman, le roi de Jordanie Abdallah II, le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, le président égyptien Al Sissi, le président iranien Raïssi, le président turc Erdogan et l’émir du Qatar al Thani. Ils ont condamné « l’agression israélienne contre la bande de Gaza, les crimes de guerre et les massacres barbares et inhumains perpétrés par le gouvernement d’occupation ». Ils ont appelé un cessez-le-feu immédiat, à la levée du siège de Gaza et à un accès sans entrave de l’aide humanitaire. Ils ont rejeté le déplacement forcé des Palestiniens vers l’Egypte ou vers la Jordanie. Ils réclament l’arrêt des exportations d’armes vers l’Etat hébreu et ont appelé à une relance du processus de paix pour permettre l’établissement d’un Etat palestinien au côté d’Israël. La seule garantie de stabilité de la région c’est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation. Cela relève, là aussi, relève de l’équilibrisme pour ceux qui veulent préserver leurs relations diplomatiques avec Israël (Algérie, EAU, Bahreïn…). Les pays arabes n’ont pas de position commune sur l’après-guerre même si les deux pays les plus concernés, Jordanie et Egypte, ont réussi à convaincre les pays du golfe d’exiger un cessez-le-feu, ils ne veulent pas faire figure de complices de la logique militaire israélienne.   

 

Les démocrates au Congrès américain commencent à contester l’engagement inconditionnel des Etats-Unis pour Israël et font connaître leurs désaccords, comme l’opposant Bernie Sanders. Il appelle à la fin des bombardements de l’armée israélienne et au droit des Palestiniens à revenir chez eux. Il dénonce les « chèques en blanc » donnés à Israël, à savoir l’aide militaire US de 3.8 milliards de dollars/an auxquels s’ajoutent 14.3 milliards d’une enveloppe exceptionnelle sollicitée auprès du Congrès. « Nous ne pouvons être complices d’actions en violation du droit international et de notre propre sens de la décence » affirme-t-il. Par ailleurs, se développent au sein de l’administration Biden de vives réactions au soutien américain, associant les Etats-Unis aux crimes de guerre d’Israël. Un diplomate a démissionné en dénonçant la livraison d’armes supplémentaires à Israël, pourfendant cette politique « myope, destructrice, injuste et contradictoire avec les valeurs mêmes que nous épousons publiquement ». D’autres diplomates ont rédigé une note recommandant une plus grande vigilance US face à l’opération militaire à Gaza et appelant à un cessez-le-feu. Une lettre signée par plus de 500 employés et responsables d’une quarantaine d’agences gouvernementales appelle « le président Biden à demander d’urgence un cessez-le-feu, une désescalade dans le conflit en sécurisant la remise en liberté immédiate des « otages » israéliens et des Palestiniens détenus arbitrairement, le rétablissement de l’eau, du fioul, de l’électricité et des autres services de base et le passage d’une aide humanitaire adéquate vers la bande de Gaza. Une vaste majorité d’Américains soutient un cessez le feu.

 

Tant qu’il n’y aura pas de solution diplomatique durable, le cycle de violence va se poursuivre

 

4 -  Comment peser sur les gouvernements ?

 

En déposant plainte à la Cour Pénale Internationale (CPI) ? Sans nier l’impact symbolique d’une demande de condamnation d’individus accusés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, voire de génocide, l’expérience peut faire douter du pouvoir de cette instance.

 

Toutefois, contrairement à ce qui a pu être dit, le refus de ratifier le traité de la CPI par Israël n’est pas un obstacle au droit (cf encart). Dès lors que la Palestine a déclaré se soumettre au droit international, la CPI est compétente dans les territoires occupés et à Gaza et peut y mener des enquêtes. On attend donc que le chef Macron intervienne à la CPI, avec la célérité et vigueur dont il a su faire preuve à l’encontre de l’agression russe contre l’Ukraine. En France, il a fallu attendre le 58ème jour de guerre pour que Macron se décide à demander timidement un cessez-le-feu, au détour d’une déclaration à la COP28 ! A quand les sanctions qu’il a su appliquer (à juste titre) à la Russie ? 

 

Pour autant, il ne suffit pas qu’une plainte soit déposée à la CPI pour que celle-ci s’en saisisse rapidement (2). Suite à l’opération Plomb durci de 2009, le procureur Ocampo, sous forte pression des Etats-Unis, a mis 3 ans pour se demander si la Palestine avait la qualité juridique pour soumettre une telle déclaration. Mme Bensouda lui succédant, a mené un examen préliminaire pendant… près de 5 ans avant d’ouvrir une enquête formelle en mars 2021. A sa décharge, il faut préciser qu’elle faisait l’objet de sanctions de la part de Trump pour son enquête sur les crimes présumés des US en Afghanistan. Biden, arrivé au pouvoir, a levé ces sanctions mais Blinken a réitéré l’objection de la compétence de la Cour pour des ressortissants d’Etats non signataires  du traité de Rome. A l’opposé, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, en 2022, le nouveau procureur Karim Khan, a lancé l’enquête la plus vaste de l’histoire de la CPI. Reste à savoir si la visite de M. Khan à Rafah et ses déclarations sévères, suffiront pour que des sanctions soient décidées à l’encontre d’Israël, sachant qu’aucun responsable israélien n’a eu à répondre devant un tribunal international des crimes commis au cours de plusieurs décennies de conflit.

 

Dès le 9 novembre, des plaintes ont été déposées à la CPI, visant le Hamas et l’armée israélienne. Trois ONG ont demandé à la CPI de « délivrer rapidement des mandats d’arrêt contre les personnes soupçonnées de crimes commis à Gaza », citant à cet effet le président Herzog, le 1er ministre Netanyahou, le ministre de la défense Gallant. La plainte évoque des « crimes de génocide », « d’incitation au génocide », des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Par ailleurs, les avocats Gilles Devers (barreau de Lyon) et Khaled Al-Shouli ont déposé une plainte à la CPI, à laquelle se sont joints 500 avocats et une centaine d’associations.  Reste que l’Etat d’Israël n’ayant pas ratifié la création de la CPI (que Netanyahou a qualifiée « d’antisémite » ( !), n’a pas obligation de coopérer… et que Blinken a déjà mis en garde la Cour contre toute poursuite visant des responsables israéliens… Intimidation ?  

 

Notre meilleure arme, pour soutenir les Palestiniens, c’est la mobilisation, les rassemblements  dénonçant l’inaction du gouvernement Macron afin de les contraindre à prendre position pour le cessez-le-feu et à engager les conditions minimales (libération des captifs du Hamas, arrêt de la colonisation, retour des réfugiés…) pour que, dans un avenir à moyen terme, Palestiniens et Israéliens puissent décider, eux-mêmes, de la société dans laquelle ils veulent vivre. Trop de violences, trop de morts, trop de mensonges médiatiques. Les images des familles sur les routes fuyant les bombardements incessants israéliens, les massacres jusque dans les hôpitaux, les témoignages qui commencent à percer, tout cela est en train de renverser l’opinion que les médias avaient conditionnée pendant les premières semaines de guerre. Des mobilisations énormes s’organisent partout dans le monde. En France, la police de la pensée exercée notamment par Darmanin et ses services semble faire long feu ; il ne peut interdire toutes les manifestations, partout, ou arrêter tous ceux qui « auraient des propos qualifiés par lui d’antisémites ». Il faut d’ailleurs s’interroger sur qui attise la haine dans notre pays. Les vrais mots pour qualifier les actes de l’Etat d’Israël doivent être utilisés car ce sont des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, et la volonté de faire disparaître un peuple, ça s’appelle un génocide.

 

Nous devons aussi nous préoccuper des conséquences de la guerre. 3 000 demandeurs d’asile palestiniens sont déjà dans les camps grecs. L’émigration depuis Gaza s’est accentuée. Gouverner, c’est prévoir ne semble pas atteindre les gouvernants européens qui n’ont engagé ni projet, ni réflexion pour leur accueil, ce qui va accentuer le racisme anti-migrants alimenté par l’Extrême-Droite.

 

La prochaine explosion est proche, s’inquiète Gideon Levy du quotidien israélien Haaretz : c’est la colonisation de la Cisjordanie, cette « cocotte-minute va nous exploser à la figure ». Au vu de tous, l’armée israélienne participe activement aux pogroms, maltraite les habitants, les humilie, les arrête et les tue, tout en détruisant les mémoriaux, comme celui de Yasser Arafat à Tulkarem. Près de 200 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Cette semaine, dit-il, « j’ai visité le no man’s land dans le sud des collines d’Hébron. Les choses n’ont jamais ressemblé à cela auparavant. Chaque colon est désormais membre d’une « équipe de sécurité », milice armée et sauvage qui a le droit de maltraiter les éleveurs et les agriculteurs et de les expulser. 16 villages de Cisjordanie ont déjà été abandonnés et l’expulsion se poursuit à plein régime ». L’autre inquiétude se situe au nord d’Israël et le possible engrenage mortifère de la guerre avec le Liban, le Hezbollah et ses alliés (l’Iran notamment).   

 

Les USA recommanderaient à Netanyahou de préparer sa succession. Pour être remplacé par un de ses faucons d’extrême-droite qui s’y préparent ? Sombre avenir. Quelle force de résistance pacifique peut-on espérer voir émerger ?

 

Odile Mangeot, le 4 décembre 2023

 

PS : on vient d’apprendre, ce 9 décembre, que les Etats-Unis se sont opposés à la résolution de l’ONU, instituant le cessez-le-feu, mis à part leur veto et l’abstention de la Grande-Bretagne, tous les autres membres ont voté le cessez-le-feu. Bref, Biden est pour la « paix des cimetières » à Gaza.

 

(1)   Shin Beth, l’un des 3 services de renseignement intérieur israélien, au côté du Mossad et de l’Aman (renseignement militaire)

(2)   selon Reed Brody, avocat américain, le Monde du 17.11.2023

 

Sources : le Monde Diplomatique (novembre et décembre), A l’encontre, UJFP, AFPS, le Monde

 

 

Cour Pénale Internationale

La CPI a été créée par le traité de Rome en 1998 et est entrée en vigueur le 1.07.2002. Siège à la Haye. 123 Etats sur les 193 Etats membres de l’ONU ont ratifié le traité de Rome. USA, Israël, Russie, notamment, ne l’ont pas ratifié, considérant que la CPI est une menace à leur souveraineté politique et économique. C’est un tribunal pénal qui poursuit en justice des individus (et non des Etats) soupçonnés de génocide, crime contre l’humanité, crime de guerre. Les Etats parties du traité de Rome sont autorisés à saisir la CPI. La Cour n’est compétente que si les faits ont été commis sur le territoire d’un Etat partie ou par un ressortissant d’un pays reconnaissant la CPI. La Palestine a ratifié le traité de Rome. Qui peut saisir la CPI ? Tout Etat partie au traité de Rome, le Conseil de Sécurité de l’ONU ou le Procureur lui-même suite à dépôts de plaintes d’individus ou de collectifs.

 

 

« Otages » palestiniens dans les geôles israéliennes (1)

 

Ils sont 6 700 prisonniers – dont 550 condamnés à perpétuité ou à de longues peines – les  périodes de détention sont d’ailleurs renouvelables tous les 3 à 6 mois.

 

La multiplication des incursions en Cisjordanie ainsi que les arrestations arbitraires alimentent ces lieux de privation de liberté : 2 300 « otages » sont en attente de procès, autant sont condamnés, 2 000 sont en détention administrative. Tous ne connaissent pas les charges qui pèsent sur eux, leurs dossiers d’accusation sont secrets et tous font l’objet de traitements dégradants, d’humiliations et de tortures : coups de crosses, yeux bandés, menottés, mains cassées, dents brisées, envoi de gaz lacrymogène dans les cellules… Le plus grand nombre de détenus se sont opposé à l’extension de la colonisation en Cisjordanie, à la destruction de leurs habitations, au vol de leurs terres.

 

Depuis le 7 octobre, les arrestations se multiplient, en Cisjordanie, comme un acte de vengeance et comme moyen d’échange avec le Hamas. Le Parlement israélien, la Knesset, a récemment voté la réduction de l’espace vital pour chaque détenu. Ils sont désormais entassés  au maximum à 10 plutôt qu’à 6 par cellule. C’est là une preuve « d’humanité » (!) pour des « animaux sauvages » comme les désigne le ministre, général, membre du Cabinet de guerre.

 

Depuis 1967, « 1 million de Palestiniens ont été détenus dans les geôles de l’État hébreu : un membre de quasiment chaque famille a été prisonnier à un moment ou à un autre ». Bref, depuis le 7 octobre, la rage s’échange contre la vengeance.

 

GD

d’après l’article de Clothilde Mraffko, le Monde 23.11.2023

Pour en savoir plus : « La toile carcérale : notre histoire de l’enfermement en Palestine » Stéphanie Latte Abdallah (Bayard 2021).