Alstom/General Electric.
Le “feuilleton” continue
Pour
trouver des débouchés factices aux immenses réserves de capitaux qui n’arrivent
plus à s’investir dans l’économie réelle, c’est l’économie virtuelle et
spéculative qui prend le dessus. C’est ainsi que se gonflent des bulles
spéculatives qui ne représentent que des valeurs fictives qui peuvent
s’effondrer à tout moment lorsque les détenteurs de ces capitaux fictifs
décident de s’en débarrasser massivement : c’est alors le krach financier
par l’explosion de ces bulles spéculatives. Voilà comment toute l’économie peut
être emportée dans le chaos. Pour donner une idée de l’ampleur de cette dérive,
sachons par exemple, qu’entre 2010 et
2019, les entreprises de
l’indice phare de la Bourse de New-York n’ont investi que 7% de leurs profits dans la production.
Aujourd’hui
Monsieur MACRON nous parle de ré-industrialisation.
Quand
on sait que c’est lui qui a bradé à l’américain General Electric la branche Energie du groupe Alstom (3/4 de son
activité), on peut rester perplexe…
Ce
même Monsieur MACRON qui nous parle de ré-industrialisation a fait voter à
l’Assemblée Nationale un budget de 413 milliards pour l’armée (seuls les
groupes parlementaires LFI et PCF ont voté contre). Il est donc à craindre que
la seule ré-industrialisation réelle sera réalisée pour l’essentiel par
l’industrie d’armement. D’ailleurs, n’a-t-il pas déclaré il y a peu :
« Nous sommes en guerre»… Les
livraisons d’armes pour la guerre en Ukraine, en Israël et ailleurs, derrière
les Etats-Unis, peuvent nous faire craindre le pire.
Quant
à une ré-industrialisation permettant de relever les défis face aux
dérèglements climatiques, il est permis également de s’inquiéter. En effet,
dans ce domaine, General Electric a
pratiquement liquidé la branche hydraulique où Alstom était leader mondial. Maintenant
General Electric s’attaque à la
maintenance des éoliennes, ceci après la suppression d’autres fabrications
ayant d’ores et déjà entraîné la disparition de 1 400 emplois sur le site de
Belfort…
Le
nouvel épisode qui s’ouvre avec cet hallucinant
roman-feuilleton du bradage de la
branche Alstom Energie à General Electric
pour 13 milliards d’euros en 2015, c’est maintenant sa revente à EDF par
GE !
Et
là, stupeur : selon l’Est
Républicain du 6.12.2023, EDF « rachète moins que ce qu’Alstom a vendu, tout
en payant environ le double du prix qu’avaient
versé les Américains… » !
Autrement
dit, l’opération conduite par Monsieur MACRON quant au bradage d’Alstom Energie
à GE finit par aboutir à la destruction en cours d’un secteur clé de
l’industrie française dans ce domaine si hautement stratégique qu’est l’énergie
électrique. Pour couronner le tout, GE
rafle une plus-value de 13 milliards d’euros au passage sur le dos de la
population française ! Et nous n’avons pas fini d’en payer les
conséquences…
Voilà
ce qu’il en est de la réalité de la politique économique de Monsieur MACRON.
Dès lors, on comprend mieux, après les attaques contre les acquis sociaux
(retraites, assurance chômage…), la bonne note attribuée à la France par les
agences de notation spéculatives.
On
peut toujours croire au Père Noël… Pour ma part je réponds à Monsieur
MACRON : merci, on a déjà donné…
Jacques
Meyer, le 6.12.2023 (extraits)