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mardi 12 décembre 2023

COP 28. A Dubaï, en plus du sultan,

 la cohorte des lobbyistes

 

 

Un des thèmes, qui devrait être traité à cette COP 28, est celui du fonds des « pertes et dommages », censé compenser les pays les plus pauvres qui sont les premières victimes du changement climatique alors qu’ils y contribuent le moins. Ces négociations ont failli dérailler, les Etats-Unis refusaient le principe de contributions obligatoires. Il semble qu’ils aient eu gain de cause. Sans obligation, ces engagements sont vains. L’engagement de 100 milliards de dollars annuels, pris à Copenhague, n’a jamais été atteint. Il faudrait plutôt 500 milliards par an. Jamais cela ne pourra être atteint volontairement. Le rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité note qu’une taxe de 2% sur la fortune des 3 000 milliardaires les plus riches du monde lèverait plus de 200 milliards de dollars. Faire passer l’impôt minimum sur les corporations de 15 à 20% pourrait lever au moins 300 milliards. A Dubaï ce genre de propositions relève d’un mirage.  

 

L’acronyme COP renvoie à la formule « conférence des parties ». Or, qui sont les plus grands pollueurs ? Ce sont les grandes transnationales qui contrôlent le complexe du secteur des hydrocarbures. Elles ne sont pas officiellement dans les COP, leur présence est médiée par leurs réseaux de lobbyisme. Ceci n’est pas sans rapport avec le caractère déclaratif desdites résolutions issues de ces conférences.

 

Les plus grandes entreprises pétrolières et gazières polluantes du monde et leurs distributeurs ont participé au moins 7 200 fois aux diverses négociations sur le climat au cours des 20 dernières années.

Depuis la COP 2003, les collaborateurs confirmés des entreprises de combustibles fossiles ont participé au moins 945 fois aux multiples sessions de négociations : ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et TotalEnergies.

 

Tous les délégués à la COP doivent être accueillis par une délégation officielle d’un gouvernement ou d’une organisation reconnue dont beaucoup sont des organismes du secteur des combustibles fossiles.  De nombreux délégués ne déclarent pas leur « affiliation », cela permet à des firmes de combustibles fossiles de passer inaperçues.

 

Parmi les collaborateurs du secteur pétrolier et gazier, c’est Shell qui a envoyé le plus de « délégués » avec au moins 115 laissez-passer accordés par la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Shell dépenserait chaque année des millions de dollars en lobbying pour affaiblir les dispositifs ayant trait au climat. Des représentants de la major italienne ENI, poursuivie pour  éco-blanchiment afin de favoriser l’augmentation de la production/consommation des combustibles fossiles ont assisté au moins 104 fois à des COP. La société brésilienne Petrobras au moins 68 fois, BP (ex-British Petroleum) 56 fois et Chevron 45 fois. La fédération japonaise des entreprises Keidanren a envoyé au moins 473 délégués… Cela montre que les organisations des pays les plus responsables des émissions mondiales dominent les négociations sur le climat. Ces résultats n’illustrent que la partie émergée de l’iceberg, les lobbyistes participent également aux COP au sein de délégations ne trahissant pas leur affiliation. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies (1) a assisté à la COP 27 au sein de la délégation d’une ONG allemande, Bernard Looney, ancien PDG de BP en tant que membre de la délégation mauritanienne. « L’ONU n’a pas de règles en matière de conflits d’intérêts pour les COP ».

 

L’étude montre que l’organisme chargé de mettre en œuvre les politiques mondiales de réduction des émissions de gaz à effet de serre est totalement pris en main par les entreprises transnationales qui détruisent le plus la planète. « La COP doit être libérée des entreprises polluantes, sinon elle devient en partie responsable de l’effondrement général » affirme Pablo Fajardo de l’Union des communautés concernées par la pollution de Texaco/Chevron en Equateur.

 

D’autres branches polluantes profondément impliquées directement ou indirectement dans la crise climatique, tels que la finance, l’agro-industrie et les transports, sont également présentes.

 

Après de nombreuses années de campagne de la société civile, dans le prolongement des appels lancés ces dernières années pour protéger la transparence des négociations, la CCNUCC a fait un premier pas dans ce sens en juin dernier en rendant obligatoire la divulgation de l’identité des représentants des participants à la COP.

 

Le chemin de la probité sera encore long ! (ndlr)

 

(Extraits de l’article publié par le Corporate Europe Observatory, le 21.11.2023, paru sur alencontre.org)

 

 

(1)   Pour augmenter son contingent à Charm El-Cheikh, TotalEnergies a trouvé une solution aussi discrète qu’inattendue : faire accréditer 4 employés supplémentaires par une pseudo-ONG environnementale allemande (ICD). Cette délégation comprenait les deux gardes du corps de Patrick Pouyanné ainsi que le lobbyiste international de TotalEnergies et le vice-président de l’entreprise chargé des marchés carbone. Leurs noms côtoyaient ceux de 4 chercheurs taïwanais » le Monde du 12 juin 2023

 

 Pablo et Barrau sont dans un bateau... : le technologie nous sauvera-t-elle ? 

à visionner sur youtube : https//youtube.be/Ry2129LhNf0

A voir aussi parce qu'Aurélien Barrau est de plus en plus décapant, son interview à France Inter "Nous sommes des vivants qui n'aimons plus la vie". 

https://youtube.be/0TOREhkXXog