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Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 12 décembre 2023

 

 

Quand les contre-pouvoirs sont de plus en plus étouffés

 

2023 a été marquée par de nombreuses mesures liberticides de la part du gouvernement français. Nombre de manifestations ont été interdites par les préfets : celles contre la « réforme » des retraites,  contre les méga-bassines à Sainte-Soline, contre la LGV Lyon-Turin en Maurienne, contre l’autoroute Toulouse-Castres, celles de soutien au peuple palestinien… En revanche, les manifestations de soutien à Israël ont toujours été autorisées. Le gouvernement a voulu dissoudre les Soulèvements de la terre et a menacé de retirer ses subventions à la LDH !

 

Criminalisation des militants. Le ministre Darmanin a demandé une enquête « pour apologie du terrorisme » contre le NPA et la députée LFI Danièle Obono pour avoir dit que le Hamas était une organisation de résistance. Peut-on encore prendre des positions politiques opposées à celle du gouvernement ? Soutenir la politique israélienne n’est-ce pas soutenir un terrorisme d’Etat ?

Certaines manifestations contre la « réforme » des retraites ont donné lieu à des arrestations massives et arbitraires. La répression policière à Sainte-Soline a fait 200 blessés parmi les manifestants.

Les responsables syndicaux sont traqués. 3 responsables nationaux de la Confédération paysanne sont poursuivis pour leur présence à la manifestation de Sainte-Soline. Un responsable CGT d’EDF est passé devant le tribunal à cause de dégradations survenues durant le mouvement « retraite », non pas en tant qu’auteur mais en tant que responsable syndical. En réquisitionnant des travailleurs du pétrole lors de ce mouvement, le gouvernement a, selon les règles établies par l’OIT, violé le droit de grève.

 

Seule la vérité blesse. Le libre exercice des journalistes est attaqué : deux d’entre eux, Ariane Lavrilleux et Alex Jordanov ont été mis en garde à vue sous le prétexte d’atteinte au « secret défense » mais en fait pour avoir donné des informations gênantes pour le gouvernement, ce qui a provoqué l’intervention de Reporters sans frontières pour obtenir leur libération.

 

La condamnation internationale de la France. Tous ces faits expliquent que la France est critiquée par des instances internationales. Le Conseil de l’Europe s’est alarmé, en mars, d’un « usage excessif de la force ». Le Haut-commissariat aux Droits d l’Homme d l’ONU a épinglé la France pour sa gestion des manifestations contre la « réforme » des retraites et les projets de méga-bassines. Au sujet de la solidarité avec le peuple palestinien, contrairement au gouvernement néofasciste italien de Meloni, celui de Macron a interdit à l’échelle nationale les manifestations. Avec celui de la Hongrie, il est le seul des pays européens à l’avoir fait.

 

Qui dit mieux ? Tous ces faits montrent que le gouvernement français n’accepte pas que des contre-pouvoirs viennent le contrecarrer. Or, ceux-ci ne sont-ils pas un élément essentiel de la démocratie ? La question est donc de savoir si Le Pen ferait mieux ou non que Macron en la matière ?

 

Jean-François le Dizès, militant internationaliste, auteur de Globe-Trotter. Carnets de voyage d’un bourlingueur militant (L’Harmatan)