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La collaboration Staline Hitler (mars 1939-septembre 1944)
L’auteur
examine la réalité du pacte germano-soviétique : il ne s’agit pas, comme
on nous l’a laissé croire, d’un pacte défensif refusant l’entrée en guerre de
Staline mais d’une véritable collaboration qui s’étendit jusqu’à l’opération
Barbarossa d’invasion de l’URSS par les armées nazies. Pour Staline, il
s’agissait de gagner d temps ; en fait, il fut surpris par la rapidité
avec laquelle s’effondra l’armée française. Sa décision de se retourner vers
l’Allemagne résultait pour partie du refus manifeste de la France et de
l’Angleterre de s’entendre avec l’URSS. Au vu des archives, désormais
disponibles, entre 1933 et 1939, ce pacte de collaboration avec Hitler se
traduisit par l’approvisionnement en matières premières pour l’économie
allemande, ce qui facilita la Blitzkrieg. Cela correspondait à l’idée
consistant, pour l’armée nazie, de s’engager dans la guerre sur un seul front.
De fait, suite à l’agression de la Pologne, l’armée dite Rouge occupa la moitié
de la Pologne, la Bessarabie, pour finalement attaquer la Finlande. De fait, ce
retournement d’alliances permit à l’URSS
de reconquérir tous les territoires occupés avant 1914 par l’empire tsariste.
Cette histoire est à charge. Il faudrait la compléter par le livre de Gérard
Araud « Nous étions seuls »
(Tallandier) qui démontre que la diplomatie française ne parvint pas à se
détacher de l’emprise de l’Angleterre qui prônait la non-intervention et
l’apaisement. Il convient de rappeler également que l’URSS fut le seul pays à
fournir des armes à la République espagnole et
à soutenir le mouvement des Brigades internationales. GD
Jean-Jacques Marie, ed. Tallandier, 05.2023, 22,90€