Ils, elles luttent
Sursaut face au racisme
Près de 5 000 personnes ont marché à Paris
le 3 décembre, à l’appel du Collectif Uni.e.s contre l’immigration (UCIJ), 40 ans après l’arrivée de la marche pour l’égalité et contre le racisme
de 1983 (ils étaient 100 000 à Paris en 1983), il y a toujours les mêmes discriminations
(à l’emploi, au logement, dans les entreprises…) même si le racisme a mué. Décomplexé,
il inonde les institutions et les médias. « Il y a 40 ans nous n’avions aucun député fasciste, 40 ans plus tard,
ils sont 88 ».
La marche
2023 inclut le rejet du projet de loi
« immigration » Darmanin qui « vise à nous criminaliser et à
nous maintenir dans la misère, en nous délivrant un titre de séjour « métier en tension », dont la durée
et la validité dépendront du patron et du préfet ». Ce projet, ce sera toujours
plus de centres de rétention, d’OQTF, d’exilés à la rue, d’exploitation au
travail des sans-papiers. Pour les marcheurs d’hier, pas question de souffler
40 bougies. Il est plutôt question d’allumer
le feu d’une riposte populaire.
Alors
quand Macron les invite pour échanger, les grandes figures de la marche (sauf le
père Delorme) ont choisi de ne pas aller à ce « coup de com ». Pour Tourni :
« inutile d’y aller pour faire part
de doléances que le président connaît déjà ». Djamel n’ira pas non
plus, au vu de la réalité dans les quartiers populaires « nous regrettons la résurgence dans la « Douce
France » de groupes d’ultra-droite à la recherche de « basanés »
pour les molester (« expédition punitive » de l’ultra-droite le 25
nov. à Romans-sur-Isère) ». Pour Hanifa et Rachida : « nous n’avons rien à échanger avec vous car
vous êtes le détenteur du pouvoir et nous peinons à prouver que nous sommes
citoyens français, fils et filles de la République et non des Français de papiers
ou indigènes musulmans ». « Voilà
40 ans que nous quémandons égalité et fraternité ! ». « Allez-vous reprendre en main les dérives de
la police ? ».
« Cela
fait 40 ans que les gouvernements ont mené des politiques discriminatoires à
l’égard des demandeurs d’asile, des immigrés, et de leurs descendants ».
Pour Chérine, cardio-pédiatre « Il
faut arrêter de dire que c’est à cause des migrants
ou des sans-papiers qu’il y a un problème de santé dans ce pays. C’est 0.5 % du budget de la Sécu. Nous on
soignera toujours ces enfants et si des fachos votent ce genre de truc, qu’ils
le fassent mais on ne sera jamais d’accord et on enfreindra la loi s’il le faut ».
« Le fond de l’air est un peu trop brun en ce
moment » déclare Geneviève de la Cimade. L’appel à se mobiliser
est lancé. https://framaforms.org/ucij-2023-1674117406
ou Union Syndicale Solidaires 31 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris