Le n° 9 de Pour l'Emancipation Sociale
(PES) est paru
En voici l'édito
MicMacron, la baudruche dégonflée ?
Ah ! Cette loi Macron, celle de
« la croissance et de l’activité »,
la « plus grande loi du quinquennat »,
elle allait tout changer. En débloquant l’offre par la concurrence et en
donnant du pouvoir d’achat, elle entendait « déverrouiller l’économie ». Au final, elle s’est révélée comme
un dispositif « fourre-tout » dont on aura surtout retenu les effets
de manche des frondeurs sur les dimanches travaillés en plus. Elle avait
pourtant, à l’origine, de médiatiques initiateurs -les Attali et
Montebourg- et la promesse illusoire de 6 milliards de pouvoir d’achat. Las,
édulcorée par l’Elysée, bientôt rabotée devant l’Assemblée nationale en
janvier, de 200 articles à 80 aujourd’hui, il n’en resterait pas grand-chose !
A voir…
Demeure cette volonté de déréglementer
tous azimuts. Le code du travail d’abord, où le silence des confédérations
syndicales fut sidérant : les travailleurs des entreprises en deçà du
seuil de 50 salariés, bâillonnés, le touriste chinois du dimanche accueilli
comme naguère le plombier polonais. Et puis, toute cette « liberté d’installation » pour le
capital dans les disparates professions
réglementées : avocats, notaires, huissiers, pharmaciens, échappant jusqu’ici
à la concentration capitaliste. Hollande-Macron ont réussi à les faire
descendre dans la rue. Et encore, cette déréglementation du transport, mettant
les autocars sur les routes… les émissions de CO2 en plus et des recettes en
moins pour les TER. Bref, la tambouille du jeune banquier a semblé trop amère,
notamment pour une fraction de ces couches moyennes qui forment toujours le
ciment d’acceptation du système laissant entrevoir l’accès de plus en plus
restreint à l’ascenseur social.
Pourquoi tout ce micmac ? C’est que
les oukases de la Commission de Bruxelles se font de plus en plus pressants. Il
a déjà fallu pour Hollande et sa bande, afin d’éviter d’humiliantes
recommandations, cette séance de rattrapage budgétaire pour mauvais élève, où
furent trouvés 3.6 milliards de plus pour réduire à coups de taxes diverses le
déficit budgétaire prévu pour 2015 et affirmer Sapin(ement) qu’il n’y en aurait
plus. Comme cela ne semblait pas suffire à calmer l’ire de Merkel-Juncker, Macron
dut trouver des gages de bonne conduite en « efforts structurels de déréglementation ». Contre toute
attente, cette livrée d’expédients provoqua la levée de boucliers des
professionnels assis sur leurs niches et dresser le poil des frondeurs.
Hollande et son fringant expert issu de la banque Rothschild, en implorant la
croissance, tentent de se rassurer : l’euro et le pétrole baissent, Sarko
le retour leur donne un mince espoir face à la déconfiture annoncée mais la
stagnation-déflation-récession menace toujours. La défiance électorale
s’approfondit : 72% d’abstention au 2ème tour des législatives
partielles de l’Aube, du jamais vu ! Les Solfériniens ont le moral dans
les chaussettes. Et Julien Dray, le socialo aux multiples montres dorées, de
vitupérer contre la « gauche des
envieux », « mal éduquée »,
« coupée de la réalité »,
ce conglomérat de politiciens préoccupés de « la place à prendre à machin ».
Dans l’urgence, la façade décrépie du PS
fut ripolinée en rose et vert : la charte approuvée ne proclame-t-elle pas
« l’éco-socialisme », le
« développement économique
harmonieux » et même « la
justice sociale »…. Ce fut un flop médiatique qui n’empêche pas le
pédalo de tanguer.
Les hautes instances européennes
veillent, le Medef pousse son avantage, il faut d’après eux, continuer à
financiariser l’économie et bâillonner les voix discordantes, les professions
qui prétendent empêcher le capital de s’introduire dans leurs affaires et tous
ces salariés arc-boutés à leurs conquêtes sociales.
La baudruche macron dégonflée risque, demain, de se re-dilater jusqu’à éclater. C’est tout le bien qu’on lui souhaite. Encore faut-il qu’une pique sociale sauvage vienne l’éclater !
Au sommaire du n° 9
La Palestine aux Palestiniens
Parti de Sivens, l'esprit de Rémi Fraisse se perpétuera
Le père Noël est néolibéral
Avoir 20 ans dans les quartiers populaires
De la répression policière (suite du n° 8)
Les précaires, kleenex de l'Education nationale
G20 : sur les ruines de Kyoto... avant Paris ?
Athènes sur un volcan
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