le monde devient lisse
comme les cellules
d’une prison dernier cri
des filtres à profusion
empêchent toute idée claire
de se faire jour
le piège des mots
flexueux à souhait
démultiplie leur sens
jusqu’à les rendre insensés
noyés dans le cloaque des images
déversées par tombereaux
dans les cerveaux évidés
par la communication foudroyante
de l’instantané imposé
ainsi va le monde
ainsi va la vie
à l’insu des victimes
persuadées de marcher
vers le sommet de la gloire
d’un raffut agencé
pour voler leurs secrets
et les muer en argent
dont elles ne verront jamais
l’ombre de la couleur
et ailleurs on rigole
en encaissant les profits
Pedro Vianna
livre LVII : tâtonnements
en toute nudité
Paris, 16.V.2021
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