Amis
de l’Emancipation Sociale
Se préparer
à en finir avec le temps des imposteurs.
Aux adhérents et
sympathisants des AES
Il est peut-être temps de
réfléchir et de faire un point d’étape sur les activités de notre association
pour en montrer à la fois l’utilité et les limites dans la période que nous
vivons. Utilité par la diversité et l’importance (relative) des débats et interventions
que nous suscitons, fragilité par la difficulté de sortir de l’apathie
ambiante.
Favoriser l’apprentissage
d’apprendre par soi-même, dans le monde qui nous formate et en dehors des
appareils, n’est pas chose aisée d’autant que la crise et son traitement nous
rendent vulnérables. Toutefois, le rejet des partis institutionnels,
l’importance de l’abstention aux dernières élections tendent à montrer que le
corps social est pour le moins désabusé, ce qui ne signifie pas qu’il ne veut
plus être abusé. Persiste en effet l’idée qu’il conviendrait de déléguer son
pouvoir et, pourquoi pas, de le confier, pour une fraction non négligeable de
l’électorat, au FN, parce que « l’on
aurait tout essayé sauf » ou pour « mettre un coup de pied dans la fourmilière ». Ce qui, en
définitive, revient toujours à vouloir être agi, plutôt qu’agir par soi-même.
Ce n’est là que dérisoire volonté de changer de maître sans voir que l’on
confie sa servitude à plus tyrannique.
Mais il est vraisemblable que
les postures d’imposteurs de tous les affairistes, hâbleurs qui nous
gouvernent, irritent de plus en plus le public. Qu’on songe un instant à DSK
présenté comme le meilleur économiste sombrant dans le discrédit, à Cahuzac
l’escroc chargé de poursuivre les délinquants fiscaux, au « baron »
Guérini le roi de l’embrouille des marchés publics, ou à Copé/Sarko et leurs
tripatouillages de deniers publics et privés, tout cela fait désordre. Tous
ceux-là et bien d’autres fondent leur pouvoir sur la crédulité publique et la
relative opacité dont ils bénéficient. Leur duperie, leur virtuosité de
l’apparence et de l’apparat, leurs appâts pour nous séduire (« je suis l’ennemi de la finance sans visage »,
« le changement c’est maintenant ! ») ne durent que le temps
du crédit qu’on accorde à leurs paroles. Dès qu’elles se dévalorisent au regard
de la véracité de leurs actes, leur pédagogie pour nous faire comprendre que
nous n’avons rien compris (pensons au Non au référendum sur le TCE), les
éléments de langage qu’ils alignent pour tenter d’apaiser la rancœur
« citoyenne » ou leurs discours « d’experts », tout cela
vole en éclats.
Contradictoirement, l’angoisse sociale consistant à
consentir à la duperie persiste tout en sachant qu’elle n’est qu’illusion. En
effet, faire semblant est plus rassurant que demander des comptes et prévalent
l’apathie, le conformisme social ;
les abuseurs ont les moyens de sonder les abusés, de surveiller, de contrôler,
de manipuler et, par conséquent, de nous vendre leurs simagrées, leurs rites
sociaux de séduction (Valls ?) car ils avancent toujours masqués : on
nous pressure, on nous contrôle aujourd’hui pour le fantasme de la croissance
pour tous et de la liberté pour tous mais… dans l’avenir. Et le temps des
imposteurs, des tricheurs (Bernard Tapie !), des usurpateurs, des menteurs
(Cahuzac, Guérini, Copé…) peut reprendre son cours avec ses illusions avant les
prochaines désillusions… jusqu’au moment où la coupe sera pleine.
Au cogito cartésien « Je pense donc je suis », contre
toute manipulation, il faudrait pouvoir ajouter « Je me révolte donc nous sommes »
(Camus « L’homme révolté »)
afin que l’individu puisse être tiré de sa solitude et former un être ensemble
pour agir. C’est précisément ce que nous nous attachons à faire en nous fondant
sur le principe « d’égalité des intelligences »
et de leur pouvoir de s’émanciper de la servitude volontaire qui nous est
imposée.
La liste ci-jointe de nos activités tend à le prouver. De septembre
2013 à fin juin 2014, non seulement nous avons dénoncé le capitalisme débridé
et financiarisé qui précarise la société, produit des sans- emplois,
travailleurs pauvres, SDF et étrangers en déshérence, mais aussi la montée du
social-nationalisme du FN et les tabous de la « gauche de gauche ».
Tout comme nous avons tenté de mettre en lumière que ce système prédateur
détruit l’écosystème, produit la malbouffe et le chaos de la
désindustrialisation et l’exploitation néocoloniale, ce qui justifie
l’intervention militaire et l’imposture de ses discours humanitaires pour mieux oblitérer sa capacité
et ses pillages (uranium, pétrole). Mais, désormais, l’on sait de plus en plus
communément que face aux révoltes indignées, la barbarie et les retours à la
dictature la plus féroce sont toujours possibles (Syrie, Egypte). Malgré ces
turpitudes angoissantes (que l’on songe à la situation de l’Ukraine où les
oligarques se disputent l’assentiment populaire de l’Ouest à l’Est selon leurs
« protecteurs »), l’alternative est toujours possible, les
« jours heureux » peuvent revenir, comme l’art et la culture partagés
(El sistema) et ce « au nom de la terre » (Pierre Rabhi), en souvenir
de la marche pour l’égalité (1983) et parce que, comme nombre de Grecs, il
n’est pas humainement acceptable de « vivre comme des esclaves ».
Pour notre propre crédibilité,
celle de tous ceux qui ne veulent pas
accepter ce monde qui advient, il nous faudrait une force d’intervention
bien plus puissante pour se doter, comme Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne,
d’une organisation démocratique à faire trembler les possédants. A notre petit
niveau, c’est ce que nous tentons de faire par l’émergence de groupes à Lure,
Belfort/Delle/Montbéliard, Vesoul… dans l’attente de « jours
meilleurs », propices à la mobilisation.
Mais, ne nous trompons pas
nous-mêmes, c’est sans attendre et dès
aujourd’hui qu’il faut étendre l’influence de ceux qui ne se résignent pas,
pour que leurs pensées fassent signe pour d’autres encore indécis. Dans la même
lignée, nous nous sommes dotés d’appuis, de contacts, de conférenciers d’esprit
tout aussi iconoclaste que le nôtre et qui n’ont qu’une finalité :
développer l’esprit critique dont nous avons besoin et de votre adhésion. Nous nous voulons indépendants, nous avons refusé
de procéder à toutes demandes de subventions qui nous obligeraient à des
condescendances que nous refusons, ce qui signifie que nous ne pouvons asseoir
notre propre légitimité et notre possibilité d’agir qu’avec les adhésions, le
militantisme d’un type nouveau de tous ceux qui refusent la résignation. Nous
produisons et coéditons également un périodique « Pour l’émancipation sociale » qui se veut trait d’union, pages
de réflexion minimales dont nous avons besoin. Ce qui devrait inciter tout un
chacun à lire, à écrire, à prendre la parole pour devenir acteur de sa propre
vie.
Nous lançons donc cet
appel : Adhérez ou ré-adhérez aux Amis de l’Emancipation Sociale pour
faire vivre l’association, pour le développement de tous : 15€ (5€ pour
les faibles ressources) pour l’année 2014 (chèque à AES à envoyer à Odile
Mangeot 43 j rue Jean Jaurès 70200 Lure
Et abonnez-vous à Pour
l’émancipation Sociale : 15€
pour 10 numéros (5€ pour faibles ressources) (5€ par courriel) (chèque à PES à envoyer à Gérard
Deneux, 76 avenue Carnot 70200 Lure)
Réservez d’ores et déjà le 6
septembre prochain (après-midi), Assemblée Générale des AES dans un cadre
champêtre à Coisevaux, suivi d’un méchoui pour tous. Vous aurez prochainement
des nouvelles plus précises sur cette journée de réflexion et de réjouissances.
Le CA des AES, le 2 juin
2014
Nos interventions. Septembre 2013/juin 2014
en partenariat avec les Amis du Monde Diplomatique
15.09.2013 – conférence sur
les méfaits du gaz de schiste avec Eva Lacoste à l’occasion de la foire
bio à Vuillafans (25)
25.09.2013 – documentaire
« Notre monde » sur les effets de la mondialisation :
la domination des banques, restriction des droits et libertés, destruction des
services publics. Débat à Lure avec Thomas
Lacoste, le réalisateur
15.10.2013 – sur la
destruction de la protection sociale, une
autre réforme des retraites est possible. Avec Bernard Friot et le partenariat de la CGT 90, des Verts et du Front
de Gauche à Belfort
16.10 et 17.10.2013 – à
Belfort et Vesoul, la biotechnologie et la manipulation
du climat et de l’humain. Conférence-débat avec l’association « Pièces et main d’œuvre » de
Grenoble
29.10 – à Montbéliard. Sur la
situation en Centrafrique avec Vincent
Mambachacka, à l’initiative de la mission de l’église protestante
7.11 – à Belfort, sur la situation en Syrie. Débat avec Samir Aïta et en partenariat avec
l’AFPS90, la CGT90 et le Front de Gauche
05.12 – à Montbéliard,
diffusion du film « les jours heureux », programme
de la Résistance, avec le monteur du film et en partenariat avec Cinéma et rien
d’autre et l’Atelier
13.12 – documentaire « Au
nom de la terre » de Pierre Rabhi débat avec Terre et humanisme et l’association les Colibris à Lure
15.01.2014 – à Lure,
documentaire « El Sistema », expérience d’éducation musicale dans
les favelas au Venezuela, débat/table ronde avec Maurice Lemoine, spécialiste de l’Amérique latine et journaliste au
Monde Diplo, Emmanuelle Durant de la
Seine St Denis, le Vice-Président de la Communautés de communes du pays de Lure
et le directeur de l’ADDIM 70
22, 23 et 24.01.2014 – à
Belfort et à Valentigney, diffusion du film « Minguettes 1983. Paix sociale ou
pacification », à Lure « La marche », à chaque fois avec
un débat sur la marche pour l’égalité de 1983, avec Kaïssa Titous, ex-marcheuse
17, 18, 19, 20.02.2014 –
successivement à Belfort, Lure, Montbéliard et Mulhouse, documentaire « Ne
vivons plus comme des esclaves » et débat sur les Grecs et leurs
résistances, avec le réalisateur Yannis
Youlountas
28.02 – à Belfort, débat
« marxisme, laïcité, islamophobie »
avec Pierre Tévanian, Yannis Mahil et
Gérard Deneux en collaboration avec le CRI
14.03 – à Lure, film « Vandal »
et débat avec Elise Patry (école des
Beaux Arts)
04.04 – à Lure, documentaire
« Entrée du personnel » sur les conditions de travail dans
les abattoirs industriels et la malbouffe, débat avec la réalisatrice Manuela Fresil
7 et 8.04 – à Belfort, sur la
situation en Centrafrique avec Vincent Mambachacka et sa troupe de
comédiens et spectacle à Montbéliard avec l’ACAT et le collectif Belfort/Bangui
9.05 – à Lure, documentaire
« Braddock, America » sur les ruines de la sidérurgie
américaine et l’autogestion de la pénurie, en présence du réalisateur Jean Loïc Portron
En prévision :
20.06 – débat sur la Palestine
avec ceux qui en reviennent, en partenariat avec l’AFPS90
A venir : débats sur
l’Europe sociale n’aura pas lieu dans le cadre de cette Europe libérale, sur le
Rwanda, le grand marché transatlantique, « les jours heureux » et le
programme national de la Résistance…
Tracts diffusés sur le Nord
Franche-Comté (2 500 à chaque fois)
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02.2013
« Hollande avait dit
« le changement c’est maintenant, alors impuissant ou amnésique ? »
sur l’Accord National Interprofessionnel (ANI) : facilitation des
licenciements, flexibilisation, augmentation du temps de travail…
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04.2013 – « Sarko nous a fait les poches droites, Hollande nous fait les poches
gauches »
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09.2013 – « Non à l’intervention guerrière en Syrie » et appel au
rassemblement
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04.2014 – « Au premier temps de la Valls » contre la politique de la
droite hollandiste