Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 27 juin 2014

Pour l'émancipation Sociale n° 4 - Editorial


Le charcutier de l’Elysée

Le pacte de compétitivité-emploi est
en berne, le Medef ne se satisfaisant pas des 41 milliards, la CFDT rechignerait
à signer. Les 50 milliards de réduction des dépenses publiques attisant les
peurs et puis la raclée aux européennes, tout cela fit dire à Julien Dray :
« Le ciel est noir, l’orage est là
mais nous ne savons pas où la foudre va tomber
 ». Le pédalo
hollandiste allait-il sombrer après la secousse des frondeurs socialos ?
C’était sans compter le « retournement », le capitaine s’est mué en
charcutier. Il a tranché dans le vif de nos provinces.
Tout s’est joué le 2 juin. Et d’abord
par un déjeuner à l’Elysée avec Valls et annonce pour les médias qu’avant le
soir même, le plat serait servi. En fin d’après-midi furent conviés aux agapes
Cazeneuve, Vallini et Lebranchu, les grands barons consultés par téléphone ont
regimbé, la comédie participative de tweets s’est emballée. Les médias fébriles
s’impatientaient. A 20h40 un communiqué présidentiel leur fut adressé :
« Je propose de remanier le nombre
de régions de 22 à X
 ». Perplexité, nouvelle attente. Les bretons
Ayrault et Le Drian s’écharpaient, Aubry ne voulait pas de la Picardie…
21 h. Ouf ! Nouveau communiqué. Le
charcutier a tranché, il n’y a plus que 14 régions. Les laborieux arrangements
entre barons ont trouvé une forme de consensus. Et la disparition des
départements promise le 6 mai solennellement a été repoussée. La main du
charcutier a tremblé. Pensez donc ! 1 800 conseillers départementaux au
chômage, il aurait fallu redécouper le PS déjà tout déchiré ! Car Valls
l’a assuré : « le quinquennat
doit aller à son terme
 ». Enthousiasme de circonstance de la garde
rapprochée : « C’est un gros
coup » « une offensive », « ca va occuper les médias »
.
Vallini de s’empresser d’affirmer à la louche : c’est 12.5 à 25 milliards
d’économie par an. Patatras ! Il fut de suite contredit : « C’est du pipeau absolu », « on ne
peut pas chiffrer aujourd’hui
 ». La pantalonnade du découpage prit des
airs délétères pour les frondeurs persistants. Vite, il faut les recoudre à la
majorité en les menaçant de non investiture à l’Elysée en... 2017 en leur
interdisant de poser des questions au gouvernement et pour les « petits
jeunes » en les invitant à des petits déjeuners de câlinothérapie à
l’Elysée…
Cette loufoque tentative de diversion
risque d’ajouter des mécontents aux mécontents, d’autant que le compte des
économies bruxelloises attendues n’y est pas ! Heureusement, il y a eu la
trêve des festivités du débarquement et les ronds de jambes aux « grands »
de ce monde où l’on a pu s’extasier sur le chapeau de la reine d’Angleterre. Et
puis le mondial de foot… Mais le 18 juin prochain et après le passage du projet
de loi en Conseil des ministres, qu’en sera-t-il ? Déjà les cerveaux de
l’Elysée s’éclipsent « Ils partent
alors qu’il est encore temps. Dans 3 ans on sera grillés, carbonisés,
incapables d’être recasés
 ». Et pour voter ce texte, y  aura-t-il une majorité ? « Pas en l’état » ! Alors le
recours à l’article 49-3 s’imposera ?
La finance folle c’est des bulles à
répétition, la Hollandie c’est des couacs… de démocratie bafouée. La rentrée
sociale et politique risque d’être secouée.



Les citations sont extraites de la
lecture de la presse quotidienne et du Canard
Enchaîné.