Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 12 juin 2016

PES n° 24 est sorti


Au sommaire 

l'édito (ci-dessous)  Rien ne sera plus tout à fait comme avant
La gangrène autrichienne
Eclairages sur le mouvement social
Y'a trop d'étrangers dans le monde
A l'encontre du capitalisme : l'autogestion (suite)
Ils, elles luttent
Nous avons lu
et le poème d'Hassen (ci-dessous)

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Gérard Deneux
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Rien ne sera plus tout à fait comme avant

Du moins peut-on le supposer. En effet, quelle que soit l’issue du mouvement social contre la loi El Khomri (d’abaissement des normes sociales par accord forcé d’entreprise passé sous la forme d’un chantage à l’emploi), la guérilla gréviste a déjà obtenu une victoire morale. La combativité d’un noyau dur de cégetistes, de sudistes, renforcés principalement par FO, a été longuement approuvée par l’opinion publique. Malgré les insultes, les calomnies, la répression, le mouvement a perduré, sautant d’une mobilisation à une autre jusqu’y compris celles des éboueurs et peut-être, à l’heure où s’écrivent ces lignes, des pilotes d’Air France. Les coups de gueule du matamore Valls, le recours à la phrase de Thorez « Il faut savoir arrêter une grève » ou, plus récemment, « Il ne faut pas que les minoritaires gauchistes salissent l’image de la France », rien n’y fait. Il est encore trop tôt pour savoir ce qu’il en sera de la grande manif prévue le 14 juin prochain. Mais…

Une brèche est ouverte : l’aspiration à la démocratie réelle contre les décisions prises en notre nom. Et ce fut Nuit Debout, cette volonté de débattre de l’avenir et même celle qui n’a pu se concrétiser, d’occuper les places symboliques du pouvoir face à la répression.

De ces deux composantes, une nouvelle génération semble avoir émergé. Qu’en sera-t-il demain ? Nul ne peut véritablement le prévoir car, pour l’heure, elles ne se sont pas agrégées en termes d’alternative politique à promouvoir et elles n’ont pu rallier la masse des précaires et des chômeurs.

Il n’empêche. Le Berger de la CFDT est apparu comme la courroie de transmission du gouvernement social-libéral, se prêtant à toutes les manœuvres d’étouffement, notamment celle concernant la mobilisation cheminote. La compassion vis-à-vis des sinistrés des inondations, d’une hypocrisie sans nom puisque les crédits d’aménagement des berges ont été réduits de 40%, les revalorisations salariales des fonctionnaires, des enseignants... puis le recul précipité sur la réduction des crédits des chercheurs, se sont, de fait, traduits par une impopularité croissante de Valls/hollande. Et même la macronite s’est dégonflée.

Les sociaux-libéraux complexés sont à la dérive, divisés et même tétanisés. Le PCF, après avoir contribué largement à casser le Front de gauche, est fracturé. Quant aux Verts d’EELV, ils sont en lambeaux. Les leaders de la Droite ne sont pas en meilleure forme ; les luttes intestines sans fin les traversant ont de beaux jours devant elles. Et on leur souhaite bien du plaisir pour mettre en oeuvre leurs programmes de surenchères ultralibérales.

L’euro-foot lui-même et tout le battage médiatique n’ont pas réussi à calmer les ardeurs revendicatives. Ces jeux pour étouffer les enjeux, s’ils parviennent à circonscrire momentanément l’aspiration à une autre société, ne résoudront rien tout, comme le cirque électoral qui s’en suivra. Reste que les forces dominantes, y compris le FN, sont désormais sur la défensive. Il faut qu’il y demeure d’autant que l’Europe austéritaire peut désormais se défaire. Brexit, désaccords sur le CETA et le TAFTA, d’autres crises sont à venir… Et pas toujours dans le sens souhaité.


Le 9.06.2016