Voici, ci-dessous,
l'édito du PES n° 32
ainsi que deux articles publiés dans ce numéro.
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De crises en crises… Jusqu’à quand ?
Succession d’états de crises… d’abord,
celle de 2007-2008, financière puis économique et sociale. Elle n’en finit pas
de se dédoubler en crises des dettes publiques et privées, en remèdes pour les
purger par l’austérité et la précarisation, aggravant encore un corps malade
que sont les sociétés nationales provoquant là-bas, de l’urticaire nauséabond,
ici, des convulsions déchirantes.
Là-bas, le trumpisme aberrant qui signe
la fragilisation de l’hégémonie états-unienne sur le monde où les 1% ne
parviennent à maintenir leur domination qu’en recourant à la xénophobie d’Etat,
à l’illusion d’un retour au mythe du rêve américain sur fond de cauchemar des
délocalisations. Ici, l’Europe qui fête la déconfiture de son 60ème
anniversaire : Grexit évité à coups d’effondrement de 20% du revenu moyen
des Grecs, d’un taux de chômage à 25%, d’une récession du PIB de 20%. Désastre
avéré présenté comme une stabilisation. Brexit conjuguant les effets d’une
paupérisation avec une poussée xénophobe instrumentalisée. Résultat : le
Royaume-(dés)Uni où l’Irlande du nord comme l’Ecosse souhaitent se désamarrer
de l’Angleterre, alors que la 1ère Ministre May prétend reconstruire
l’Empire.. Et l’Italie, le Portugal dans le marasme, l’Espagne indignée bloquée
dans son élan, empêtrée de sa Catalogne en rupture de ban.
Les politiques de concurrence effrénée,
du moins-disant social et fiscal ont fait germer en Europe ce processus
mortifère de la crise des nations, celui de la montée des micro-nationalismes
xénophobes. Sur fond de misère et de guerre au Moyen et Proche-Orient et en
Afrique, la crise migratoire a redoublé, la purulence des rejets des exilés va
jusqu’à produire des murs et des camps d’enfermement dits de rétention.
Sociétés au bord de la crise de nerfs
qui, confusément, sentent qu’on les entraîne dans une impasse. Agaçant,
crispant, en France, d’entendre les représentants des partis dominants dire que
les perdants de la mondialisation vivent au-dessus de leurs moyens, alors
qu’eux accumulent les privilèges, voire se conduisent en « pilleurs
d’Etat ». Scandales à répétition et donc crise de ce régime affairiste dit
représentatif. Les outrages, les offenses à la dignité, les exactions
policières se succèdent et l’arrogance à outrance de la caste politicienne
perdure. Consternations : crises de l’emploi, du logement, déserts
médicaux, retrait des droits des salariés, et promesses de Fillon/Macron
d’austérité renforcée… pour notre bien, bien sûr.
A force de nous endoctriner à la
servitude involontaire en agitant les peurs irrationnelles, les gouvernants, ou
ceux qui aspirent à les remplacer en recourant à l’isoloir, provoquent déjà le
rire sardonique ou le dégoût. Le seuil du tolérable est-il atteint ? A
voir ! Ce qui est sûr c’est que l’histoire, cette énigme, évolue par là où
on l’attend le moins. A preuve, la Guyane. Lorsque se produisent les éruptions
sociales, les politiciens sont pris de court. Ils perdent leur emprise sur
leurs sujets. Reste pour eux à agiter la peur du saut dans l’inconnu, à le
brandir comme une frayeur à éviter afin de barrer la voie à la transformation
sociale radicale. Il n’en demeure pas moins que toutes ces crises tracent le
chemin de nouveaux arrangements institutionnels dans cet entre-deux qui se
dessine, celui de l’ingouvernabilité à venir.
Pour le meilleur, pour éviter le pire
d’un vote devenu presque inutile, l’heure est à la sédition passionnée pour, au
moins, la mise au rencart des partis dominants : LR, PS, parti de la macronite. Quant au FN, sa marginalisation
ne peut être que l’oeuvre du mouvement social qui révèlera sa nature
antipopulaire et fascisante.
le 3 avril 2017