Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 6 octobre 2017

 Venezuela. Echec du « socialisme » ?

Dans un Venezuela en ébullition, les médias, pour l’heure, ont délaissé leur acharnement contre Maduro «ce dictateur» disent-ils qui impose une nouvelle Constituante pour se maintenir au pouvoir. N’y aurait-il que les médias dominants nourris par les grands patrons et autres richissimes pour défendre la démocratie ? Diantre ! Certes, ceux qui osent défier la domination étatsunienne dans son pré-carré du sud sont soumis à la vindicte des pratiquants de la désinformation et du mensonge, formatant une pensée manichéenne du bien contre le mal. Il ne s’agit pas, pour nous, de pratiquer de la même manière ne faisant valoir qu’un seul point de vue, mais au regard des réalités de ce pays aujourd’hui, de se forger une opinion partant d’une analyse concrète. C’est ce que nous allons tenter de faire, de manière non exhaustive car il serait prétentieux de vouloir tout évoquer, mais plutôt pour vous inciter à aller plus loin grâce à des sources non assujetties aux "puissants" (citées en fin d’article). Actuellement, le peuple vénézuélien subit une grave crise sociale, économique et politique qui risque de le renvoyer à la misère et à la pauvreté que le régime de Chavez avait réussi à faire reculer grâce à la redistribution de la rente pétrolière. Y a-t-il une issue possible pour le « socialisme du 21ème siècle » annoncé par Chavez ?

Sur l’histoire politique récente

L’ordre politique du puntofijismo (du nom du pacte de Punto Fijo entre les deux principaux partis politiques, Action démocratique et COPEI social-démocrate en 1958) a institué, jusqu’en 1993, le partage du pouvoir et de la rente pétrolière de la PDVSA (Petroleos du Venezuela SA) en excluant les travailleurs, paysans et groupes indigènes. Suite au choc pétrolier de 1973, les politiques drastiques d’ajustement structurel du FMI  déclenchent, en 1989, le Caracazo, protestations populaires massives réprimées très violemment (des milliers de morts et disparus), les médias furent, alors, plutôt muets. Perez, président (1) est destitué, pour corruption. Caldera le remplace mais cela ne change rien à la situation des populations pauvres. Chavez, après sa tentative ratée de coup d’Etat en 1992, crée, avec le soutien des militaires, d’intellectuels et de militants de gauche, le MVR (Movimiento Quinta Republica) et emporte les élections en 1998.
Pendant 14 ans (jusqu’à sa mort en 2013), il mène une politique de redistribution de la rente pétrolière et endigue l’extrême pauvreté, grâce notamment aux Missions auprès des classes populaires (actions sur la santé, l’alimentation, l’éducation, le chômage). Il convoque une Assemblée Constituante pour la création de la 5ème République : il y dénonce l’impérialisme mais ne rompt pas avec le caractère capitaliste de l’économie. Il réaffirme la nécessité d’un Etat fort qui se réserve l’activité pétrolière et les autres industries d’intérêt stratégique, tout en incorporant des mécanismes participatifs à l’échelle locale. Deux lois ont particulièrement mécontenté le patronat et les classes bourgeoises : celle relative à la terre et au développement agraire pour limiter le pouvoir des latifundistes mais qui, faute de moyens techniques suffisants, ne permettra pas la récupération de la souveraineté alimentaire ; la deuxième loi concerne le contrôle politique et économique sur la PDVSA.
De 2001 à 2007, l’opposition usera de tous les moyens (manifestations, grève patronale…) pour renverser Chavez, jusqu’au coup d’Etat en 2002 qui échoua grâce à la mobilisation populaire appuyée par un secteur des militaires. Chavez, renforcé par ces combats, s’impose en 2004, lors du référendum révocatoire, avec 59% des votes ; l’année suivante, lors des élections à l’assemblée nationale, l’opposition se retire par crainte d’être balayée et semble abandonner la partie. En 2006, Chavez est réélu Président avec presque 63% des suffrages. Il tente de consolider sa position internationale, même si certaines de ses alliances sont ambigües (Kadhafi et Assad). Il crée l’ALBA, alliance d’échanges avec le Brésil de Lula, l’Argentine de Kirchner, la Bolivie de Morales, l’Equateur de Correa… enthousiasmant ceux qui résistent à l’hégémonie des Etats-Unis en Amérique latine et au-delà.    
    Mais, en 2007, alors qu’il annonce la construction du « socialisme du 21ème siècle », il crée le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) contrôlé par les chavistes, réaffirme la propriété et le contrôle de l’Etat sur les hydrocarbures, s’accorde des pouvoirs extraordinaires, élimine les restrictions à deux mandats pour la réélection présidentielle… Il maintient la dépendance à la rente pétrolière et n’engage pas la diversification de la production. Par la distribution de la rente, il favorise un patronat chaviste : la bolibourgeoisie. Il a réinstauré le contrôle des changes pour parer la fuite de capitaux qui génèrera un business via la falsification d’importations et la revente au marché noir des pétrodollars, avec la complicité des hauts fonctionnaires chavistes.
Il réduit son projet de socialisme à un étatisme vertical, diminuant le pouvoir des classes populaires au profit d’un clientélisme d’Etat. Pour autant, ses mesures sociales en faveur des populations les plus pauvres, lui garantissent une popularité intacte auprès d’elles.

Crise sociale

C’est de cette situation politique dont Maduro hérite le 5 mars 2013 au moment où la rente pétrolière diminue sévèrement. Représentant près de 95% des revenus d’exportation et 60% des recettes budgétaires, elle tombe, en 2015, à 40% des revenus d’exportation. La dette extérieure, par ailleurs, augmente de plus de 350% par rapport à 1998. On assiste, dès lors, à la réduction des programmes de redistribution sociale, au renforcement des traits autoritaires du régime politique, à la militarisation du gouvernement (un tiers des ministres (12 sur 31) et des gouverneurs (13 sur 20) sont des militaires et au renforcement de l’opposition. L’absence de contrôles démocratiques crée les conditions de la corruption (notamment sur les importations de biens de consommation ou la distribution des aliments). L’effondrement de la rente pétrolière entraîne des coupes dans l’investissement, des restrictions dans la fourniture d’électricité ou de gaz naturel, alors que le Venezuela possède une des plus importantes réserves de gaz conventionnel au monde. Emeutes et pillages réapparaissent. Maduro lance l’état d’exception et d’urgence économique. Et il fait appel au capital transnational (multinationales chinoises, russes et nord-américaines) pour créer une nouvelle zone de développement stratégique, l’Arc minier de l’Orénoque : 12% du territoire voué à être exploité à ciel ouvert pour extraire des minerais (or, argent, diamant, bauxite, coltan, cobalt…) au mépris des droits vitaux des populations autochtones.
En 2016, les pénuries de produits alimentaires, de médicaments, de produits de base, l’explosion de la violence et l’insécurité sont des réalités que l’opposition va instrumentaliser quitte à faire porter au gouvernement les violences qu’elle organise. L’inflation générale est de presque 181% (décembre 2015) et l’inflation du prix des aliments de 218%. Entre 2014 et 2016, le pourcentage de foyers pauvres passe de 48.4% à 81.8%. La situation sociale est grave

Sournoise guerre économique

Diversification de l’industrialisation et développement de la production agricole auraient permis au Venezuela de gagner son indépendance économique, car, lorsque le prix du baril de pétrole s’écroula, chutant de plus de 100 dollars en 2007 à 38 dollars en 2016, la période des « années glorieuses » de ce pays importateur se ferma. D’autant que le choix de rembourser de la dette publique, le contraignit à restreindre ses dépenses et, notamment, ses importations ainsi que les mesures sociales qui ont permis de sortir de la pauvreté nombre d’habitants des quartiers populaires.
L’opposition revancharde, dès lors, se chargea de rendre impopulaire Maduro, pour le faire tomber. Le contexte de pénurie des produits de base lui facilita la tâche pour aiguiser la colère et, au passage, enrichir les intermédiaires corrompus ; la corruption et le marché noir sont une réalité, notamment dans les produits importés dans lesquels trempent membres de l’opposition et de la majorité, pour un certain nombre.
La fragilité du « socialisme du 21ème siècle » de Chavez est apparue dans le secteur de l’alimentation car l’Etat n’a pas développé le secteur agricole, bien loin de garantir la souveraineté alimentaire du pays. La redistribution des terres aux paysans s’est vite arrêtée à 7 millions d’hectares (2001) et 3.5 millions repris aux latifundistes, alors que le Venezuela pourrait en exploiter plus de 30 millions. Le pays est, en conséquence, totalement dépendant des importations d’une vingtaine des produits de base les plus consommés (blé, riz, huile…). Leur production et leur distribution sont aux mains des monopoles et oligopoles multinationaux qui en contrôlent la technologie et la transformation. Cette réalité vaut aussi pour les médicaments et d’autres produits, comme les pièces de rechange pour les véhicules, les machines et équipements…
Une autre fragilité est celle du non-contrôle des importations. In fine, les produits n’arrivent pas là où ils sont nécessaires. Un système de spéculation et de malversation s’est institué sans que le gouvernement l’interdise. Ainsi, des « tonnes d’aliments et autres produits dorment dans des hangars d’où ils sont  dirigés vers des filières illégales ». Exemples : le 18 octobre 2013, à Maracaibo, la police bolivarienne saisit 10 tonnes de sucre, 3.5 tonnes de riz, 1.5 tonnes de farine de blé, 4 500 litres d’huile, etc. dissimulés dans un dépôt de la grande surface Super tienda Caribe. Le 5 février 2014, dans le Tachira, les services de renseignement récupèrent dans plusieurs hangars… 939.2 tonnes d’aliments de 1ère nécessité. Le 14 juillet 2016, 81 conteneurs abandonnés sont découverts, contenant produits d’hygiène, ordinateurs, imprimantes, engrais pour l’agriculture et produits chimiques pour la fabrication de médicaments (2). Cette guerre économique est menée grâce aux bachaqueros,  revendeurs qui, dans les rues, sur les marchés ou ailleurs, après avoir soustrait au marché formel les produits importés au prix régulé (politique dite des « prix justes ») les revendent en gonflant les prix. Par esprit de lucre ou pour des raisons politiques, des petits commerces se lancent dans le trafic et détournent leurs marchandises vers les bachaqueros, tout en criant à la pénurie qui serait due au gouvernement. Ce phénomène très localisé au départ, non traité par l’Etat, n’a cessé de croître à mesure que la crise économique s’est aggravée. Les pénuries des produits de 1ère nécessité ne relèvent pas tant du manque de devises pour se les procurer, que du non-contrôle de leur transformation et de leur distribution. Les Vénézuéliens sont grands consommateurs de pain alors que le pays ne produit pas de blé : l’Etat importe donc du blé que l’entreprise publique Casa fournit à 12 minoteries privées -multinationales Cargill, Monaca, Mocasa (3)- qui, après transformation, distribuent la farine. Une majorité des 10 000 boulangeries ne sont pas livrées régulièrement par ces sociétés ; d’autres, liées à des mafias, reçoivent plus de marchandises que nécessaire et revendent au prix fort leur superflu… La pénurie devient un outil pour faire du profit.
 Le système a engendré une prolifération de la corruption dans les domaines de la répartition des devises, du contrôle des ports ou de la distribution des aliments. La dépendance du Venezuela à l’importation est catastrophique : d’une part le secteur privé fournit le marché intérieur et ne réinvestit rien dans le pays. D’autre part, la pénurie entraîne la hausse des prix des produits de première nécessité, provoque l’inflation et accentue le mécontentement populaire. La crise économique et sociale devient politique.

Crise politique

La droite réactionnaire, revancharde, soutenue en cela par les Etats-Unis réapparaît, prête à user de tous les moyens pour destituer Maduro et récupérer le pouvoir. Rassemblée au sein du MUD - Table de l’unité démocratique - elle réunit la droite et la social-démocratie, cela va de la gauche modérée à l’extrême droite putschiste. En décembre 2015, elle remporte les élections législatives, le PSUV perd 2 millions de voix, principalement dans les Barrios. Maduro, aussitôt, la prive de sa majorité des 2/3 à l’Assemblée en faisant invalider l’élection de députés indigènes (sur soupçons de fraude à ce jour non avérée) par le Tribunal Suprême de Justice. La MUD lance une procédure pour révoquer Maduro par référendum mais le Conseil National Electoral le refuse ; simultanément, il reporte les élections régionales et syndicales (le PSUV ne tient plus les industries du pétrole et de la sidérurgie).
Dans le contexte de fragilisation du pouvoir, l’opposition se radicalise. Elle compte dans ses rangs quelques personnages accusés de violences. Ainsi Capriles, ex-candidat aux présidentielles, après avoir lancé l’accusation intenable de fraude électorale en 2013, soutint avec Lopez (parti d’extrême droite Voluntad Popular) et Ledezma (maire de Caracas) une mobilisation qui fit 47 morts durant laquelle des fils de fer étaient tendus dans les rues décapitant les motocyclistes pro-gouvernementaux. Les mêmes Lopez et Ledezma ont été condamnés à des peines de prison pour avoir appelé, violemment, à faire tomber le gouvernement.  Mais, ceux-là peuvent compter sur leurs amis, dont  Aznar, qui plaida en la faveur de ces « martyrs »  de la défense des droits humains !
Certes, depuis 2016, les protestations populaires, les exaspérations sont nombreuses et peuvent coexister avec des manifestations de la MUD et des étudiants. Face à cela, Maduro décrète, en contournant la Constitution et avec l’accord du Conseil National Electoral et du Tribunal Suprême de Justice, des élections pour une Assemblée Nationale Constituante : pouvoir parallèle à l’assemblée existante, contre-pouvoir venu par en haut. Elle est élue le 30 juillet malgré les tentatives de l’opposition de boycott, avec des méthodes violentes (10 à 15 morts dont un candidat à la Constituante). Les médias internationaux ont, alors, attribué les violences à Maduro, le traitant de « dictateur »… pour avoir organisé une élection ! Il veut régler la crise de manière non violente. Acte illégitime ? Autoritarisme ?
Cela constitue, en interne au PSUV, des fissures entre ceux voulant créer un parti de gauche plus critique le Marea socialista, ceux qui considèrent que la lutte ne peut avoir lieu en dehors du PSUV et le 3ème courant regroupant des anciens ministres pro-chavistes et ex-compagnons d’armes de Chavez. Ils dénoncent les méthodes antidémocratiques de Maduro ainsi que l’extension de la violence d’Etat, son éloignement de la politique « révolutionnaire, socialiste ou bolivarienne » de Chavez. « La guerre intestine ravit la droite… enchante les nouveaux oligarques en chemise rouge, lesquels rêvent de transformer la lutte des classes qui les a portés au pouvoir en vulgaire lutte de camps. S’ils devaient l’emporter, les innombrables « perturbations » auxquelles le chavisme n’a pas su répondre auraient assurément enfanté la catastrophe » (4).
L’opposition est, elle aussi, divisée, entre celle qui veut le renversement immédiat de Maduro et celle, plus modérée, qui vise les élections régionales et craint une forte résistance des travailleurs et paysans. La situation est inquiétante pour les Vénézuéliens. Les puissances internationales quant à elles, ont entamé des négociations secrètes sous la conduite de Zapatero… Il fallait éteindre la déclaration de Trump affirmant ne pas exclure une « option militaire ». De hauts responsables n’oublient pas que le Venezuela est le 3ème fournisseur de pétrole des Etats-Unis, que des sanctions affectant la PDVSA auraient un impact immédiat sur les entreprises étatsuniennes de raffinement, ou qu’elles pourraient rapprocher le Venezuela de la Chine ou de la Russie.

Quelle issue ?

 Maduro semble avoir repris le contrôle de la situation intérieure ; depuis l’élection de l’ANC, il a annoncé un nouveau système des prix régulés, des augmentations de salaire et la constitution de conseils locaux pour le contrôle de la production et de la distribution, des bureaux de change dans tout le pays pour vaincre les mécanismes de fixation des prix du dollar depuis Miami (cf encart Dollar Today).
Pour autant, ce ne sont pas les annonces de Maduro de commandes le blé à la Russie ou de création de boulangeries populaires, qui règleront la dépendance du pays au système capitaliste. Si l’on prend l’exemple des pénuries de pain, et cela vaut pour les autres productions), les questions sont : qui décide de produire ? Quoi ? Pour qui ? Comment ? Le « socialisme » de Chavez puis Maduro n’a pas pris cette voie. Primo, les bénéfices que procure l’exploitation des ressources naturelles (le pétrole), y compris sous monopole d’Etat, génèrent une extrême dépendance aux cycles économiques internationaux, pouvant produire des crises sociales, environnementales, sans que les populations ou leurs représentants ne puissent s’y opposer. Secundo, « prendre l’Etat » ne suffit pas pour transformer la société capitaliste, il s’agit au contraire de socialiser le pouvoir et de démocratiser la vie sociale. Tertio, la souveraineté d’un pays passe par son indépendance aux puissances de l’argent (répudiation de la dette) et par l’expropriation des banques privées et autres oligopoles. 
La crise au Venezuela est une phase de reprise du pouvoir capitaliste pour stopper les reculs qu’il a dû encaisser suite aux mouvements de « libération » au Brésil, en Argentine, au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, en Uruguay…  La contre-libération est à l’œuvre. Au Venezuela, cela peut se transformer en guerre civile ou en un nouveau Caracazo. Dans l’immédiat, notre solidarité avec les peuples d’Amérique latine passe par notre capacité à la critique constructive pour que demain se concrétisent les espérances d’une révolution sociale réelle pour une transformation radicale de la société en éliminant un système que nous ne voulons plus subir et en inventant une alternative que nous voulons construire ensemble.

Odile Mangeot, le 28 septembre 2017

(1)   il fut Vice-Président de l’Internationale Socialiste et ami de Felipe Gonzales !
(2)   Maurice Lemoine donne ces exemples et bien d’autres, site Mémoire des luttes
(3)   dont le Président apparaît dans les Panama Papers
(4)   Renaud Lambert Le Monde Diplomatique, décembre 2016 

Sources :
Mémoire des luttes http://www.medelu.org (Maurice Lemoine, G. Boccardo/S. Caviedes
Le Monde Diplomatique  déc. 2016 et sept. 2017, Renaud Lambert
Venezuela infos https://venezuelainfos
A l’encontre www.alencontre.org/   

Encart                                                                     Dollar Today

La valeur du dollar est annoncée chaque matin par le site web Dollar today. Depuis 2010, il est la référence pour qui veut acheter ou vendre des dollars au marché noir. Le prix des devises s’appuie sur les variations du taux pratiqué par les bureaux de change de … Cucuta (ville colombienne frontière). Les cambistes de la frontière établissent leurs propres taux dans des bureaux de change légaux et illégaux qui peuvent effectuer toute transaction sans autorisation des tutelles, si elles sont inférieures à 10 000 dollars. Mécanisme on ne peut plus utile pour blanchir l’argent du narcotrafic. Un des responsables de cette maffia est Gustavo Diaz, ancien militaire, ayant participé au coup d’Etat contre Chavez en 2002, depuis, réfugié politique aux Etats-Unis. M. Lemoine