Le nouveau PES (n° 37) est sorti
Vous y
trouverez également les articles suivants :
Venezuela.
Echec du « socialisme » ? (publié ci-dessous)
De la misère
des contrats aidés en milieu non-marchand (publié ci-dessous)
CQFD !
CQFdistinguer. CQFDémontrer. CQFDéfendre. CQFDétruire…
Où en
sommes-nous ? Que pouvons-nous ? (publié ci-dessous)
Science sans
conscience
Nos rubriques :
Ils, elles luttent et Nous avons lu
Et un poème d’Hassen
(ci-dessous)
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Editorial du n° 37
Blocages… vers de possibles dérapages ?
Comment caractériser le monde qui
vient ? On assiste de fait à l’exacerbation de nombreux antagonismes, à un
équilibre instable de forces opposées sans que l’on puisse entrevoir d’issues
positives.
En Europe, la fuite en avant
néolibérale, voire la résurgence d’un fédéralisme technocratique, se heurte au
rejet des peuples, à la montée des égoïsmes nationaux et régionaux. De l’Ecosse
au Brexit, de la Flandre belge à l’Italie du Nord, de la Catalogne aux pays de
l’Est de l’Europe (groupe de Visegrad), l’indépendantisme ou le retrait
nationaliste gagne du terrain. La domination allemande elle-même s’effrite,
tiraillée qu’elle est entre besoin de main d’œuvre étrangère et montée de la
xénophobie au sein des populations précarisées, même si, au racisme, s’opposent
des élans de solidarité avec les migrants victimes des guerres et de la misère.
Aucune solution durable n’est en vue. Les gouvernements semblent d’ailleurs
impuissants. Empêtrés dans leurs propres contradictions, ils sont tentés par le
recours de plus en plus prononcé à l’autoritarisme et à la répression
liberticide, tout en redoutant la montée en puissance de multiples conflits qui
deviendraient incontrôlables. Les différentes classes régnantes sont
elles-mêmes prises en étau entre la dénonciation du capital financier
cosmopolite et leur propre bourgeoisie qui assiste aux concentrations
capitalistes et délocalisations. Ce sont là des négations des souverainetés
industrielles et alimentaires, effritant leur faible légitimité.
Au Moyen-Orient, les invasions et
ingérences étrangères après l’éradication possible de l’Etat islamique, risquent
de connaître des tensions et des conflits tout aussi détestables. Les partitions
de la Libye, de l’Irak, de la Syrie ne pourront qu’accroître la belligérance
entre Kurdes, Chiites, Sunnites sur fond d’ingérences meurtrières (USA, Russie,
Iran, Turquie, Egypte, France). Quant à l’ONU… évanescente ? Comme elle
l’est depuis si longtemps face à l’occupation israélienne de la Palestine !
En Asie, l’impérialisme économique de
la Chine, la volonté des USA d’y maintenir leur influence, ne parviennent pas à
résoudre l’indépendantisme de l’absolutisme de la Corée du Nord lancée dans la
course à l’arme atomique. Bravades, surenchères et menaces se succèdent, aucun
traité de paix ne semble envisageable. Le blocage est total. Ailleurs, sur fond
de dictatures impitoyables (Birmanie, Thaïlande..), les différentes ethnies
sont réprimées y compris sous la forme de massacres de masse et de génocide (Rohingya).
En Amérique latine, le progressisme
anti-impérialiste régresse et ce, malgré les accords de démobilisation des guérillas
FARC en Colombie. La corruption, l’affairisme gangrènent nombre de formations
sociales hétérogènes.
Et l’on pourrait multiplier les
exemples (en Afrique notamment) illustrant la balkanisation du monde. Elle est
plus accentuée non seulement par l’accroissement des inégalités abyssales mais
également par la destruction accélérée de l’écosystème et son cortège de catastrophes
climatiques à venir. S’installe un capitalisme mondialisé mortifère qui
proclame Après moi le déluge malgré
les effets de tribune des politiciens et écologistes avertis des désastres annoncés.
L’ex-gendarme du monde, à la tête
folle, s’il multiplie les coups de gueule, hésite, empêtré qu’il est dans les
propres contradictions internes du système : racisme anti-noirs et latinos/besoin
de main d’oeuvre corvéable ; prospérité d’une extrême minorité/misère et
délinquance ; enrichissement éhonté/dettes colossales…
Tous les dérapages sont envisageables
d’autant que la prise de conscience des peuples retarde sur les méfaits et
autres drames auxquels ils devront faire face.
Le 02.10.2017