Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 6 octobre 2017

Le nouveau PES (n° 37) est sorti
Vous y trouverez également les articles suivants :
Venezuela. Echec du « socialisme » ? (publié ci-dessous)
De la misère des contrats aidés en milieu non-marchand (publié ci-dessous)
CQFD ! CQFdistinguer. CQFDémontrer. CQFDéfendre. CQFDétruire…
Où en sommes-nous ? Que pouvons-nous ? (publié ci-dessous)
Science sans conscience
Nos rubriques : Ils, elles luttent et Nous avons lu
Et un poème d’Hassen (ci-dessous)

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Editorial du n° 37


Blocages… vers de possibles dérapages ?

Comment caractériser le monde qui vient ? On assiste de fait à l’exacerbation de nombreux antagonismes, à un équilibre instable de forces opposées sans que l’on puisse entrevoir d’issues positives.
En Europe, la fuite en avant néolibérale, voire la résurgence d’un fédéralisme technocratique, se heurte au rejet des peuples, à la montée des égoïsmes nationaux et régionaux. De l’Ecosse au Brexit, de la Flandre belge à l’Italie du Nord, de la Catalogne aux pays de l’Est de l’Europe (groupe de Visegrad), l’indépendantisme ou le retrait nationaliste gagne du terrain. La domination allemande elle-même s’effrite, tiraillée qu’elle est entre besoin de main d’œuvre étrangère et montée de la xénophobie au sein des populations précarisées, même si, au racisme, s’opposent des élans de solidarité avec les migrants victimes des guerres et de la misère. Aucune solution durable n’est en vue. Les gouvernements semblent d’ailleurs impuissants. Empêtrés dans leurs propres contradictions, ils sont tentés par le recours de plus en plus prononcé à l’autoritarisme et à la répression liberticide, tout en redoutant la montée en puissance de multiples conflits qui deviendraient incontrôlables. Les différentes classes régnantes sont elles-mêmes prises en étau entre la dénonciation du capital financier cosmopolite et leur propre bourgeoisie qui assiste aux concentrations capitalistes et délocalisations. Ce sont là des négations des souverainetés industrielles et alimentaires, effritant leur faible légitimité.
Au Moyen-Orient, les invasions et ingérences étrangères après l’éradication possible de l’Etat islamique, risquent de connaître des tensions et des conflits tout aussi détestables. Les partitions de la Libye, de l’Irak, de la Syrie ne pourront qu’accroître la belligérance entre Kurdes, Chiites, Sunnites sur fond d’ingérences meurtrières (USA, Russie, Iran, Turquie, Egypte, France). Quant à l’ONU… évanescente ? Comme elle l’est depuis si longtemps face à  l’occupation israélienne de la Palestine !
En Asie, l’impérialisme économique de la Chine, la volonté des USA d’y maintenir leur influence, ne parviennent pas à résoudre l’indépendantisme de l’absolutisme de la Corée du Nord lancée dans la course à l’arme atomique. Bravades, surenchères et menaces se succèdent, aucun traité de paix ne semble envisageable. Le blocage est total. Ailleurs, sur fond de dictatures impitoyables (Birmanie, Thaïlande..), les différentes ethnies sont réprimées y compris sous la forme de massacres de masse et de génocide (Rohingya).
En Amérique latine, le progressisme anti-impérialiste régresse et ce, malgré les accords de démobilisation des guérillas FARC en Colombie. La corruption, l’affairisme gangrènent nombre de formations sociales hétérogènes.
Et l’on pourrait multiplier les exemples (en Afrique notamment) illustrant la balkanisation du monde. Elle est plus accentuée non seulement par l’accroissement des inégalités abyssales mais également par la destruction accélérée de l’écosystème et son cortège de catastrophes climatiques à venir. S’installe un capitalisme mondialisé mortifère qui proclame Après moi le déluge malgré les effets de tribune des politiciens et écologistes avertis des désastres annoncés.
L’ex-gendarme du monde, à la tête folle, s’il multiplie les coups de gueule, hésite, empêtré qu’il est dans les propres contradictions internes du système : racisme anti-noirs et latinos/besoin de main d’oeuvre corvéable ; prospérité d’une extrême minorité/misère et délinquance ; enrichissement éhonté/dettes colossales…
Tous les dérapages sont envisageables d’autant que la prise de conscience des peuples retarde sur les méfaits et autres drames auxquels ils devront faire face.
Le 02.10.2017