Égypte: la deuxième révolution qui se cherche
Deux ans après le surgissement de la
révolution en janvier 2011, les événements de fin novembre et début décembre
2012 ont montré un pouvoir de Morsi et des Frères Musulmans fortement contesté
par une large fraction de l'appareil judiciaire mais aussi, et surtout, par la rue qui exigeait sa chute dans des
manifestations massives en même temps que le petit peuple des villes et
campagnes passait aux actes en incendiant ou mettant à sac les locaux du Parti
de la Liberté et de la Justice des Frères Musulmans, allant jusqu'à chasser des
mosquées ses représentants les plus connus.
Le régime qui avait tenté de s'octroyer
les pleins pouvoirs était aux abois - Morsi fuyant même son palais présidentiel
assiégé le 4 décembre par 750 000 manifestants - n'étant pas sûr que les
troupes chargées de sa sécurité, montrant un certain flottement, ne
fraternisent avec le peuple.
"Morsilini" sauvé par l'opposition
Morsi rebaptisé "Morsilini",
souvent affublé d'une croix gammée sur les pancartes des manifestants de
décembre, a été sauvé par l'opposition libérale, socialiste nassériste,
démocrate révolutionnaire et de gauche. Celle-ci s'est unie à cette occasion
dans un Front de Salut National ( FSN) de 18 partis sous la direction des
libéraux non pas pour prolonger la volonté populaire de faire tomber le régime,
mais au contraire pour détourner la colère de la rue dans les urnes du
référendum constitutionnel proposé par Morsi comme ultime carte pour sauver son
régime. Le but de ce dernier était de canaliser la révolution dans les urnes
mais aussi de la diviser autour de la question religieuse, pour ou contre une
constitution centrée sur la charia. Le FSN a joué le jeu, sachant pourtant
qu'il ne pouvait gagner ce référendum, alors que les Frères Musulmans et ses
alliés salafistes et jihadistes disposaient de tous les pouvoirs pour frauder à
leur gré, ce dont ils ne se sont pas privés.
Ainsi, ce n'est pas tant le succès du
"oui" – à 64% - à la constitution que la faible participation – 30% -
donnant un prolongement au mouvement de la rue, qui a surtout marqué ce
scrutin. Ce résultat a enlevé tout crédit à cette constitution usurpée. Mais il
a surtout rendu visible le formidable fossé entre le peuple égyptien et tous
les partis institutionnels. Non seulement près de 80% des électeurs n'ont pas
voté en faveur du "oui", mais près de 70%, en refusant de participer
à cette farce électorale elle-même, ont désavoué tout à la fois le pouvoir et
l'opposition officielle. L'ensemble des partis a été mis en minorité par le
peuple.
Ce n'est pas une surprise. Toute
l'année 2012, depuis les mouvements de fin janvier et début février 2012
jusqu'à cette tentative insurrectionnelle de décembre en passant par les
élections présidentielles de mai-juin, a montré, d'une part, ce divorce entre
le peuple égyptien qui continue la révolution et ses partis qui s'y opposent ou
y rechignent et, d'autre part, cette recherche populaire des voies et des
moyens d'une deuxième révolution.
L'année 2013 ne peut que continuer à
approfondir ce cheminement.
Depuis les événements de décembre un
grand silence lourd enveloppe la population égyptienne. Une ambiance jamais vue
jusqu'à présent. Certains espèrent ou craignent que cela signifie que la
révolution a commencé sa pente descendante. Mais beaucoup plus espèrent ou
craignent qu'il ne s'agisse que d'une digestion politique de l'événement.
Quels partis, quels outils la
révolution doit-elle désormais forger pour enfin aboutir à l'objectif qu'elle
s'était donnée dès ses débuts "le
pain, la liberté et la justice sociale", alors que l'inflation menace
et que le pouvoir s’apprête à interdire une fois de plus les grèves et les
manifestations pour préparer une hausse drastique des taxes sur de multiples
produits ainsi que le passage de départ en retraite de 60 à 65 ans ?
Importance
des luttes sociales et faiblesse de leur représentation politique
Si l'on veut comprendre quels objectifs peuvent se
donner aujourd'hui les socialistes révolutionnaires, il faut bien voir que ce
qui détermine le fond de tous les évènements en Égypte, c'est la lutte des
classes menée par les exploités.
Les autorités ont recensé 2 000 grèves en Égypte sur
les deux derniers mois de septembre et octobre 2012. Ce qui est considérable.
Le nombre de grèves qui ont marqué les deux ans de la révolution est le plus
important de l'histoire de l’Égypte et la vague de cet automne/hiver 2012 en
est une des plus marquantes.[1] Et cela alors que de nombreux syndicalistes sont condamnés à la prison et
que les amendes qui frappent les grévistes peuvent aller jusqu'à 50 000 euros
soit 100 ans de travail pour ceux, nombreux, qui ne gagnent que 50 euros par
mois !
Par son importance et sa constance, la lutte des
ouvriers et exploités pèse considérablement sur la vie politique. Elle modifie
les relations de l'islam à la laïcité, de la démocratie à la dictature et les
alliances au sommet, qu'elles soient entre l'armée, et les Frères Musulmans et
maintenant les libéraux, les socialistes nassériens et les démocrates. Mais
plus que cela, au fur et à mesure que les illusions sur les promesses de
l'islam politique ou de la démocratie participative s'usent, ces luttes
sociales qui, depuis longtemps et sans cesse, ne portent pas que sur des
questions économiques mais aussi sur des questions politiques, menacent les
autorités du spectre d'une deuxième révolution, clairement sociale celle-là.
La faiblesse du mouvement social jusqu'à présent
c'est qu'il n'avait pas de représentants politiques. C'est la menace de cette
maturation politique qui est la cause de la fébrilité au sommet depuis des mois
et des très nombreux retournements de situation. C'est cette crainte qui a fait
que le front mené par les libéraux a préféré se réfugier dans le giron
référendaire des Frères Musulmans plutôt que de se laisser porter au pouvoir
par une insurrection populaire.
C'est ce fond des luttes sociales qui rend l’Égypte
si surprenante voir incompréhensible à tous ceux qui n'ont qu'une vision
institutionnelle des évènements ou ne savent utiliser comme grille de lecture
que celle des démocrates, l'opposition des religieux aux laïcs ou/et des Frères
Musulmans à l'armée.
Cela ne veut pas dire que ces derniers aspects ne
comptent pas, ou même n'aient pas une certaine autonomie et leur logique
propre, mais, tous, à un degré ou à un autre, dépendent de la profondeur de la
lutte de classe et de la progression de la conscience politique des classes
exploitées. L'armée et les islamistes sont des adversaires mais s'allient dés
l'instant où ils se sentent menacés par les classes exploitées. Et on vient de
voir qu'il en est de même entre les libéraux laïcs[2] et les islamistes. C'est la progression de cette conscience ou plus
exactement le reflet de la peur qu'elle provoque dans les classes dominantes et
leurs partis que nous mesurons à chaque événement.
Une lutte
de classe omniprésente dans tous les grands évènements politiques.
Le "lâchage" de Moubarak par l'armée au
cours de l'insurrection de janvier 2011 qui a provoqué la chute du régime, est
né de la crainte d'une grève générale et des conséquences politiques et
idéologiques que la chute de la dictature provoquée par une insurrection
ouvrière aurait pu avoir en Égypte, dans le monde arabe mais aussi au niveau
mondial. Cette crainte reposant sur le fait que c'était le mouvement social,
encore plus que le mouvement démocratique, qui avait marqué l’Égypte
pré-révolutionnaire de 2005 à 2011.
Les premières décisions de la junte militaire au
pouvoir, dés le mois de mars 2011, ont été d'interdire les grèves. Ce qui ne
les a pas empêché, bien au contraire.
C'est encore contre une menace de généralisation de
la grève des enseignants en septembre 2011 que l'armée a tenté de diviser en
montant la provocation, dite de Maspéro, le 9 octobre, en opposant coptes et
musulmans. C'est cette manipulation militaire des communautés religieuses qui a
conduit aux violents affrontements contre l'armée de novembre 2011 et à la
rupture du peuple d'avec l'armée.
C'est toujours la peur d'une grève générale appelée
par les étudiants, début février 2012, qui a déclenché un tel déchainement
haineux du patronat, des grands médias, des autorités militaires mais aussi
religieuses qui prédisaient l'enfer aux grévistes, qui a entraîné par son excès
la montée d'un courant d'opinion socialisant et l'effondrement électoral et
politique des Frères Musulmans.
C'est encore le mouvement de grèves de mars avril
2012 et dans sa foulée, l'effondrement en mai, au premier tour des
présidentielles, du vote islamiste passé de 70% aux législatives de l'hiver
2011 à 20%, ainsi que le succès du vote socialiste (fut-il nassérien),
véritable vainqueur politique du scrutin, qui a provoqué la tentative de coup
d’État militaire de juin. C'est ensuite la crainte d'une deuxième insurrection
populaire qui a entrainé le "sabre" à ne pas mener son putsch à terme
puis à remettre le pouvoir au "goupillon" des Frères Musulmans, seule
structure institutionnelle avec ses mosquées et ses deux millions de membres,
peut-être encore à même à protéger l'ordre établi en canalisant la colère sociale.
Après un été traversé de mouvements sociaux, de barrages de routes ou voies ferrées et d'émeutes en tous genres, c'est la peur d'une jonction, annoncée le 24 août, entre ce peuple en lutte et les révolutionnaires de la place Tahrir pour renverser ensemble l'alliance Armée-Frères Musulmans au pouvoir depuis juillet, qui a amené ces derniers à se séparer début août ( de manière concertée) du Conseil Supérieur des Forces Armées ( CSFA) qui assurait jusque là l'autorité suprême, et à gouverner seul.
C'est la crainte de l'élargissement d'un vaste
mouvement des enseignants à la rentrée de septembre 2012 qui a provoqué la
tentative de détournement de la colère sociale par la farce islamiste de
septembre autour du film "l'Innocence
des musulmans". Puis c'est toujours ce même mouvement prolongé en
octobre par celui des médecins, des employés des transports et de bien d'autres
qui a amené les Frères Musulmans à une tentative de coup de force avec le but
affiché de mettre fin au désordre social. C'est de là qu'a surgi le mouvement
insurrectionnel du peuple de novembre et décembre exigeant la chute du régime
islamiste. Enfin c'est la crainte de cette poussée sociale prenant un tour
insurrectionnel qui a conduit le FSN conduit par les libéraux à se prêter au
jeu du détournement référendaire où tous les partis ont perdu une bonne partie
de leur crédit politique.
Ainsi, l'année écoulée, peut se résumer par toute
une série de ruptures psychologiques et politiques dans le peuple, d'abord avec
l'armée, ensuite avec la démocratie participative puis les islamistes et enfin
avec les libéraux et dans une moindre mesure probablement les démocrates, les
socialistes nassériens et la gauche.
Révolution démocratique et révolution sociale
Une nouvelle génération et de nouveaux objectifs
Ces mouvements, ces grèves, sont
économiques et portent sur des augmentations de salaires, l'embauche des
précaires, parfois la nationalisation. Ces grèves s'accompagnent souvent de la
part des grévistes, mais aussi de la population, de blocages de routes, voies
ferrées, d'administrations, commissariats de police, ministères, d'occupations
de lieux publics, d'attaques de bâtiments d’État au cocktail Molotov, de
séquestration de responsables, de boycott de paiement des factures d'eau ou
d'électricité, d'émeutes, etc... Mais, depuis le début, elles ont aussi eu un
caractère politique, exigeant souvent que les directeurs de sites ou de
services, à tous les niveaux, soient "dégagés" comme Moubarak l'avait
été. Ainsi les employés du métro du Caire – parmi bien d'autres - ont obtenu en
novembre le limogeage de leur directeur. Ainsi les salariés des entreprises
sous commandement militaire (l'armée possède de 20 à 40% de l'économie) exigent
que plus aucun officier ne participe à aucune instance de direction quelle
qu'elle soit.
Les classes populaires montrent dans
les faits qu'elles veulent compléter la révolution de janvier 2011 qui avait
"dégagé" Moubarak par une
révolution sociale en dégageant cette fois tous les petits Moubarak, de tous
les types, tous les échelons et de tous les secteurs parce qu'au fond rien n'a
changé pour elles, sinon ce droit de le dire.
Bien que les grandes dates de la
révolution se soient donc bâties depuis deux ans autour de mouvements sociaux
et qu'une grande partie des grèves ait porté une expression politique forte
depuis longtemps, ce sont pourtant principalement les objectifs démocratiques,
liberté d'expression, de la presse, élections, constitution... qui ont pris
jusque là le devant de la scène politique.
On peut résumer ce paradoxe au fait que
le prolétariat n'avait aucune organisation politique qui lui soit propre et qui
lui permette de défendre ses exigences politiques. Il espérait son émancipation
des autres forces sociales et politiques, principalement de l'armée puis
l'islam et avec lui, la démocratie représentative et tous ses représentants,
des libéraux aux socialistes nassériens en passant par la gauche. Il a
construit ses organisations syndicales mais celles-ci sont dirigées
principalement par des socialistes nassériens, des militants des Frères
Musulmans ou de la gauche classique qui, tous, confinent la classe ouvrière à
ses revendications économiques ou aux fausses solutions nationales d'une
économie égyptienne forte bâtie autour de l'alliance des travailleurs et des
patrons patriotes.
Aujourd'hui, la dimension
politique de la poussée sociale se fait plus pressante proportionnellement au
déclin des illusions démocratiques et religieuses et aux évolutions des militants du mouvement social au
travers des possibilités qu'ils ont acquises de se réunir et s'exprimer.
Avec des manifestations, grèves et
luttes qui n'ont jamais cessé durant deux ans, les Frères Musulmans ont
grandement perdu leur influence dans les associations professionnelles qu'ils
dirigeaient ou dominaient, enseignants, ingénieurs, médecins, pharmaciens,
avocats, magistrats, journalistes et, de là, l'influence qu'ils pouvaient avoir
sur les milieux populaires, directement ou par le biais de leur activité
caritative. Chez les travailleurs, ils n'avaient jamais réellement réussi à
percer, mais c'est l'influence du syndicat inféodé au pouvoir qui est remise en
cause par une nouvelle confédération syndicale de 3 millions de membres. Plus
largement, c'est l'ensemble de l'opinion populaire qui construit peu à peu son
indépendance de pensée par des collectifs multiples, des associations de
quartier aux AG de grèves jusqu'aux associations de cinéastes, vidéastes,
artistes... qui ont modifié le paysage psychologique, médiatique, intellectuel
et politique du pays.
De là, une nouvelle génération de
jeunes militants est en train d'apparaître, issue des classes pauvres, des
quartiers populaires, des usines, de certains cercles ouvriers syndicaux les
plus avancés mais aussi des milieux étudiants et lycéens, qui cherche dans le
programme socialiste les outils intellectuels d'une deuxième révolution. Cela
s'est vu en février 2012 par un premier appel des étudiants aux ouvriers, puis
en juin 2012 dans le succès électoral du socialiste nassérien H.Sabbahi.
Ces militants, quasiment sans aucun
droit sinon le rapport de force qu'ils ont construit, risquant en permanence la
prison ou la vie, n'ont guère d'illusions sur la protection de la loi et de
l’État. Ils ont vite compris qu'ils ne se heurtent pas qu'à leur propre patron,
leur propre chef ou directeur, mais au gouvernement et à l’État, tout en se
frottant aux autres classes sociales qui, d'une manière ou d'une autre,
occupent aussi l'espace de la contestation.
La situation rend ces
classes populaires de plus en plus disponibles pour une conscience politique
radicale. Aux présidentielles de mai 2012, le mouvement ouvrier présentait deux
candidats pendant que le candidat socialiste (nassérien) surprenait tout le
monde en faisant le meilleur résultat dans les grandes villes et les quartiers
populaires jadis acquis aux islamistes. On peut mesurer une autre expression de
cette maturation à l'effort des supporteurs Ultra des clubs de foot, à bâtir un
parti des "Ultras de la place Tahrir",
féroces ennemis de l'armée et des Frères, fers de lance de la révolution,
acclamés partout où ils se présentent et se référant clairement aux
"travailleurs".
Il ne fait pas de doute que cette
nouvelle génération de jeunes militants et d'ouvriers révolutionnaires inquiète
le pouvoir qui comprend bien que le socialisme nassérien très institutionnel
risque bien de n'être qu'une étape vers plus radical.
D'autant plus que si, jusqu'à présent,
la question démocratique a tenu le devant de la scène révolutionnaire,
aujourd'hui, pour la majorité des égyptiens, peu importe la forme du régime,
parlementaire, présidentiel, civil ou théocratique... Ils voient la corruption
partout et sont d'abord et avant tout anxieux de la quête de leur gagne-pain,
d'une vie digne et d’une justice sociale pour laquelle ils ont payé de leur
vie.
Avec le "lâchage" public de
la révolution sociale par la révolution démocratique en décembre 2012, il ne
fait pas de doute que s'ouvre une nouvelle période.
Jusque là, tenter de donner un
prolongement aux revendications politiques du prolétariat à dégager les
"petits Moubarak" pouvait relever surtout de la propagande et ne
permettre pour les révolutionnaires socialistes que de passer du stade de petit
groupe à celui d'une organisation. Ce n'était toutefois pas rien car ça permettait
de se mettre en meilleure situation pour aborder l'étape suivante. Mais,
aujourd'hui, la chute des illusions populaires doit permettre en se faisant le
porte parole des exigences populaires au renversement des "petits
Moubarak" à passer du stade d'organisation à celui de véritable parti. Et
cela d'autant que la logique de la situation, la méfiance à l'égard des
militants des "grands" partis, devrait encore plus mener les classes
populaires à chercher à construire leurs propres outils d'un pouvoir populaire
dans les quartiers, les usines ou les champs, alors que la machine de l’État
commence à se gripper à tous les niveaux.
Un vote "socialiste", une
exigence politique des grèves à "dégager les petits Moubarak", une
avant-garde cherchant les voies d'une deuxième révolution, le chaos politique
au sommet, ceux d'en bas qui ne veulent plus et ceux d'en haut qui ne peuvent
plus, n'est-ce pas le germe d'une marche vers le pouvoir populaire ?
L'enjeu se trouve donc dans
la capacité des militants ouvriers, étudiants, intellectuels, Ultra et
socialistes révolutionnaires à donner à cet objectif une politique au
quotidien. On peut imaginer toutes les tactiques, les fronts et les alliances,
mais seulement à partir de cette volonté d'une politique indépendante qui s'appuie
sur l'exigence populaire à renverser les "petits Moubarak" et à ne
pas en laisser la seule démagogie frauduleuse aux Frères Musulmans qui
cherchent, eux, à détourner cette revendication par une simple épuration de
l'appareil d’État à leur profit.
Cela veut dire appeler à la
construction de collectifs populaires, à tous les niveaux, nationaux et locaux,
visant à donner de la visibilité, de l'efficacité et de la force à cette
expression populaire d'une deuxième révolution... dont on imagine le retentissement
international.
Le 18.01.2013. Jacques
Chastaing
[1] On peut se référer pour ces grèves
de septembre/octobre à l'article sur l’Égypte publié par la revue "Tout Est A Nous" du mois de
décembre et pour les mouvements précédents aux articles publiés par "Carré Rouge" en ligne.
[2] El Baradei, un des leaders du FSN,
s'est empressé en ce début d'année à dénoncer les grèves, à faire l'apologie de
la religion et de la fin de la révolution tout en acceptant le dialogue avec
les Frères Musulmans en vue d'un éventuel gouvernement commun.