Crise ? Quelles
crises ? Origine et conséquences
Le texte qui suit
et ses annexes sont la transcription des notes qui ont servi à mes
interventions lors de la diffusion du film « Le grand retournement ». Il m’a semblé utile d’en faire
profiter celles et ceux qui n’ont pu assister aux débats et d’aiguiser l’esprit
critique de tous ceux qui veulent poursuivre la réflexion.
« Le grand retournement » aurait pu
s’écrire au pluriel dans la mesure où le film en évoque au moins trois. Le
retournement des banquiers vis-à-vis de l’Etat envers lequel ils n’avaient que
mépris étant entendu que les marchés s’autoréguleraient par eux-mêmes, assurant
une croissance ininterrompue, répudiant toute intervention de l’Etat. Et quand
la crise financière fut venue, de se retourner vers l’Etat pour les sauver de
la faillite. Ce retournement en appelle un autre sur le plan du discours
dominant : lors d’une crise systémique, l’Etat se devait d’intervenir pour
empêcher la dégringolade de ceux qui étaient « trop gros pour faire faillite ». L’Etat se devait de
s’endetter pour leur sauver la mise et faire payer « leur » crise aux
peuples. On sait ce qu’il en est advenu. Les politiques d’austérité, de
privatisation des services publics, se sont brusquement accélérées pour rembourser
les créanciers de l’Etat. Il n’y aurait pas d’autres alternatives ! La fin
du film appelle à l’image ce qui se déroule en Grèce, au Portugal, en Espagne…
à un autre retournement, où les peuples, pour le moins, exigent une autre
politique. Demeure entière, faute d’explications rationnelles fournies par les
médias dominants, la question de l’origine de la crise et de ses conséquences.
Dès la fin des années 70, la
parenthèse des 30 Glorieuses s’est refermée
Ce que nous avons
vécu, c’est la mutation sauvage de la crise financière en crise des dettes
publiques dites souveraines, puis la phase suivante, la crise économique
prenant la forme de la stagnation-récession et, pour en sortir, la guerre des
monnaies qui s’annonce (baisse du yen japonais, du dollar à l’aide de la
planche à billets). En fait, cette crise
est née dans l’économie « réelle » et elle y retourne. Elle est
née de l’éclatement du modèle keynésien-fordiste qui fut une parenthèse dans
l’histoire du capitalisme. Au sortir de la 2ème guerre mondiale, trois
grands évènements incitent à sortir du « pur capitalisme »[1] :
la crise de 1929/1930, la montée du fascisme et le conflit mondial qui en a
résulté, un rapport de forces favorable aux travailleurs. Ajoutons à cela le
prestige de l’Union soviétique de l’époque, principal artisan de la victoire
contre le nazisme et les vertus supposées de la planification bureaucratique.
Le « modèle » qui se met en place, non seulement entend éviter la
contagion du communisme en Europe, mais il repose également sur des constats
visant à éviter le retour des crises du capitalisme. Pour Keynes, économiste
conservateur, il fallait notamment « euthanasier les
rentiers du capital », éviter par conséquent la spéculation ;
l’Etat se devait donc d’intervenir dans l’économie pour la diriger en favorisant
le capital industriel. Ca tombait bien, en Europe, tout était à reconstruire et
la guerre elle-même avait contraint les Etats à intervenir massivement dans
l’économie. En outre, les Etats-Unis, « profiteurs » du 2ème
conflit mondial, disposaient de réserves plus que suffisantes pour impulser la
reconstruction (plan Marshall) et contenir ainsi toute velléité des
travailleurs de mettre en cause le système. En outre, le modèle fordiste-tayloriste
semblait fournir une solution acceptable. Au prix d’une
spécialisation-mécanisation du travail les ouvriers devaient être payés de
manière à pouvoir acheter les produits sur le marché. Ce furent surtout les
travailleurs immigrés, en France, qui en payèrent le prix sur les chaînes.
Or, ce modèle vint buter à la fin des années 70,
non seulement sur le rejet du taylorisme et les luttes d’OS qui le contestaient,
mais plus fondamentalement sur la
saturation des marchés nationaux et les barrières douanières qui freinaient
la conquête de marchés extérieurs. Cette crise de surproduction alimentée par
la logique productiviste et la sous consommation des masses dans l’incapacité
d’absorber les marchandises produites s’accéléra brusquement avec la hausse
brutale du prix du pétrole. Pour tenter de sortir de cette crise économique des
décisions politiques furent prises pour restaurer au niveau mondial la baisse
du taux de profit qui résultait en partie des luttes ouvrières (1967/1970).
Pour surmonter la crise du
fordisme, la mondialisation
Ce qu’on appelle la
mondialisation n’est pas tombé du ciel. Elle résulte d’un certain nombre de décisions politiques concourant à
modifier profondément le paysage économique et politique. On évoque à dessein,
cinq d’entre elles qui, à mon sens, furent déterminantes[2]
au niveau européen.
1 – Décision fut
prise par le politique d’interdire à
l’Etat d’emprunter auprès de sa banque nationale[3] puis
au niveau européen auprès de la Banque Centrale Européenne. L’Etat se devait
désormais d’emprunter auprès des créanciers privés, soit principalement auprès
des banques privées, des assurances et des fonds dits d’investissement, en
fait, plus ou moins spéculatifs. En revanche, les banques privées pouvaient emprunter
à des taux plus bas auprès de la banque centrale. Ainsi, la rente financière
fut favorisée au détriment de l’Etat et, par conséquent, des contribuables. Les
banques prétendument indépendantes se mettaient au service des marchés
financiers, c’est-à-dire d’elles-mêmes et de leurs acolytes. Cette nouvelle
donne s’accompagna de mesures anti-inflationnistes comprimant l’évolution des
salaires, afin précisément que l’augmentation de la rente ne fut point
compromise. Avec des prêts à 0.75% fournis par la BCE (à 0.5% par la FED
états-unienne, à pratiquement 0% au Japon) les banques face à une inflation à
2% se trouvaient toujours gagnantes lors des prêts consentis aux entreprises et
aux particuliers. Pour réduire à néant les « risques » pris par le
capital financier, l’Etat se porte garant. Il serait fait appel en cas de
besoin aux contribuables pour renflouer les banques (faillite du Crédit
Lyonnais). Mais l’accumulation exponentielle du capital financier fut surtout
provoquée par les facteurs suivants.
2 – La compression
de la masse salariale risquant d’aggraver par sous consommation la
surproduction, quand bien même elle restaurait le taux de profit, fut compensée
par la libéralisation du crédit. L’endettement
des ménages en fut la conséquence d’autant que la publicité commerciale connut,
dès lors, un essor agressif[4].
Ainsi en 1988, la directive européenne Delors-Lamy autorisait la pleine
libéralisation des capitaux, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union
Européenne et jusque dans les recoins les plus glauques de la planète, ces
paradis fiscaux où l’argent sale et spéculatif pouvait prospérer tout en
évitant d’être ponctionné par l’impôt. Les banques y créèrent des filiales
comme elles le firent notamment dans les pays émergents. L’économie devint
ainsi un casino où les crédits les plus risqués pouvaient circuler et, pour
reprendre l’expression de Frédéric Lordon, « la vérole fut propagée sans préservatif ».
L’appel à
boursicoter pour récolter des fonds, le recours aux nouvelles technologies de
l’information permirent l’accumulation de capitaux circulant à la vitesse de la
lumière. Sur les bourses mondiales, le soleil semblait ne jamais devoir se
coucher. Avec la « mondialisation heureuse » tous pouvaient devenir
actionnaires.
3 – Cette
libéralisation des capitaux s’accompagne d’une « libéralisation des échanges » : plus question pour
les pays les plus vulnérables de protéger leur propre production de celle des
pays dominants plus « compétitifs ». Un processus mondial de baisse
des tarifs douaniers fut enclenché. Il fut institué dès les accords de
Marrakech (1995) et poursuivi sans relâche quoiqu’avec de plus en plus de
difficulté et de réticences par l’Organisation Mondiale des Marchés (l’OMC). A
sa tête fut placé Pascal Lamy, cet ex-membre du bureau politique du Parti
Socialiste, comme pour rassurer ceux qui y voyaient une entreprise de
domination des multinationales occidentales.
4 – Décision
politique fut prise dans la même période d’alléger
les impôts des plus riches et ceux pesant sur les entreprises. Il
s’agissait toujours et encore de favoriser l’accumulation du capital et, par
voie de conséquence, la concurrence entre pays. Cette concurrence du moins
disant fiscal et social permit aux entreprises de choisir les lieux où les
profits étaient assurés d’être le moins ponctionnés. Les pays où les
travailleurs avaient acquis formation et discipline d’usine furent encensés
tels l’Islande, l’Irlande puis avec l’effondrement du mur de Berlin, certains
pays de l’Est. Quant aux super-riches, les impôts dont ils étaient dispensés
leur permirent, en toute sûreté, d’acheter des obligations d’Etat. L’Etat
s’endettant devint dépendant des rentiers du capital.
5 – Cette énorme
accumulation de capitaux permit la restructuration-expansion-concentration
du capital industriel car, en définitive, ce dont il s’agissait, c’était,
c’est toujours, d’augmenter le taux
d’exploitation global du travail. La rengaine du «coût » du travail
exorbitant put être répétée à satiété d’autant que, dans le même temps, dans
les pays centraux de la Triade (USA/UE/Japon), les entreprises avec le cash
fourni délocalisaient à la périphérie, dans les pays à bas coût de main
d’œuvre. Celles qui restaient sur leur site national entonnèrent la chanson de
la nécessité de se concentrer sur leur « cœur de métier » et
d’externaliser les activités n’y figurant pas. L’externalisation, sous la forme
de filialisation ou de recours aux sous-traitants dont on favorisa l’essor,
brisa non seulement les usines forteresses où de fortes solidarités s’étaient
construites[5] mais
surtout entraîna pour une fraction des travailleurs la perte des avantages
conférés par les conventions collectives des usines mères. De fait, ces
dernières, en donneurs d’ordre, allaient inciter les sous-traitants, en les
mettant en concurrence, à compresser les salaires ou à délocaliser pour leur
fournir à plus bas prix leurs produits. On assista même, comme à un chant du
cygne, à l’utopie de « l’entreprise
sans usine » soit la holding financière chapeautant les usines
délocalisées ou allégées.
6 – Ce chant ne
faisait que traduire la goinfrerie de la finance. La bête droguée aux crédits
ne connaissait plus aucune mesure : exigences de dividendes à deux
chiffres, bonus, parachutes dorés et stock options, tout semblait possible et
semblait l’être avec « l’innovation »
financière échevelée, le recours aux traders, au boursicotage tous azimuts
et même en se dispensant de l’humain, le trading à haute fréquence (spéculation
à l’aide d’ordinateurs programmés pour spéculer à la vitesse de la lumière).
Les architectes de
ces structures suscitant l’émergence de mastodontes bancaires furent donc
essentiellement les politiques qui se mirent au service du capital financier,
les rentiers en étant les gardiens et les bénéficiaires.
Formation et éclatement de la
crise financière
Le modèle
néolibéral qui s’est mis en place au cours de ces 30 dernières années provoqua
d’une part la formation d’une classe de super-riches de plus en plus
cosmopolite et d’autre part des inégalités criantes, l’essor du chômage de
masse, accompagnant la désindustrialisation des « vieux » pays
capitalistes. La pauvreté réapparut avec son lot de surnuméraires, de sans
logis. On retiendra que sous Mitterrand furent « inaugurés » les
restos du cœur. Endettés par décision de diminuer les impôts des plus riches,
les Etats et les politiciens à leur tête furent bien dépourvus quand la crise fut
venue.
Une énorme bulle
spéculative s’était formée. L’accumulation de capital fictif engagé mais non
réalisé, en attente de ponction sur le travail, anticipant sur la production à
venir qui devait s’acheter, continuait de parier sur le dopage aux crédits fournis
aux ménages. Et c’est dans le secteur de
l’immobilier que la bulle creva. Et pourtant tout avait été fait pour en
camoufler le risque.
Certes, le risque
semblait peser sur les plus vulnérables, les moins solvables, les banques aux
Etats-Unis mais aussi en Espagne et ailleurs, offrant des crédits dits subprime qu’ils ne pouvaient à terme
rembourser. Qu’à cela ne tienne. Les banques les expulsaient, s’emparaient de leurs
biens mobiliers dont ils ne pouvaient plus payer les traites, et les revendaient.
Le boom de la construction aidant, le mythe de « tous propriétaires » répondant aux illusions du bien-être pour
tous, favorisant les affaires et la spéculation. Ces produits risqués, qu’on
appellera par la suite pourris, furent
titrisés, mélangés à d’autres
créances. La planète finance s’en gava,
tous les rapaces en croquèrent. Quand le marché immobilier s’effondra faute
d’acheteurs à plumer, la faillite entraîna tous les secteurs interdépendants.
Les banquiers firent d’autant plus appel aux Etats pour les recapitaliser
qu’ils n’osaient plus se prêter entre eux tant ils possédaient des crédits
pourris. Ce fut ladite crise
interbancaire. De plus ils avaient utilisés les dépôts des salariés pour
spéculer tous azimuts... Bref, ils n’avaient pas assez de fonds propres pour
faire face à la dégringolade. Le FMI a récemment estimé les conséquences
financières de la crise de 2007-2008 : 4 000 milliards de pertes bancaires
et 50 000 milliards de moins values boursières. Une paille (!), cette
fausse anticipation sur des gains à venir qui s’est dissipée…
Ne restait plus aux Etats que de crier à la nécessaire
moralisation de la finance, de désigner des boucs émissaires, comme ces
traders, ces employés de banque qui spéculaient pour le compte des entreprises
et ne touchaient sous forme de bonus qu’environ 20% au plus de ce qu’ils
faisaient gagner aux bancocrates. On parla même de contrôler, voire de
supprimer, les paradis fiscaux. Mais ce fut pour la galerie car ce qui
importait, c’était de recapitaliser les banques tout en permettant aux
créanciers et aux banques les plus atteintes de vomir les crédits pourris dont
ils voulaient se défaire. Ainsi, pour ne prendre que deux exemples, Dexia fut
démantelée. Il en coûta 12 milliards aux contribuables français et belges.
Ainsi, les crédits insolvables de l’Etat grec furent rachetés à 50 % de leur
valeur par la BCE, mis au chaud en attendant le retour de la croissance et leur
réévaluation éventuelle. Comment est-ce possible ? Un exemple éclairant
révélé récemment suffit : des oligarques russes achètent des villas sur la
Riviera espagnole réputées invendables.
En tout état de
cause, sous la pression des banques à les renflouer, les politiques de droite
comme de « gauche » furent prompts à sonner le tocsin et à prétendre
que nous avions « vécu au-dessus de
nos moyens », pour nous faire les poches. Les liquidités coulèrent à
flot pour éviter la déroute systémique. Aux USA, l’Etat fédéral injecta 700
milliards de dollars. En France, en catastrophe, ce furent 97 milliards de
prêts consentis, défiant toute concurrence, ainsi que 320 milliards d’euros de
garantie qui furent apportés généreusement par l’Etat en notre nom sans
consultation. Comme les banquiers n’osaient plus faire confiance aux marchés,
ils en profitèrent pour spéculer sur les Etats les plus endettés. Après moult
atermoiements et autres sommets européens, la BCE intervint en Grèce pour
racheter des crédits pourris assurant ainsi aux créanciers que leur oseille ne
s’évapore pas. Cette politique appelant les Etats à rembourser coûte que coûte
les créanciers fut mise en œuvre sous la férule de la Troïka, ce directoire
autocratique composé du FMI, de la BCE et le la commission européenne. Elle eut
le soutien inconditionnel de l’orthodoxe Merkel et de tous les politiciens
européens aux abois. Elle fut présentée comme une « aide » aux Etats
défaillants pour mieux faire passer l’amère potion. FMI et BCE débloquaient des
prêts à court terme et à des taux d’intérêt plus acceptables afin de rembourser
les créances privées arrivant à terme. Les Etats accusés de manque de rigueur
furent encore plus endettés mais qu’importe, en compensation de
« l’aide » qui leur était fournie, ils se devaient de mettre en ordre
leurs finances afin d’honorer les lourdes créances dont ils étaient
lestés.
Les services
publics furent délestés des fonctionnaires, y compris dans les secteurs de la
santé et de l’éducation, quand ils ne furent pas privatisés. Les salaires
furent amputés. On s’attaqua d’abord au salaire socialisé (retraites,
prestations sociales) avant de réduire les salaires nets. Et compétitivité et
flexibilité obligent, le droit du travail commença par être lourdement ébréché.
Les faux culs de la justice sociale et de la déploration hypocrite des
inégalités jurèrent que ces régressions étaient nécessaires pour la croissance
de demain, que nous tous devions faire des efforts courageux ! Il n’y a
pas d’autre alternative ! Car, en définitive, il s’agit, par
« l’austérité » de valider les droits de tirage sur la plus-value
auxquels le capital se refuse à renoncer. Autrement dit, et à titre
d’illustration, les banques qui ont prêté aux entreprises du bâtiment et aux
particuliers n’entendent pas renoncer au retour de leurs créances gonflées des
intérêts. Ainsi, en Espagne, l’Etat, malgré une décision de justice européenne,
refuse de saisir les banques qui ont accaparé les biens des expulsés de leurs
logements (420 000 procédures depuis 2007)
et qui leur réclament des intérêts de retard s’élevant à 18.75%. Et ce, d’autant plus, qu’elles ont encore en
écriture (et non en caisse) 640 milliards d’euros de crédits immobiliers
concédés à des particuliers qui n’ont guère les moyens de les rembourser.
Lorsqu’on élargit la perspective, l’on s’aperçoit que rien n’est en passe de se
régler aisément comme on voudrait nous le faire croire : selon l’OCDE,
huit grandes banques européennes sont proches de la faillite dont quatre
françaises.
On comprend, dans
ces conditions, que les politiques d’austérité doivent redoubler d’acuité… On
ne sait si le seuil de tolérance des peuples est réellement dépassé malgré
l’importance des manifestations de rejet de la Grèce au Portugal, en passant
par l’Espagne et l’Italie. Trois décennies de décervelage et de promotion des
marchés malgré leur déconfiture ont fait des ravages. Certes, les politiciens
ont perdu de leur superbe tant leur légitimité à diriger est mise en cause. Il
en est de même pour les cumulards et autres affairistes mais… la construction
d’une force de transformation sociale radicale tarde à venir alors que pointent
des mouvements d’extrême droite extrêmement actifs dans toute l’Europe.
L’avenir immédiat sera certainement marqué par des crises politiques à
répétition.
Gérard Deneux
Le 22 mars 2013
[2] D’autres facteurs qui mériteraient des développements ne
sont pas évoqués ici,
ils affectent plus généralement l’économie capitaliste mondiale. On peut citer,
entre autres, la dévaluation du dollar en 1985, qui en rétablissant une
position de force des USA a fini par mettre à genoux le Japon, et surtout les
décisions de déconnecter le dollar de l’or mais aussi l’abandon du contrôle des
changes. Toutes ces mesures de dérégulation compétitive ont positionné le dollar
flottant comme l’unité de compte mondiale et favorisé la concurrence entre
systèmes sociaux différents. Autre facteur générant la crise des pays du Sud
endettés : la brusque montée des taux d’intérêt précipitant l’intervention
du FMI et de la Banque mondiale et ses politiques d’ajustements structurels.
[5] Lire à ce sujet “Histoire
des ouvriers en France au 20ème
siècle » de Xavier Vigna – éd. Perrin. Du même auteur « L’insubordination ouvrière dans les années
68 » éd. Presses universitaires de Rennes