Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


samedi 18 janvier 2014

Comme les Palestiniens, des Africains exigent des droits humains en Israël


Les guerres et persécutions en Erythrée, en Ethiopie, au Soudan, ont provoqué la fuite hors de leurs pays de milliers d’Africains. Nombre d’entre eux, après avoir traversé le Sinaï dans des conditions extrêmement difficiles et périlleuses, ont finalement réussi à franchir la frontière et ont pénétré en Israël. Ils seraient 53 000 qui, demandant le droit d’asile, subissent l’arbitraire le plus total : obtenant parfois des certificats de libération après avoir été emprisonnés «administrativement» pendant de longs mois, ils occupent des emplois sous payés dans des hôtels et des restaurants. Corvéables et emprisonnables à merci, ils subissent un mépris raciste des Israéliens blancs.

Face au durcissement de la législation à leur encontre, un amendement a été voté par la Knesset, autorisant leur emprisonnement sans limitation de durée. D’autres mesures contraignent ceux qui tiennent des magasins africains à fermer boutique. Ces travailleurs considérés comme des infiltrés sans droits se sont mobilisés. A l’issue de 4 jours de grève, 10 000 d’entre eux ont manifesté devant la Knesset. Le Président de l’assemblée nationale a refusé de recevoir une délégation réclamant le droit d’asile. Ils ont «osé» tenir une conférence de presse et, le lendemain, ils étaient 20 000 sur la place Rabin à Tel-Aviv, pour protester contre le sort qui leur est imposé : pas de droits, pas de couverture maladie, refus d’accepter leurs enfants dans les écoles. C’est cet Etat «civilisé», démocratique qu’a salué Hollande le sioniste !!! Pouvait-il ignorer que Netanyahou traite ces Africains (comme les Palestiniens) de «criminels» et que dire de ses écrits postés sur sa page facebook : «Maintenant nous sommes déterminés à éliminer ( !) les travailleurs illégaux» !

Quand on sait que ces mesures ne s’appliquent pas aux demandeurs d’asile en provenance pour la plupart de l’ex-URSS, dont le nombre est le double de celui des Africains, l’on mesure le caractère raciste de l’Etat et du gouvernement d’Israël. Il y a bien sûr dans la société israélienne des exceptions notables, comme celle du député travailliste Erel Margalit qui a déclaré à RFI : «Comme Israélien, membre du peuple juif… je m’opposerai toujours au fait que des gens innocents, réfugiés ou immigrés soient jetés en prison sans procès». Ces propos minoritaires soulignent, s’il en est besoin, malgré la dure réalité coloniale et oppressive de «l’Etat juif» que l’on doit distinguer le sionisme raciste du judaïsme.


Gérard Deneux
Ci-dessous l'édito du n° 250 d'ACC, à paraître fin janvier,
abonnez-vous :
A contre courant - service abonnements
BP 12123 68060 Mulhouse cedex 2 
(10€ pour 10 numéros par an)


Le turbo dans le pédalo

Suite aux vœux présidentiels, les médias de gloser sur le prétendu changement de cap opéré par Hollande et de saluer son orientation sociale-libérale, feignant d’ignorer à peu de frais ses vrais engagements. Le «capitaine de pédalo» avait pourtant pris la peine de consigner son «Rêve français» en 2011. Dans ce livre, il promettait de naviguer en père peinard vers la réduction de la dette publique, de développer la productivité des travailleurs et de réduire les dépenses sociales. Certes, c’était avant l’émission des promesses électorales. Mais depuis, il y a eu, en 2013, le cadeau de 20 milliards de crédits d’impôts aux entreprises compensés par l’augmentation de la TVA, l’ANI cassant le Code du travail, facilitant les licenciements et les baisses de salaires pour sauver quelques emplois. «Pépère» a tenu le cap. Le 15 septembre, il s’est même proclamé «Président des entreprises» et voilà qu’on le presse d’accélérer la cadence. Mais le «dialogue social», la procédure parlementaire, ça fait naviguer à la godille d’autant qu’il y a toujours des godillots qui grognent, tempêtent et provoquent remous et couacs. Quand, entouré des patrons, il se fait le VRP des entreprises, y compris en débarquant en Arabie Saoudite, quand, chef de guerre, il prend le chemin de la brousse africaine pour conserver le pré-carré de la Françafrique au pas cadencé, ça a de l’allure ! Alors, sur les flots sociaux de l’hexagone, il met le turbo dans le pédalo ! Par ordonnances il légifèrera. «Je veux» a-t-il dit car «tout signe de défaillance serait sanctionné par les marchés»… et me mettrait la pâtée.

Finies les calembredaines sociales, foin du social libéral honteux ! Le Medef demande 100 milliards, Hollande promet 50 sur 2,5 ans, la chasse aux abus et excès à la Sécu, des ministères et des collectivités locales à la diète. Quant aux allocations familiales et de logement (y compris pour les étudiants), aux indemnités chômage, au RSA, tout cela sera revu à la baisse. Changer de cap ? Et le décret de fin d’année rayant de la liste noire des paradis fiscaux les Bermudes et Jersey ? Il a suffi que les banquiers, assureurs et autres filiales d’entreprises, douillettement installés dans ces confettis, avertissent le Président qu’ils allaient payer en mai un prélèvement à la source de 75% sur leurs produits de placement pour, qu’aussitôt, décision soit prise de les délivrer de cette angoisse !

Certes, une telle fougue provoque quelques clapotis : Yan Galut, rapporteur PS du projet de lois sur la fraude fiscale, s’est étonné de ce retrait «quand même rapide», «surprenant» ! Quant au «pacte de responsabilité» et de «confiance» au patronat, «le bénéfice économique est incertain et le bénéfice politique improbable» (Laurent Baumel), et pour JJ Urvoas «les ordonnances, c’est comme un couteau… c’est blessant». «On n’est pas obligé de suivre Barroso et Merkel, comme des ânes» (Marie Noëlle Lienemann). Bref ! Pas de quoi provoquer du gite au pédalo, d’autant que Gattaz jubile «Je suis satisfait», l’UMP est sans voix, c’est son programme qu’on lui pique. Et les syndicats, divisés ? Esseulée, la CGT maintient sa journée d’action pour… février.

Ainsi, Hollande, à moins de rencontrer les vagues tumultueuses d’une jacquerie sociale inattendue, compte lancer son frêle esquif sur la mer transatlantique et libérale. La rencontre papale du 24 janvier prochain serait susceptible de l’exaucer et de l’absoudre de ses escapades terrestres en mobylette pour conter fleurette...     


Gérard Deneux



 A trop avoir la tête près du bonnet, on peut se boucher les yeux !

Certes, il n’est pas simple de comprendre, dans l’immédiat, ce qui se passe dans un mouvement de rébellion sociale qui s’impose sur la scène qu’elle soit nationale ou internationale. Traumatisés que nous sommes par le syndrome du manipulé, le premier réflexe n’est pas l’enthousiasme du «révolutionnaire» mais le doute : qui est derrière ça ?

Suite aux révélations de manipulations, tels le faux charnier de Timisoara, les nouveaux nés sortis de leurs couveuses Koweït city, ou encore les armes de destruction massive en Irak, notre prudence de chat échaudé, soit nous tétanise «attendons pour voir», soit nous fait prendre parti sans discernement : «c’est le complot impérialiste états-unien qui est à l’œuvre» ou inversement «c’est l’islamisation du monde qui est en marche». C’est ce doute qui s’est insinué lors des révoltes dans les quartiers populaires en 2005, ou lorsque les peuples tunisien et égyptien ont «dégagé» leurs dictateurs ou encore lorsque les rebelles syriens se sont dressés contre le tyran Assad et, plus récemment, quand Hollande  se précipite au  Mali et en Centrafrique pour «terrasser le terrorisme». C’est le même scepticisme qui peut  nous rendre frileux quand il est question de soutenir un mouvement social.

Faut-il ou non prendre parti pour les Bretons en colère contre la politique productiviste et la concurrence effrénée, poursuivies par le Président normal à la suite de ses prédécesseurs, bonnet blanc et blanc bonnet, non ? Aussitôt le doute est là : qu’est-ce qui se cache sous le bonnet ? Sont-ce de vrais révolutionnaires ? Au fait, ça se reconnaît comment un «vrai» ? A son bonnet ou à ce qu’il exprime ? Certes, il est souvent bien plus confortable de se positionner dans un camp : «mon parti a dit» ou «ma centrale syndicale affirme» que de se donner les moyens pour comprendre ce qui se passe. Ce qui est incontestable, c’est la colère et le ras-le-bol de ceux qui manifestent. Les bonnets ne sont pas phrygiens, certes, mais ne défendent-ils pas de justes causes démocratiques ou anti-productivistes…? Quand des dizaines de milliers de personnes sont dans la rue il ne peut être question de les ranger, tous, dans le camp des réactionnaires, des manipulés par les patrons, voire par l’extrême droite. Agiter les chiffons, les bonnets ou les foulards sans se donner la peine de lire, d’écouter, de comprendre ce qui se passe, c’est se boucher les yeux sur les processus en cours.

Odile Mangeot


Les Amis de l’Emancipation sociale, les Amis du Monde Diplomatique Nord Franche-Comté,
 vous invitent à une soirée film-débat sur le thème

1983 : la marche pour l’égalité et contre le racisme.
Qui s’en souvient ? Qu’en est-il, 30 ans après ?


Projection du film « La marche »  de

Au printemps et à l’été 1983 dans les quartiers populaires, des actes racistes intolérables se multiplient. Naît, alors, aux Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, l’idée « folle » portée par une poignée de jeunes, enfants d’immigrés, et de militants antiracistes, d’organiser une Marche pour l’égalité et contre le racisme. Partis peu nombreux de Marseille le 15 octobre, ils traverseront la France pour être accueillis le 3 décembre à Paris par 100 000 personnes scandant à l’unisson « Egalité des droits, justice pour tous ! ». Qu’est devenu ce mouvement si prometteur ? Venez en débattre avec

Kaïssa Titous
 ex-marcheuse de 1983 


vendredi 24 janvier 2014 à LURE
 20h15 au cinéma Méliès  (tarif : 5.50€)



Les Amis de l’Emancipation sociale, les Amis du Monde Diplomatique Nord Franche-Comté,
Le centre culturel et social des Résidences Bellevue de Belfort, la MJC de Valentigney  
vous invitent à une soirée film-débat sur le thème

1983 : la marche pour l’égalité et contre le racisme.
Qui s’en souvient ? Qu’en est-il, 30 ans après ?

Projection du film « Minguettes 1983. Paix sociale ou pacification ? » de Mogniss Abdallah
Tourné au cœur des évènements faits de racisme et d’intolérance du printemps et de l’été 1983 aux Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, le film retrace l’avènement de la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Partis de Marseille le 15 octobre, une poignée de jeunes, enfants d’immigrés, et de militants antiracistes traverseront la France pour être accueillis le 3 décembre à Paris par 100 000 personnes scandant à l’unisson « Egalité des droits, justice pour tous ! ». Qu’est devenu ce mouvement si prometteur ? Venez en débattre avec
Kaïssa Titous
 ex-marcheuse de 1983 

mercredi 22 janvier 2014 à BELFORT
20h – espace Café du centre social et culturel des Résidences
jeudi 23 janvier 2014 à VALENTIGNEY
 20h à la MJC  (entrée libre et gratuite)