Comme les Palestiniens, des
Africains exigent des droits humains en Israël
Les guerres et
persécutions en Erythrée, en Ethiopie, au Soudan, ont provoqué la fuite hors de
leurs pays de milliers d’Africains. Nombre d’entre eux, après avoir traversé le
Sinaï dans des conditions extrêmement difficiles et périlleuses, ont finalement
réussi à franchir la frontière et ont pénétré en Israël. Ils seraient
53 000 qui, demandant le droit d’asile, subissent l’arbitraire le plus
total : obtenant parfois des certificats de libération après avoir été
emprisonnés «administrativement» pendant de longs mois, ils occupent des
emplois sous payés dans des hôtels et des restaurants. Corvéables et emprisonnables
à merci, ils subissent un mépris raciste des Israéliens blancs.
Face au
durcissement de la législation à leur encontre, un amendement a été voté par la
Knesset, autorisant leur emprisonnement sans limitation de durée. D’autres
mesures contraignent ceux qui tiennent des magasins africains à fermer
boutique. Ces travailleurs considérés comme des infiltrés sans droits se sont
mobilisés. A l’issue de 4 jours de grève, 10 000 d’entre eux ont manifesté
devant la Knesset. Le Président de l’assemblée nationale a refusé de recevoir
une délégation réclamant le droit d’asile. Ils ont «osé» tenir une
conférence de presse et, le lendemain, ils étaient 20 000 sur la place
Rabin à Tel-Aviv, pour protester contre le sort qui leur est imposé : pas
de droits, pas de couverture maladie, refus d’accepter leurs enfants dans les
écoles. C’est cet Etat «civilisé», démocratique qu’a salué Hollande le
sioniste !!! Pouvait-il ignorer que Netanyahou traite ces Africains (comme
les Palestiniens) de «criminels» et
que dire de ses écrits postés sur sa page facebook : «Maintenant nous sommes déterminés à éliminer ( !) les travailleurs
illégaux» !
Quand on sait que
ces mesures ne s’appliquent pas aux demandeurs d’asile en provenance pour la
plupart de l’ex-URSS, dont le nombre est le double de celui des Africains, l’on
mesure le caractère raciste de l’Etat et du gouvernement d’Israël. Il y a bien
sûr dans la société israélienne des exceptions notables, comme celle du député
travailliste Erel Margalit qui a déclaré à RFI : «Comme Israélien, membre du peuple juif… je
m’opposerai toujours au fait que des gens innocents, réfugiés ou immigrés
soient jetés en prison sans procès». Ces propos minoritaires soulignent,
s’il en est besoin, malgré la dure réalité coloniale et oppressive de «l’Etat
juif» que l’on doit distinguer le sionisme raciste du judaïsme.
Gérard Deneux