Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 23 décembre 2015


Ils, Elles luttent

Les forestiers occupent leur campus

Les forestiers du SNUPFEN Solidaires (syndicat majoritaire)(1) ont lancé Le 24 novembre l’occupation du centre de formation de l’ONF(2), dont le DG a annoncé la vente en septembre dernier. Au-delà de la question du centre de formation, se pose la question du devenir de l’ONF et de la gestion des forêts publiques à travers le projet de contrat qui doit lier l’Etat et l’ONF pour les années 2016-2020.
Avec la COP 21, les français et le monde entier auront droit d’entendre des discours vertueux sur le climat. La forêt française, qui joue pourtant un rôle important pour la fixation du carbone, la protection des sols et la filtration de l’eau semblent absentes des débats. Autre contradiction, l’absence de  moyens mis en œuvre pour protéger la forêt française (bien commun) et soutenir l’ONF, gestionnaire des forêts publiques.
Les salariés-es en lutte demandent au gouvernement de prendre la mesure des enjeux et d’apporter de réelles perspectives pour le monde forestier.
Lors de l’AG du 4 décembre, 200 forestiers présents ont voté pour que l’occupation dure au moins jusqu'au 12, date de la fin de la COP 21. Si ces travailleurs-ses ont le moral pour continuer l’occupation, ils/les ont besoin de solidarité, le campus n’est pas situé sur la place publique au regard de la population – et quand bien même – mais en pleine nature. Pour les rencontrer, il faut aller sur place. D’ores et déjà les occupant(e)s sont soutenu(e)s par le mouvement Ensemble, le Parti de Gauche 54, La chorale des sans nom, Solidaires et Sud Education, Alternatiba, Stop Bure, Ruth Stegacy(3), etc.
Pour tout contact et visite du campus occupé : zadcampus@gmail.com

(1) Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l'Espace Naturel – affilié à Solidaires.
(2) Le Centre National de Formation Forestière – Campus ONF - est le seul centre de formation de l’ONF. A Velaisnes-en-Haye, proche de Nancy, il a formé des générations de forestiers qui voient à travers sa fermeture annoncée, une perte programmée de leur technicité.
(3) R. Stegacy, journaliste et productrice à France Culture émission Terre à terre, le samedi de 7 à 8 heures.


Victoire des Chibanis de la SNCF… suite…

Dans PES n° 17, nous annoncions la victoire des 842 Chibanis de la SNCF, à qui, après 10 ans de combat judiciaire, le Conseil des Prud’hommes de Paris rendait justice, condamnait la SNCF pour discrimination selon l’origine sur l’évolution de carrière et sur les droits à la retraite. Aucun préjudice moral attribué. Pas de modification du montant de la retraite de misère. L’indemnisation allouée ne porte que jusqu’à l’âge de 72 ans. Malgré ses « bémols », que la victoire était bonne ! Il en coûterait plus de 150 millions d’euros. C’était le 21 septembre 2015. Guillaume Pepy, président de la SNCF, a attendu le dernier jour, le 23 novembre, pour faire appel de la décision… au moment où l’état d’urgence n’autorise pas les manifestations publiques. Cynisme et pratique discriminatoire réitérée : il bafoue non seulement le code du travail mais aussi le droit international du travail et la convention européenne des droits de l’Homme… en notre nom puisque la SNCF est une entreprise publique. Pour tout soutien : Association Droit à la Différence associationdroitaladifference@gmx.fr  

Soutien aux grévistes de la Poste à Neuilly

La réorganisation, à la Poste se poursuit dans le cadre de la privatisation. Ce n’est pas sans heurts et mouvements de résistance des postiers. Ceux de Neuilly sont en grève depuis 7 semaines pour le maintien de l’emploi et la défense du service public postal.. Ils refusent les réorganisations envisagées, alourdissant la charge de travail, ainsi que le nouveau régime d’heures supplémentaires sous-payées, pour combler les sous-effectifs. La direction ne veut pas céder et cherche à isoler les postiers de Neuilly, à les décourager en refusant la négociation, en comptant sur de futures paies séchées au maximum (à 0 euro !) en périodes de fêtes. Les grévistes s’organisent pour tenir, rencontrent leurs collègues des bureaux de poste du 92 pour élargir le mouvement. Ils étaient 250 grévistes du 92 le 12 novembre. Ils prévoient une grève le 17 décembre prochain et préparent une mobilisation large début 2016.

C’est bien cette solidarité qui commence à inquiéter la direction : les postiers du 92 ont obtenu, par ex, suite à cette mobilisation le paiement de la distribution par les facteurs des professions de foi électorales pour les régionales. Eh oui ! tout travail mérite salaire ! Pas à la Poste où ce travail n’est pas rémunéré, ce qui a fait déposer des préavis de grève de la CGT, FO et SUD dans le 75 et le 78, la Basse Normandie. A Lisieux, la direction a même décidé de « désigner » des grévistes pour les obliger à distribuer les professions de foi au nom de « l’intérêt général » et sous peine de sanctions !  
Pour aider les Postiers à tenir, il faut alimenter la caisse de grève au plus vite.
Une caisse de grève en ligne vient d’être créée. C’est plus rapide que les chèques. Soutenez-les
et pour celles et ceux qui ne peuvent pas payer en ligne ou qui préfèrent le faire par chèque : envoyer les chèques à l’ordre de SUD Poste 92, au 51 rue Jean Bonal 92250 La Garenne-Colombes avec mention Solidarité grévistes au dos du chèque.

Ardelaine ou relocaliser l’industrie textile locale

De la tonte en passant par le cardage, le filage, le tissage, c’est toute une filière laine que la coopérative Ardelaine, fondée en 1982, a patiemment remontée, à Saint-Pierreville, en Haute-Ardèche. Literie, pulls, robes, chaussettes… sont fabriqués dans cette coopérative où l’on expérimente depuis plus de 30 ans d’autres manières de travailler et de faire vivre l’économie sur un territoire. En 1975, avec l’effondrement de l’ancienne filature du village, les bergers du coin pensent que c’est fini, ils ne trouvent plus de tondeurs dans ces montagnes. L’industrie textile se délocalise de plus en plus loin, en Asie.
Quelques amis décident de reconstruire la filature, l’idée fondamentale étant de monter une activité économique alternative, écologique, critique du capitalisme, du salariat, de l’industrie… et de redonner un débouché pour les éleveurs de moutons et de la vie au village.
Aujourd’hui, Ardelaine emploie une cinquantaine de personnes, principalement à Saint-Pierreville, mais aussi dans une ZUP de Valence où se fait la conception des vêtements avec des associations locales et des jardins partagés. Ardelaine est une SCOP avec ce que cela implique : partage des éventuels bénéfices en priorité par les salariés : 45% pour les employés, 45% en réserve pour les investissements et 10% pour la rémunération du capital, c’est-à-dire les coopérateurs.  « On est partis sur un pied d’égalité dès le début. Et ça n’a jamais été remis en question » Tout le monde est au Smic, à part ceux qui sont légalement reconnus comme cadres et qui gagnent un peu plus, pour compenser les cotisations salariales supérieures.
Ardelaine se développe à son rythme, ne recevant d’aides publiques qu’à hauteur de 10% lors des grands travaux de construction. C’est un projet social, une autre répartition des richesses et du travail.