Ils, Elles luttent
Les
forestiers occupent leur campus
Les forestiers du SNUPFEN Solidaires (syndicat
majoritaire)(1) ont lancé Le 24 novembre l’occupation du centre de formation de
l’ONF(2), dont le DG a annoncé la vente en septembre dernier. Au-delà de la
question du centre de formation, se pose la question du devenir de l’ONF et de
la gestion des forêts publiques à travers le projet de contrat qui doit lier
l’Etat et l’ONF pour les années 2016-2020.
Avec la COP 21, les français et le monde entier auront droit d’entendre
des discours vertueux sur le climat. La forêt française, qui joue pourtant un
rôle important pour la fixation du carbone, la protection des sols et la
filtration de l’eau semblent absentes des débats. Autre contradiction,
l’absence de moyens mis en œuvre pour protéger la forêt française (bien
commun) et soutenir l’ONF, gestionnaire des forêts publiques.
Les salariés-es en lutte demandent au gouvernement de prendre la mesure
des enjeux et d’apporter de réelles perspectives pour le monde forestier.
Lors de l’AG du 4 décembre, 200 forestiers présents ont voté pour que
l’occupation dure au moins jusqu'au 12, date de la fin de la COP 21. Si ces
travailleurs-ses ont le moral pour continuer l’occupation, ils/les ont besoin
de solidarité, le campus n’est pas situé sur la place publique au regard de la
population – et quand bien même – mais en pleine nature. Pour les rencontrer,
il faut aller sur place. D’ores et déjà les occupant(e)s sont soutenu(e)s par
le mouvement Ensemble, le Parti de Gauche 54, La chorale des sans nom,
Solidaires et Sud Education,
Alternatiba, Stop Bure, Ruth Stegacy(3), etc.
(1) Syndicat National Unifié des Personnels
des Forêts et de l'Espace Naturel – affilié à Solidaires.
(2) Le Centre National de Formation
Forestière – Campus ONF - est le seul centre de formation de l’ONF. A Velaisnes-en-Haye,
proche de Nancy, il a formé des générations de forestiers qui voient à travers
sa fermeture annoncée, une perte programmée de leur technicité.
(3) R. Stegacy, journaliste et productrice à France Culture émission Terre
à terre, le samedi de 7 à 8 heures.
Victoire
des Chibanis de la SNCF… suite…
Dans PES n°
17, nous annoncions la victoire des 842 Chibanis de la SNCF, à qui, après 10
ans de combat judiciaire, le Conseil des Prud’hommes de Paris rendait justice,
condamnait la SNCF pour discrimination selon l’origine sur l’évolution de
carrière et sur les droits à la retraite. Aucun préjudice moral attribué. Pas
de modification du montant de la retraite de misère. L’indemnisation allouée ne
porte que jusqu’à l’âge de 72 ans. Malgré ses « bémols », que la
victoire était bonne ! Il en coûterait plus de 150 millions d’euros.
C’était le 21 septembre 2015. Guillaume Pepy, président de la SNCF, a attendu
le dernier jour, le 23 novembre, pour faire appel de la décision… au moment où
l’état d’urgence n’autorise pas les manifestations publiques. Cynisme et
pratique discriminatoire réitérée : il bafoue non seulement le code du
travail mais aussi le droit international du travail et la convention
européenne des droits de l’Homme… en notre nom puisque la SNCF est une
entreprise publique. Pour tout soutien : Association Droit à la Différence
associationdroitaladifference@gmx.fr
Soutien
aux grévistes de la Poste à Neuilly
La
réorganisation, à la Poste se poursuit dans le cadre de la privatisation. Ce
n’est pas sans heurts et mouvements de résistance des postiers. Ceux de Neuilly
sont en grève depuis 7 semaines pour le
maintien de l’emploi et la défense du service public postal.. Ils refusent
les réorganisations envisagées, alourdissant la charge de travail, ainsi que le
nouveau régime d’heures supplémentaires sous-payées, pour combler les
sous-effectifs. La direction ne veut pas céder et cherche à isoler les postiers
de Neuilly, à les décourager en refusant la négociation, en comptant sur de futures paies séchées au maximum (à 0 euro !)
en périodes de fêtes. Les grévistes s’organisent pour tenir, rencontrent
leurs collègues des bureaux de poste du 92 pour élargir le mouvement. Ils
étaient 250 grévistes du 92 le 12 novembre. Ils prévoient une grève le 17
décembre prochain et préparent une mobilisation large début 2016.
C’est bien
cette solidarité qui commence à inquiéter la direction : les postiers du
92 ont obtenu, par ex, suite à cette mobilisation le paiement de la
distribution par les facteurs des professions de foi électorales pour les régionales.
Eh oui ! tout travail mérite salaire ! Pas à la Poste où ce travail
n’est pas rémunéré, ce qui a fait déposer des préavis de grève de la CGT, FO et
SUD dans le 75 et le 78, la Basse Normandie. A Lisieux, la direction a même
décidé de « désigner » des grévistes pour les obliger à distribuer
les professions de foi au nom de « l’intérêt général » et sous peine
de sanctions !
Pour aider les
Postiers à tenir, il faut alimenter la
caisse de grève au plus vite.
Une caisse de
grève en ligne vient d’être créée. C’est plus rapide que les chèques.
Soutenez-les
et pour celles
et ceux qui ne peuvent pas payer en ligne ou qui préfèrent le faire par chèque :
envoyer les chèques à l’ordre de SUD Poste 92, au 51 rue Jean Bonal 92250 La
Garenne-Colombes avec mention Solidarité
grévistes au dos du chèque.
Ardelaine ou relocaliser l’industrie textile locale
De la tonte en
passant par le cardage, le filage, le tissage, c’est toute une filière laine
que la coopérative Ardelaine, fondée en 1982, a patiemment remontée, à
Saint-Pierreville, en Haute-Ardèche. Literie, pulls, robes, chaussettes… sont
fabriqués dans cette coopérative où l’on expérimente depuis plus de 30 ans
d’autres manières de travailler et de faire vivre l’économie sur un territoire.
En 1975, avec l’effondrement de l’ancienne filature du village, les bergers du
coin pensent que c’est fini, ils ne trouvent plus de tondeurs dans ces montagnes.
L’industrie textile se délocalise de plus en plus loin, en Asie.
Quelques amis
décident de reconstruire la filature, l’idée fondamentale étant de monter une
activité économique alternative, écologique, critique du capitalisme, du
salariat, de l’industrie… et de redonner un débouché pour les éleveurs de
moutons et de la vie au village.
Aujourd’hui,
Ardelaine emploie une cinquantaine de personnes, principalement à Saint-Pierreville,
mais aussi dans une ZUP de Valence où se fait la conception des vêtements avec
des associations locales et des jardins partagés. Ardelaine est une SCOP avec
ce que cela implique : partage des éventuels bénéfices en priorité par les
salariés : 45% pour les employés, 45% en réserve pour les investissements
et 10% pour la rémunération du capital, c’est-à-dire les coopérateurs. « On
est partis sur un pied d’égalité dès le début. Et ça n’a jamais été remis en
question » Tout le monde est au Smic, à part ceux qui sont légalement
reconnus comme cadres et qui gagnent un peu plus, pour compenser les
cotisations salariales supérieures.
Ardelaine se
développe à son rythme, ne recevant d’aides publiques qu’à hauteur de 10% lors
des grands travaux de construction. C’est un projet social, une autre
répartition des richesses et du travail.