Les
étrangers, ces
« indésirables » en préfecture
ou
les fourberies technocratiques de Valls/Hollande (1)
La
CIMADE qui, en 2015, a soutenu, aidé environ 100 000 étrangers,
vient de publier un rapport explosif. En 2012, la dématérialisation
des procédures administratives, sous prétexte de simplification
pour les étrangers, ne fut qu’un des moyens mis en œuvre pour les
refouler. Les longues files d’attente qui faisaient désordre ont
disparu.
Pour
accomplir leurs démarches de demande initiale ou de renouvellement
de titres de séjour, les étrangers doivent le faire par…
internet. Présenté comme un outil humanitaire évitant les
désagréments d’une longue attente, cette mesure technologique a
été testée par la CIMADE. Le résultat est éloquent !
Les
demandes de rendez-vous par ce procédé sont le plus souvent sans
réponse. C’est le cas, notamment, des préfectures de Versailles,
Sarcelles, Créteil, Le Havre, Nîmes, de la Haute-Garonne, de la
Somme… Les connexions seraient-elles défaillantes ? Que
nenni, ça marche pour les cartes grises, les permis de
conduire. Quant aux étrangers, ceux qui sont le plus
particulièrement visés par ce refoulement technocratique, ce sont
les titulaires d’un visa de long séjour et… les étudiants.
Certains, parmi ces « indésirables », se sont essayés à
utiliser des moyens plus classiques : l’envoi postal de leur
dossier… qui s’est soldé par un retour à l’envoyeur !
D’autres se sont présentés en préfecture… et furent refoulés
par des vigiles !
Conclusion
du rapport de la CIMADE : « Sous
le quinquennat de Hollande, il est plus difficile à un étranger de
faire valoir ses droits qu’avant 2012 »
sous Sarko…
Autrement
dit, l’arrêté du 4 juillet 2013 du ministère de l’intérieur,
obligeant les préfectures à accorder des rendez-vous aux étrangers,
tout comme la déclaration de Valls préconisant « d’accueillir
dignement les étrangers »
ne sont que des écrans de fumée d’une fourberie bien réelle :
2,8 millions de personnes ont été empêchées de faire valoir leurs
droits, toujours selon la CIMADE. L’explication d’un manque de
personnels, au vu de l’étude éclairante de cette association,
véritablement indépendante, ne tient pas. D’autant que les
circulaires Valls obligent les préfets et sous-préfets à remplir
des formulaires comptabilisant les expulsions et les problèmes
rencontrés.
Bref,
il est urgent de coordonner toutes les associations qui oeuvrent en
faveur des exilés, réfugiés, demandeurs d’asile et d’organiser
un mouvement de protestation contre le traitement inhumain, voire
xénophobe des « indésirables ».
GD
le 19.03.2016
-
Source : article de Marylène Baumard, le Monde, 17.03.2016
Un
déodatien en colère
Les
réfugiés, une « charge », un « fardeau »…
une chance pour nos
sociétés ? Une obligation juridique.
Surtout un devoir d’humanité
La
législation internationale fait obligation à tous les pays, après
ratification des textes de loi, d’accueillir toute personne fuyant
la guerre, la torture et la répression, quelles qu’en soient les
formes. Tout mineur, indépendamment de sa nationalité, a droit à
la protection dans les pays vantés comme démocratiques.
Régulièrement, les institutions onusiennes et françaises, garantes
de la protection de ces mineurs, dénoncent les tentatives des
pouvoir publics pour leur accoler une nationalité, façon de se
dédouaner face à leurs devoirs. Notre
pays doit protection à tout mineur, un point c’est tout !
Elles dénoncent aussi le recours par l’administration au
prélèvement osseux, pour déterminer l’âge de certains
demandeurs d’asile ; or, ce type d’examen
administratif/médical n’est pas sans risque, selon les
professionnels de la santé. Les accords de Dublin 3 prévoient que
les mineurs puissent retrouver leurs familles, où qu’elles soient
installées. A Calais, survivent 450 enfants dont 300 sans leurs
parents. Qu’attend-on pour permettre, au moins à ces derniers, de
retrouver leurs familles en Angleterre ?
Le
président turc Erdogan est en passe d’obtenir de l’UE 6
milliards d’euros pour « contenir » les vagues de
réfugiés syro-irako-afghans. Cet accord en voie de conclusion peut
être assimilé à un trafic de « migrants » : en
effet, la Turquie détient les manettes des vannes
d’ouverture/fermeture pour faire pression sur les pays européens
au niveau des négociations. On est dans la transhumance
négociée !
Hollande
avait proposé un quota (sic) de 28 000 Syriens à accueillir en
France, contre plus de 1,1 million chez notre voisin allemand !
Le nombre de réfugiés syriens accueillis, selon les médias fin
février/début mars, oscille entre un peu plus de 300 et un peu
moins de 1 000. Faut-il être choqué du peu de précision dans
ces chiffres…il s’agit de recevoir des êtres humains !
Et
puisque l’on parle chiffres : 1,3 million de réfugiés en
Union Européenne, c’est 0.25% de la population, soit 100 fois
moins qu’au seul Liban (plus de 1 million de réfugiés pour 4
millions de Libanais). Les 6 milliards d’euros promis à Erdogan,
ne pourraient-ils pas être dévolus à la mise en œuvre
d’un accueil digne des réfugiés, qu’ils soient politiques et/ou
économiques ?
Mais
qu’on ne s’y trompe pas : les sociétés civiles, ou plutôt
la société civile de tous les pays, déploient des trésors de
solidarité à l’égard de ces personnes désespérées, d’où
qu’elles viennent. C’est le cas en Grèce, en Allemagne, à
Lampedusa, à Calais… et avec le « réseau des Villes et
Villages accueillants » en France. Qu’on arrête de véhiculer
une image négative des gens « d’en bas », de
nous-mêmes, Français ou étrangers.
La
solidarité, ça existe et ce n’est pas un vain mot
pour des gens beaucoup plus nombreux qu’on cherche à nous le faire
croire. Nombreux sont les collectifs et associations qui agissent
pour un monde solidaire universel.
Extraits
d’un message de Christian Iceta (Saint-Dié) pour le Collectif 88
des sans-papiers, le 14.03.2016