Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


samedi 13 avril 2013


De chocs en couacs.

A peine avait-il annoncé, avec la grandiloquence qui s’imposait, que nous allions connaître un choc de simplification de la paperasse administrative censé libérer un nouvel essor des énergies patronales, qu’Hollande apprit qu’il était essoré. Les révélations de Médiapart, il n’avait pas voulu y croire persuadé que cette affaire comme tant d’autres s’évanouirait dans les secrets bien gardés des banquiers suisses. C’était sans compter sur la perspicacité de certains juges.

Ce fut un choc qui valait bien de jouer les vierges effarouchées d’autant que l’homme Cahuzac avait bénéficié, face à son honneur outragé, de la confiance réitérée de parlementaires, ministres et même les yeux dans les yeux du Président. Encensé qu’il avait été, ce compétent de la rigueur, lui qui avait le courage de faire les poches des gens de peu en taillant dans les dépenses publiques, il apparaissait, en toute lumière, tel qu’en lui-même, un fraudeur ayant été à  bonne école qui chassait les fraudeurs. Et tous les sociaux-libéraux qui, tous, connaissaient son train de vie de s’exclamer,  nous ne savions pas ! Cocasse ou pitoyable, ce repiqueur de cheveux, ce rabatteur de crânes chauves, cet aigrefin de la Sécu, entretenant de troubles relations lucratives avec l’industrie pharmaceutique, avec ses amis du GUD/FN qui s’ingéniaient à mettre à l’ombre des paradis fiscaux ses revenus illicites.

Face à ce choc suivi d’un affolement, il fallait frapper l’opinion effarée, d’autant que la popularité du Président et de son gouvernement était en berne, l’option gouvernementale d’un remaniement (de cohabitation avec Bayrou, le chevalier blanc) après les municipales semblait s’évanouir. Et, au sortir d’un conseil des ministres, Hollande par un prêche convenu, en tirades saccadées, promit de s’attaquer à la « finance avec visage », aux prévaricateurs et paradis fiscaux ! Diantre ! Tous les ministres, parlementaires, hauts fonctionnaires devaient tous se déculotter, montrer leur patrimoine afin de prouver au tout venant qu’ils étaient tous plus blancs que blancs. Chiche ? Et couac ! Certains cuistres s’indignèrent de tant de populisme. M’enfin ! La fraude fiscale, ces 40 à 80 milliards n’allaient-ils pas être récupérés ! On ne pouvait qu’applaudir tout en sachant que le bricoleur de l’Elysée possédait une «boîte à outils» déficiente : fonctionnaires du Trésor et juges insuffisants, et couac ! Les louables promesses subirent un vent de critiques. Dans cette atmosphère délétère, il y eut pire. Le trésorier de la campagne présidentielle possédant deux sociétés aux îles Caïman n’était-il pas expert en filouterie ? La barre lucrative du bateau de la Marine n’était-elle pas tenue par sieur Peningue, expert en dissimulation de revenus illicites et courtier de Cahuzac ? De quoi éclabousser toute la caste politicienne y compris le fonds de commerce du FN, prétendument au service de petits franchouillards. L’UMP des Copé et consorts donna de la voix contre ce gouvernement irresponsable !

Et de nouveau, un couac avec se ministres dissidents, les Montebourg, Hamon, Duflot, voulant changer de cap, abandonner les eaux de l’austérité, la barque du PS risquant de sombrer. Vent debout, Ayrault accusa le choc, rappelant que le débat entre godillots n’était pas de mise, il en allait de la santé des créanciers qu’il ne fallait pas fâcher sous peine d’une hausse des intérêts, des remontrances de Bruxelles. Pas d’autre ligne de flottaison que celle consistant à rembourser les près de 1 900 milliards d’euros de dettes.

Quant à un audit de la dette, à la socialisation des banques qui grenouillent dans les paradis fiscaux par filiales interposées, il n’en fut pas question, la fureur sur-jouée contre la finance s’arrête aux portes dorées des BNP Paribas et autre Crédit Agricole.

Face aux gens de pouvoir, il n’y a que le pouvoir que les gens du peuple se donneront pour nettoyer les écuries d’Augias du capitalisme financiarisé.   

Gérard D
Le 12.04.2013