Bonjour,
Toi qui aurais renouvelé
récemment ton abonnement à A Contre Courant et n’aurais pas reçu le bulletin
mensuel depuis janvier (n° 250) ou encore qui aurais oublié de renouveler
l’abonnement, tu trouveras ci-dessous les explications à cette interruption de
la production du bulletin.
L’équipe majoritaire d’ACC a
décidé de poursuivre sous une autre forme.
PES
Aux abonné,es et sympathisant,es
d’A Contre Courant pour l’émancipation sociale
Depuis des années vous êtes abonné,es ou avez reçu le bulletin A contre courant pour l’émancipation Sociale.
Vous participez peu ou prou aux conférences-débats organisées par les Amis du Monde Diplomatique Nord
Franche-Comté et les Amis de l’émancipation Sociale, et avez découvert
ACCpES sur leur table de presse. Les signataires de cette lettre participent à
la réalisation de ce bulletin mensuel, depuis de nombreuses années pour certains,
et nous nous sentons dans l’obligation de vous informer de la crise qu’il
traverse. En effet, nous participions à cette œuvre collective pour faire partager
des points de vue permettant de mieux comprendre le monde dans lequel nous
sommes insérés. Aux abonnés, aux lecteurs occasionnels, nous disons que cette
aventure éditoriale va se poursuivre sous d’autres formes. Cette lettre a donc pour
objet de vous communiquer en toute transparence (1) les raisons de la
crise-disparition, contre notre volonté, de la publication ACC, d’autant plus
dommageable dans la période actuelle. Elle suggère également, bien que « le fond de l’air soit gris » (2),
qu’il y a des raisons d’espérer en un retournement de la situation, le commentaire
d’une enquête récente sur la jeunesse en fait foi
1 – Le sabotage
d’A Contre Courant pour
l’émancipation sociale
Nous avons
rejoint et renforcé le comité de réalisation de ce bulletin mensuel, modeste
certes dans sa présentation et au vu du nombre d’abonnés sur toute la France
(800), car c’est un des moyens pour catalyser les volontés de contestation du
monde tel qu’il va. Nous avons contribué
à ouvrir cette publication, centrée principalement sur les rapports politiques
et sociaux français, aux évènements internationaux. Cette dimension de solidarité internationaliste avec les
peuples en lutte est l’un des aspects ayant, semble-t-il, contribué à la
crise-liquidation d’ACC (3).
Cette aventure
éditoriale s’achève d’une manière des plus lamentables ; elle donne à voir
que les auto-proclamations autogestionnaires, démocrates, voire marxistes
libertaires, ne sont que façades si elles ne correspondent pas à une pratique,
à une éthique. Pour faire court, les quatre «historiques» (4) ont décidé de
saborder cette «entreprise (5). Invoquant les statuts d’une association
qu’ils n’ont jamais fait vivre démocratiquement, déniant toute possibilité
d’expression au comité de réalisation, en apparatchiks consommés, contre la
volonté de la majorité (7 contre 1) du comité de réalisation du 8 janvier 2014
de poursuivre la publication d’ACC, ils nous ont interdit l’accès au fichier
d’abonnés et aux moyens de production et de diffusion. Bien que deux d’entre
eux aient voté pour poursuivre l’aventure, a prévalu au bout du compte, le
réflexe clanique et suiviste, pour décider de dissoudre «leur œuvre». Tous les
efforts pour leur faire entendre raison ont été vains. Restait l’aléatoire
recours en justice. Ce n’est pas la voie que nous avons choisie.
Dans le courant
pour l’émancipation sociale, nous allons continuer. Vous qui étiez abonné,es à
ACC, vous qui, indépendamment de consulter le blog http://les-amis-emancipation-sociale.blogspot.fr/, souhaitez vous abonner à la nouvelle formule de ce périodique,
faites-vous connaitre et informez largement autour de vous d’autant que de
nombreux facteurs laissent supposer qu’entre indignation, révolte, contestation,
nombre de personnes, et d’abord les plus jeunes qui en subissent les affres,
refusent ce système où règnent une oligarchie bureaucratique et ses complices
aux petits pieds qui nous pourrissent la vie.
2 – Une jeunesse désabusée, prête à en découdre ?
A la veille de
mai 68, un éditorialiste titrait «la France s’ennuie». Aujourd’hui, prévaut
l’idée de la triste résignation. Une enquête auprès de la jeunesse menée à
l’automne 2013 par deux sociologues (6) donne une autre image des 18-25 ans.
Ils se définissent
comme la génération «sacrifiée», «perdue» sur l’autel de la finance et de
l’austérité imposée. Condamnés au chômage et aux petits boulots, les jeunes veulent
à 81% un travail pour s’épanouir. La société ne leur donne pas les moyens de
montrer ce dont ils sont capables (70%). S’ils ne trouvent d’appui qu’au sein de leur famille, 77% sont
persuadés qu’on ne peut s’en sortir sans solidarité.
Mais, à juste
titre, leur défiance est énorme vis-à-vis des partis politiques, des
institutions religieuses et des médias. Droite comme «gauche» institutionnalisées
sont vues comme des corrompus qui laissent la finance diriger le monde (90%).
Leur altruisme se manifeste par la solidarité de proximité faute de
perspectives et d’organisation qui leur conviennent d’autant qu’ils sont le
plus souvent isolés les uns des autres. Contrairement à leurs aînés, 70%
d’entre eux estiment que l’immigration est une source d’enrichissement culturel
même si une grosse minorité, notamment les ruraux et les périurbains, sont tentés
par la xénophobie des «perdants».
A la question «Si
demain il y avait un mouvement de type mai 68, y participeriez-vous ?»,
les réponses sont éloquentes : marre d’être frustrés, de n’obtenir aucune
reconnaissance. 61 % d’entre eux disent qu’ils en seraient, et plus ils sont
opprimés, plus ils sont en survie, plus ils vivent cette indignité imposée,
plus leur contestation et leur devoir d’action s’affirment : à 54% pour
ceux qui possèdent un CDI, à 60% pour les étudiants, à 63% pour les chômeurs, à
66% pour les intérimaires. Un terreau fertile pour «monter à l’assaut du
ciel ?»
De quoi raffermir
les esprits rancis d’impuissance de la génération qui les a précédés et de
donner du cœur au ventre à ceux qui ne désespèrent jamais.
Les ex-majoritaires d’ACC
le 24 mars 2014
(1)
Dans un souci de transparence, un dossier des échanges
écrits entre les membres du comité de réalisation est à la disposition de ceux
qui en feraient la demande.
(2)
Référence à l’article ACC n° 249 « Le fond de l’air est gris » sur la
mobilisation en Bretagne
(3)
Des divergences politiques récentes expliquent également
la survenance de cette crise. On peut citer, à titre d’exemples : celle
relative à l’augmentation des impôts comme solution pour résorber la dette ou
celle concernant la qualification du mouvement des bonnets rouges, tout comme
les positions que l’on peut qualifier de « sionistes de gauche » à
propos de la Palestine ou de pro-syriennes vis-à-vis de la guerre civile en
Syrie en réduisant les aspirations du peuple syrien à sa manipulation par
l’impérialisme et les pétro monarchies…
(4)
Les « 4 historiques » : Alain
Bihr (avait démissionné en janvier 2013), Bernard Schaeffer (mise en page et
fichier des abonnés/relations avec la Poste), Daniel Walter (édition et
fabrication) et Jean Forchantre (directeur de la publication).
(5)
Les membres du
comité de réalisation d’accord pour continuer : Jacques Ballouey, André
Barnoin, Jean-Louis (Jano) Celle, Gérard Deneux, Odile Mangeot, Bernard
Marion. Jean Forchantre tout comme
Daniel Walter, tous deux ayant affirmé vouloir continuer, se sont finalement
ralliés à Bernard Schaeffer sous l’égide d’Alain Bihr.
(6)
Voir le Monde
du 26 février 2014 pour plus de commentaires.