Voici l'édito du n° 002 de Pour l'Emancipation Sociale
que vous trouverez dans le numéro si vous vous abonnez
Valls/Hollande, un attelage de combat ?
Ah ! Ces élections municipales pour cette gauche plus rien, un véritable
tsunami ! On ne sait si Hollande navigue sur un pédalo ou sur un bateau
ivre, voire le radeau de la
Méduse. Les écolos, effarés, l’ont quitté ; Placé qui
espérait l’aborder, contraint, a mis au vert ses ambitions mal placées.
Le frêle esquif à la dérive, fallait mettre à la barre de
toute urgence un petit Bonaparte d’opérette, sa popularité droitière allait
peut-être calmer les vagues d’impopularité et, voire, déteindre sur un
Président en mal de lustration. Précaution a été prise : le nouveau
communicant en chef, le verbe haut et le ton saccadé, encadré par une équipe
resserrée peut «mener le combat»
contre les éléments de l’opinion déchainée. Le tangage à hue et à dia en
sera-t-il pour autant maîtrisé ? Rien n’est moins sûr ! Les
bourrasques de l’abstention, les secousses violentes des vents mauvais par la
droite et l’extrême-droite, voire les rafales désordonnées à gauche de la
gauche, risquent de provoquer du tiraillement et des couacs au sein de
l’attelage Valls-Hollande. Et puis, il y a déjà cette fronde qui monte au sein
même de ce radeau qui exhorte à changer de cap et à un «nouveau contrat de gouvernement». Des godillots renâclent de peur
d’y perdre leur place. Quant au parti solférinien dont le chef vient d’être
débarqué peut-il encore ramer à la godille ?
Certes, pour tenter de calmer la mer populaire, Valls,
sentencieux, par ses trémolos s’est voulu rassurant : «Il y a eu trop de souffrance, pas assez
d’espérance », depuis 4 ans, « les hausses d’impôts ont fait des ravages». Opinant, Cambadelis
depuis son nouveau fauteuil lance « la
politique d’austérité n’est plus supportable ».
Alors, changer de cap ? Naviguer plus lentement, «modérer le rythme» afin d’obtenir un
délai supplémentaire de la Commission européenne pour parvenir à l’objectif des
3% de déficit budgétaire ? Faut «nous
donner le temps», «les comptes
publics c’est accessoire» ont supplié Hollande et Montebourg. Donnez-nous
un 3.4 % pour 2015. Le 10 avril, la sentence est tombée, c’est 3% ou les
sanctions. Au gouvernail, Valls a donc clamé : «plus vite, plus loin».
Au plus vite, faut les saisir les 50 milliards pour
financer les exonérations de cotisations patronales du «pacte de
responsabilité» : 18 milliards en bloquant les salaires des fonctionnaires et
en diminuant leurs effectifs, 11 milliards en baissant les dotations aux
collectivités locales, 10 de plus en ponctionnant les assurances-maladie, 11
encore sur les prestations sociales (retraite, allocations logement, famille,
invalidité), encore 4 pour l’abandon (provisoire ?) du plan pauvreté et 2
sur les chômeurs. Larguer du lest !
Tous seront ponctionnés sauf les plus riches, croissance oblige et silence dans
les rangs car « la France vivrait au-dessus de ses moyens » avec ses
presque 2 000 milliards de dettes contractées au profit des banquiers, des
assurances et des fonds spéculatifs ! Mais pas question de toucher au x
paradis fiscaux et autres niches.
Bref, de quoi alimenter la prochaine vague dévastatrice
des européennes prochaines. Les joutes verbales, les postures de combat, les
formules pédagogiques vis-à-vis du peuple sur lequel les gouvernants naviguent,
tout comme les éléments de langage pour le calmer, n’y changeront rien. Une
nouvelle tempête se profile, le radeau pourrait s’y briser… d’autant que le
nombre de chomeurs et SDF continuera d’augmenter et les fonctionnaires et
autres « étrangers » serviront de boucs émissaires.