Quand les Socialos
veulent supprimer le droit de
manifester.
Noël Mamère piégé !
Cette information n’a guère été
médiatisée. Et pourtant, la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive
à Sivens, avait provoqué bien des polémiques sur la nécessité de « mieux encadrer le travail » des
forces répressives. Noël Mamère avait donc, avec d’autres, demandé qu’une
commission d’enquête parlementaire puisse préconiser des mesures plus
respectueuses du droit de manifester. Il s’est donc embarqué dans une drôle de
galère, lui, promu Président de cette commission.
« Je suis tombé dans un piège », finit-il par reconnaître. En
effet, les députés composant l’aéropage de cette instance, mis à part
Marie-Georges Buffet et lui-même, avaient pour seul objectif la limitation du
droit de manifester. Des 23 recommandations qu’ils édictèrent, il faut surtout
retenir l’interdiction administrative de manifester, leur opposition à l’interdiction
du flashball et cette déclaration du rapporteur « socialiste »,
Pascal Popelin de Seine St-Denis : « la liberté de manifester n’est pas la liberté de casser des vitrines »…
en plein champ à Sivens !
Qu’importe les protestations du
Syndicat de la magistrature, rappelant que dans
un Etat de droit, il appartient, non pas à l’administration préfectorale,
mais au juge de se prononcer sur une
éventuelle interdiction. UNSA Police, ce syndicat bien à droite, devait
d’ailleurs rappeler à Valls qui opinait, les propos de Mme Alliot-Marie :
« Le maintien de l’ordre à la
française est une référence dans le monde entier, il faut rester sur ce qui a
fait ses preuves »…
Cette commission parlementaire s’est
donc prononcée par 13 voix contre 2 pour avaliser, non seulement la répression
exercée à Sivens, sans doute en prévision de désordres à venir compte tenu des
politiques d’austérité et des indignations suscitées par les grands projets inutiles, mais surtout, recommanda qu’on ne s’embarrasse pas de la
magistrature, de ces « petits
pois » comme les désignait Sarko.
Ainsi, la continuité est assurée, mieux,
l’on semble revenir vers la
pratique, à défaut d’une « loi
anticasseurs », à Marcellin la
trique… avec surveillances
généralisée en plus.
Gérard Deneux, le 28.06.2015