autrefois
avec débauche
de courtoisie
en gaieté la
cour partait
à la chasse à
courre
où seules les
bêtes
payaient le
prix de la curée
de nos jours
la cour
bien moins
courtoise
depuis les
balcons de la haute
cour
se contente
de crier
cours
à ceux de la
basse-cour
qui doivent
courir
pour tenter
de ne pas mourir
quoiqu’ils
meurent
de courir ou
de refuser de
courir
et la pauvre
sale meute
qui court
après les coureurs
n’a même plus
de curée
ni chaude ni
froide
car malgré
ses illusions
les plus gros
mâtins
finissent en
gibier
avec ou sans
potence
et là-haut
très haut
sur les
combles des donjons
de la pensée
courtisane
qui se pense
courtoise
on échafaude
de subtiles
théories
sur les
gagnants et les perdants
un peu plus
bas
dans les
bas-fonds de la cour
ceux qui
pensent
que penser
ne mène à rien
ni nulle part
se contentent
de parier
sur qui
tout en bas
tombera le
premier
se disant
doctement et
consciencieusement
après tout
les affaires
sont les affaires
et dans notre
affaire
rien à y
faire
tout reste
toujours à faire
et à refaire
tout est
affaire
affaire de
savoir faire
de bonnes
affaires
Pedro Vianna
In Des nouvelles de la cour
6.VIII 2017