Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 19 janvier 2020


Nous avons lu       
   
La police des migrants
Ce petit livre collectif est le produit du programme de recherche placé sous la direction de l’anthropologue Michel Agier. Il réunit 40 chercheurs, répartis sur une quinzaine de sites en Europe et à ses portes. Le résultat est sans appel : les Etats ont placé leur police en première ligne de la gestion des migrations. Il s’agit de filtrer, disperser, harceler, décourager, renvoyer… Il institue de fait le droit des Etats de tuer, laisser mourir ou se noyer : le massacre de Tarajal en 2014 (p. 90-92) pour accéder à la plage de Ceuta, les renvois en plein désert pratiqués par la police marocaine… en attestent. Les migrants victimes de l’exploitation néocoloniale, de la dictature, rançonnés par les passeurs, voire réduits en esclavage en Libye, sont traités comme des sous-hommes. L’octroi d’aides au développement des pays du Sud est conditionné à l’imposition de contrôle aux frontières, à la réadmission de leurs ressortissants expulsés d’Europe. Sur ce continent « d’accueil » ( !), le déploiement de l’arsenal policier permet l’accumulation des violences psychologiques et physiques à leur encontre. L’institution d’objectifs chiffrés, d’expulsions, en 2004 en France (Sarko), cette « culture du résultat » assortie de « primes au mérite » se conjuguent avec la destruction des bidonvilles et autres habitats précaires et la multiplication des contrôles au faciès. S’institue dès lors une hiérarchisation sociale et raciale, imprégnée de la résurgence du passé colonial discriminatoire. Le traitement des migrants est la pointe avancée des politiques de deshumanisation des rapports sociaux. GD
Collectif Babels, le passager clandestin, 2019, 10€