Syrie. Guerre
sans fin ?
Sur
les 21 millions d’habitants en 2011, après 8 ans de guerre, la Syrie compte
plus de 350 000 morts, 3 millions de blessés, 5,8 millions d’exilés (3,3
millions en Turquie, 1 million au Liban, 655 000 en Jordanie, 1 million en
Europe), 6,6 millions déplacés internes. Dans quelques mois, les Syriens
entreront dans la 9ème année de guerre sans que l’on puisse imaginer une issue
rapide, favorable aux populations y vivant encore et au retour des réfugiés. Le
conflit originel a rapidement échappé aux Syriens et à leurs revendications initiales :
plus de démocratie, plus de liberté, plus d’égalité. Ce territoire a permis aux
puissances étrangères d’y développer leurs propres stratégies, comme un terrain
d’une guerre mondiale par procuration. Au fil des années et des alliances ou
soutiens internationaux, les rebelles, comme l’Armée syrienne libre et autres résistants,
ont été vaincus et Assad est toujours là. Seules les FDS (Forces Démocratiques
syriennes - dont les combattants kurdes du YPG – Unités de protection du peuple)
ont combattu vaillamment et réussi à repousser l’Etat islamique (à Kobané puis
à Raqqa…), même s’il reste encore quelques « poches », notamment à
Idlib, sous la coupe du mouvement djihadiste HTS -Hayat Tahrir Al-Cham (ancien front
Al-Nosra et ex-branche d’Al-Qaida en Syrie).
Aujourd’hui,
la seule résistance qui tient encore est donc celle des FDS du nord-est de la
Syrie (à la frontière turco-syrienne), à
l’Est de l’Euphrate (cf carte). C’est le Rojava, région autonome, incluant
les minorités et les populations de religions différentes sur un modèle
d’alternative communaliste d’émancipation (1). Mais, pour tenir, elle a besoin
de la force aérienne des Etats-Unis. Erdogan piétine à la frontière, avec une
seule idée en tête : anéantir cette force à majorité kurde, qui menacerait,
avec l’appui du PKK, l’unité de la
Turquie despotique.
Les
autres puissants partenaires ou adversaires de Bachar Al-Assad développent des stratégies
leur permettant de rester dans ce secteur stratégique du Moyen-Orient. Ce
qu’elles ont, malheureusement pour les Syriens, réussi, c’est de permettre à
Assad d’être toujours debout.
Dans
ce contexte, peut-on penser à la fin ou non de la guerre en Syrie ? Quel
avenir pour les FDS et notamment les combattants des YPG et de leur volonté
d’autonomie régionale ?
1 – Provocation
ou stratégie des Etats-Unis ?
Comme
des copains de cour d’école, les présidents des puissances internationales,
décident des stratégies par tweet ! Le 19 décembre, Trump, tweete à Erdogan
: « Nous avons vaincu l’Etat
Islamique en Syrie, ma seule raison d’y être... Nous avons gagné… Nous
rentrons à la maison ». Actuellement, le soutien de la coalition dans
la région kurde du nord-est de la Syrie c’est : 2 000 soldats
états-uniens, répartis dans 12 bases militaires et des soldats des forces
spéciales françaises dans 5 bases. Nouvelle « fanfaronnade » de
Trump ou volonté d’accélérer la fin de la guerre ? En tout cas, son
intervention intempestive, une fois de plus, fut posée sans consultation ni de
la coalition occidentale (notamment la France et le Royaume Uni), ni de l’administration
US - qui défendait la volonté contraire, à savoir celle de rester, afin de
contenir la présence iranienne en Syrie. Ceci provoqua la démission du secrétaire
à la défense James Mattis ainsi que celle du coordinateur de la coalition
internationale contre l’Etat Islamique, Brett McGurk, remplacé par l’émissaire
pour la Syrie, James Jeffrey.
La Turquie réagit immédiatement. Quelle aubaine ! Erdogan est
à la porte du Rojava, armes au pied, pour anéantir cette force kurde qui, en
alliance avec le PKK, Parti des Travailleurs du Kurdistan, revendique
l’autonomie des peuples kurdes dans la région. Son ministre de la défense
s’empressa d’interpréter le tweet de Trump comme un blanc-seing pour lancer une
nouvelle offensive dans cette région contre les Kurdes : « Ils peuvent creuser des tunnels et des
tranchées s’ils le veulent…, le moment venu, on les enterrera dans les
tranchées qu’ils ont creusées ». Il annonça aussitôt une offensive
imminente sur la ville de Manbij. Cette incursion d’Ankara en Syrie serait la
troisième du genre : la première fut Jaraboulous en 2016, à l’issue de
laquelle les forces militaires turques épaulées par l’Armée syrienne libre
(combattants pro-occidentaux anti-Assad) délogèrent Daech, mais aussi les FDS
; la deuxième incursion eut lieu en 2018, l’armée turque pénétrant dans Afrin
et chassa les combattants kurdes. L’OTAN, apparemment, ne s’émeut guère des
actes belliqueux d’un de ses membres, en tout cas ceux commis par Erdogan n’ont
pas débouché sur une crise de l’Alliance atlantique. Idem pour la « communauté internationale » et
l’ONU, qui ne semblent pas s’émouvoir des incursions d’un Etat dans un autre,
sans y être autorisé !
Certains
analystes pensent qu’Erdogan prépare le prochain scrutin électoral municipal et
a besoin de booster le sentiment
nationaliste turc. Ce qui est certain, c’est que le pouvoir d’Erdogan est
fragile, maintenu à coups d’emprisonnement et d’interdiction de toute
opposition et par une fuite en avant dictatoriale et interventionniste. La
Turquie a donc besoin, à la fois, du soutien des Etats-Unis et de la Russie, et
également des FDS qui ont participé à la lutte contre les djihadistes de Daech,
dont certaines cellules sont encore actives à Idlib notamment, (voir
ci-dessous). De la même manière, les forces Kurdes ne peuvent créer un cordon
militaire et politique sans le soutien aérien des Etats-Unis. Dans ce contexte
du « je te tiens par la barbichette », les fanfaronnades ont été
remisées : le 8 janvier, le conseiller pour la sécurité nationale de la
Maison Blanche, Bolton, précisait que les Turcs ne devaient pas s’engager
militairement sans une totale coordination, ni sans l’accord des Etats-Unis et
affirmait que le retrait américain ne serait pas effectif tant que la Turquie
ne garantissait pas la sécurité des combattants des YPG/FDS. Quant à Trump, il
accusait le New York Times d’avoir
écrit une histoire très inexacte sur ses intentions concernant la Syrie et annonçait
avoir contacté Macron pour un retrait « réfléchi et coordonné ».
Pour
autant, serait-ce déjà les stratégies d’après-guerre qui se dessinent, la Turquie
se considérant comme le seul pays doté de la puissance nécessaire pour prendre
la suite des Etats-Unis sur le terrain ? Mais c’est une partie à 4 qui se
joue en Syrie. Il faut, en effet, ne pas oublier l’Iran qui ne retirera pas son soutien à Assad, ce qui renforce le
nécessaire maintien des forces spéciales américaines, et notamment celle d’Al-Tanf,
à la frontière jordano-syrienne. Elle est la plus grande base américaine en
Syrie, nécessaire à la protection par les Etats-Unis de leur ami Israël (qui,
par ailleurs, lance des raids aériens réguliers sur la Syrie et vient d’envoyer
plusieurs missiles sur Damas). Elle se situe, par ailleurs, sur l’axe
stratégique de l’Iran. Iran, rappelons-le, qui vient de signer un accord
commercial avec la Syrie (30.12.2018) comprenant, non seulement des marchés,
mais aussi des échanges bancaires, douaniers et un fonds commun
d’investissement pour la reconstruction.
La Russie, qui a soutenu Erdogan militairement dans le nord-est
de la Syrie, notamment dans l’incursion d’Afrin, est en train de renforcer ses
troupes, notamment à Manjib où la police militaire patrouille. Son représentant
vient de déclarer que le terrorisme doit être anéanti à Idlib. Poutine, qui
soutient Assad, estime que la reprise en main d’Idlib, tout comme le contrôle
du nord-est, participe au nécessaire contrôle du gouvernement syrien sur
l’ensemble de son territoire.
Ces
propos ne sont guère rassurants pour les FDS et les Kurdes, même si le
« danger » est momentanément retardé, Idlib reste la prochaine
« cible ».
2 - Les
prochains lieux d’affrontement
Idlib
En
juin 2011, les habitants d’Idlib manifestaient contre le pouvoir d’Assad. Leur
résistance se transforma en lutte armée, soutenue par l’Armée Syrienne Libre. Suite
à l’infiltration par le nord (la Turquie ne « broncha » pas) de
combattants islamistes, mais aussi du fait que le régime Assad y transférait
régulièrement tous les djihadistes et autres rebelles indésirables (ceux de la
Goutha, etc.), le Front Al-Nosra réussit à prendre le pouvoir en 2015. Aujourd’hui
HTS (Hayat Tahrir Al-Cham (ex-Al-Nosra) contrôle 60 % du territoire de la région.
Même
si les accords d’Astana de 2017 - signés entre la Russie, l’Iran et la Turquie - ont créé 4
zones de cessez-le-feu, dont Idlib, Assad
veut reprendre la région d’Idlib. D’une part, elle est toute proche du fief
de la dynastie d’Assad, Lattaquié ; par ailleurs, elle se situe sur un axe
de communication important Damas/Alep ; enfin, elle est une région agricole
riche en maraichage et en oliviers. Mais Assad est incapable d’y réussir seul,
son armée est très affaiblie : il a besoin de ses amis russe et iranien. La
Turquie en redoute les conséquences : les populations civiles en fuite,
cherchant refuge dans ce pays et augmentant le nombre de réfugiés accueillis.
Un compromis a été trouvé, en septembre, par la création d’une zone démilitarisée
autour d’Idlib sous contrôle de la Turquie et de la Russie, ce que refusèrent
les FDS réclamant la présence de l’ONU, pour cette mission.
Quoi
qu’il en soit, aujourd’hui, c’est l’ordre islamique qui règne dans la région
d’Idlib. La Turquie n’a pas réussi - les rebelles pro-turcs du Front de
libération nationale ont baissé les armes - à neutraliser les factions
extrémistes, dont le HTS. Erdogan reste obnubilé par le nord-est et veut négocier
une incursion dans le Rojava, avec Washington et Moscou.
Certains
analystes en Turquie pensent que Moscou et Ankara ont trouvé un accord :
le HTS peut être attaqué à Idlib par le régime syrien et l’aviation russe, la
Turquie ne réagira pas, en retour, elle aurait l’aval russe pour mener son
incursion dans le Rojava. Le chef d’HTS, Al-Jolani a promis que son groupe « ne sera pas un obstacle à une opération
turque visant à déraciner le PKK des régions sunnites et que le pouvoir à Idlib
soit exercé par des institutions civiles ». Pour l’heure, l’appareil
sécuritaire du HTS occupe le terrain avec des descentes musclées d’escadrons de
la mort. Lors de manifestations d’ampleur contre les djihadistes, en septembre,
plusieurs militants ont été enlevés ou assassinés ; le 23 novembre
dernier, le fondateur et animateur de Radio
Fresh, l’une des dernières figures de renom qui continuait de s’exprimer
depuis l’intérieur de la Syrie, tombait sous les balles des djihadistes avec
l’un de ses compagnons. En Syrie, encore une fois, les acteurs pacifiques
finissent écrasés par les acteurs armés.
La
suite dépendra de la Russie et de l’Iran, les partenaires de la Turquie au sein
du groupe d’Astana qui devraient se rencontrer d’ici fin janvier.
Le Rojava menacé
Le
14 janvier, Trump et Erdogan sont tombés d’accord sur la nécessité de créer
« une zone de sécurité débarrassée
du terrorisme au nord de la Syrie ». Ce serait une concession de
taille faite à Erdogan qui n’a eu de cesse de la réclamer. Le périmètre serait
géré par l’armée turque et ses supplétifs rebelles syriens, pour empêcher « toute
incursion des milices kurdes syriennes en Turquie ».
Les
Kurdes le savent, la trahison étatsunienne peut se répéter : personne n’a
cillé lors de l’envahissement d’Afrin, par exemple, qui a chassé ses citoyens
kurdes, pillé et confisqué leurs biens, pris des otages et repeuplé la région
avec des djihadistes et des Arabes d’autres régions du pays ; ce fut
pourtant un changement démographique équivalent à un nettoyage ethnique. Les
USA ont ignoré les appels à l’aide des Kurdes.
Et
les Kurdes savent aussi qu’ils ne peuvent l’emporter sans l’appui des forces
aériennes états-uniennes. Si Trump se retire, les FDS pourraient être écrasées
par la Turquie, soutenue par Poutine. Il serait question d’une zone tampon. Qui
la gèrerait ? Pas les USA puisqu’ils se retirent. Les troupes turques sont
massées à la frontière en vue d’une incursion à l’est de l’Euphrate. La police
militaire russe patrouille dans Manjib (Rojava). Les YPG ont les plus grandes
craintes quant à leur protection. Le 19 décembre, le Comité d’urgence pour le
Rojava, a lancé un appel « Ne
laissez pas le Rojava devenir un autre Yémen » (2). « Le Rojava
doit être soutenu car c’est la seule région de Syrie dirigée démocratiquement
et fondée sur des principes laïques, féministes et écologiques. Ses valeurs
s’opposent à la fois au fondamentalisme et à la dictature. Son pluralisme et sa
vision fédéraliste de l’avenir de la Syrie sont un modèle pour l’ensemble de la
région. Les FDS ont été le seul allié fiable des USA dans la guerre contre Daech.
Maintenant qu’ils ont presque terminé leur travail et qu’ils ont subi
d’immenses pertes, il est essentiel que nous honorions notre obligation morale
envers les personnes qui ont combattu Daech, en les aidant à réaliser une
coexistence pacifique avec toutes les puissances régionales. Les USA doivent
s’engager à fournir à la Fédération démocratique du nord de la Syrie une assistance
économique, politique et militaire. Et faire pression sur la Turquie pour
qu’elle rouvre les négociations de paix avec ses propres Kurdes ». Telles
sont les demandes du Comité.
Nous
laissons la conclusion provisoire de notre interrogation à Gilbert Achcar (3).
Rappelant que les Etats-Unis sont un allié très peu fiable pour les mouvements
qui ne s’inscrivent pas carrément dans leur perspective, il pense que les
forces kurdes, face à la menace d’une nouvelle invasion turque, chercheront à
obtenir la tutelle russe (qui s’en réjouit déjà) et un accord avec le régime
Assad. L’autre vainqueur sera Daech car les combattants kurdes vont tout
simplement abandonner la lutte contre elle et se redéployer dans le Rojava. Dans
les régions arabes situées à la frontière irakienne, l’Iran sera en tête du
peloton puisqu’il est le seul à faire l’éloge de l’allégeance des deux côtés de
la frontière. La co-présidente kurde du conseil démocratique syrien, Ilham
Ahmet qui chapeaute les institutions mises en place dans le Rojava, déclare (23
décembre 2018) : « Quand nous
aurons retiré nos forces de la région de Deir ez-Zor (où sont concentrées
les ressources en hydrocarbures sous le contrôle des FDS) pour nous défendre au nord face à la Turquie, le régime syrien et les
forces iraniennes se déploieront et prendront le contrôle des ressources en hydrocarbures
qui s’y trouvent ». James Mattis, ex-ministre de la Défense, et d’autres
sénateurs républicains pressentent le chaos accru qui en découlera dans la
région.
En
fait, nous assistons à une guerre par procuration, menée par des alliances à
géométrie variable pour le partage de cette région du Moyen-Orient. Les peuples
y sont instrumentalisés quand ils ne servent pas de chair à canons pour assurer
la domination de l’un ou l’autre belligérant. D’un côté, la coalition
occidentale (USA/France/Royaume Uni…) avec le soutien plus ou moins assuré des
pétromonarchies du Golfe persique et d’Israël ; de l’autre, la Russie et
l’Iran, alliés d’Assad. Quant à la Turquie, elle joue double jeu : membre
de l’OTAN et en alliance avec la Russie, afin de briser l’essor alternatif du
Rojava et de contrer l’influence de l’Arabie Saoudite. Ces jeu trouble a permis
l’essor et l’armement de milices djihadistes manipulées – des monstres ont
surgi (Etat Islamique, Al-Nosra…). Les FDS et leur force armée, les YPG, ainsi
que les résistances pacifiques anti-Assad de l’intérieur ou en exil, sont les
seules forces qui restent du printemps arabe syrien. Cette configuration
tragique résulte d’une part, du recul de l’hégémonie US entamée sous Obama et
de sa volonté de se tourner vers l’Asie, de « diriger de l’arrière »
ainsi que de l’émergence de sous-impérialismes tentant de jouer leur propre
partition (Russie/Iran/Turquie/Arabie Saoudite/Emirats Arabes Unis/Israël).
Dans cette conflagration digne des
guerres balkaniques (1912), l’absence d’une résistance internationale
anticapitaliste est dramatique.
On
ne peut que déplorer l’absence de comités de soutien aux Syriens ; pour
notre part (Amis de l’Emancipation Sociale), nous avons tenté de les constituer
en Nord Franche-Comté, dès 2011, sans succès, souvent au prétexte qu’Assad
était un « rempart » contre l’impérialisme étatsunien. Aujourd’hui,
on voit le résultat ! Il n’est jamais trop tard d’apporter du soutien aux
Syriens qui subissent les atrocités d’une guerre qu’ils n’ont pas voulue et aux
kurdo-syriens du Rojava. Khaled Issa, représentant en France du Rojava lance un
appel « Au secours la France »
(le Monde du 28.12.2018). C’est un appel internationaliste pour la paix qui est
urgent, afin d’éviter de nouveaux massacres.
Odile
Mangeot, le 22.01.2019
(1)
Lire La Commune du Rojava, coécrit par
Stephen Bouqin, Mireille Court et Chris Den Hond, ed. Syllepse 2017. Voir sur
hhtps://orientxxi.info « le Rojava en Syrie : entre compromis et
utopie de Mireille Court et Cris Den Hond
(2)
Comité créé en
mars 2018 suite à l’invasion turque à Afrin
(3)
Chercheur et
enseignant d’université franco-libanais. Ecrivain. Dernier ouvrage
« Symptômes morbides : la rechute du soulèvement arabe » (2017,
Actes sud. Lire également « La poudrière du Moyen-Orient » avec Noam
Chomsky (2007). Sur https://www.lesclesdumoeynorient.com/
Sources :
site alencontre.org, le Monde, Orient XXI, PES n°18 (novembre 2015), n° 19
(décembre 2015) « Syrie, Irak, Afghanistan… Vers l’extension du domaine de
la guerre ? » et n° 41 (février 2018), « Moyen-Orient ; Guerres
et (ou) révolutions. Articles de Gérard Deneux.
Les FDS
Les
Forces Démocratiques Syriennes, créées en 2015, regroupent majoritairement les
Unités de protection du Peuple (YPG) et les Unités de protection de la femme
(YPJ), branche armée du Parti de l’Union démocratique (PYG) (Kurdes). Mais
aussi de nombreux mouvements comme le conseil militaire syriaque, l’armée
Al-Sanadid, le bataillon international de libération ou encore des groupes
affiliés à l’Armée syrienne libre : Jaych-al-Thuwar, la Brigade des révolutionnaires de Raqqa,
etc… Les FDS forment également des conseils militaires régionaux, comme le
Conseil militaire de Manbij, celui de Jarablus, d’al-Bam, de Deir ez-Zor. Les
FDS compteraient entre 40 000 et 80 000 membres. Plus de 10 000 ont
été tués dans la lutte contre l’Etat Islamique.