Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 28 janvier 2019


à lire... Un pompier pyromane.
L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara
Il est difficile de donner un aperçu de cette contribution à l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, tant la richesse de cet essai nous plonge dans les intrigues, les manipulations de l’ingérence de la France néocoloniale dans ce pays. Qu’il suffise de dire, pour le moins, que la médiacratie hexagonale a occulté, déformé les faits, visant ainsi à valider l’intervention militaire française. En la présentant comme un arbitre impartial et désintéressé. En fait, après le décès d’Houphouët-Boigny, ce dirigeant acquis à la Françafrique, sous étroite surveillance de l’Elysée, l’émergence de clans, d’une bourgeoisie et d’une classe moyenne, a changé la donne. La crise des matières premières, l’endettement du pays, les plans d’ajustements structurels imposés par le FMI, ont attisé les rivalités entre les prétendants au pouvoir. Dans cette pétaudière, l’arbitrage intéressé de l’Elysée s’est heurté à des résistances imprévues. Pour parvenir à s’imposer et écarter Gbagbo et ses velléités d’indépendance, de Chirac à Sarkozy, l’on a assisté au recours aux dictateurs africains, tout particulièrement au triste sire, Compaoré du Burkina Faso, à la partition du pays, à l’opération militaire française dite Licorne, à l’instrumentalisation-manipulation de l’ONU, à la bienveillance concurrente des USA… C’est un vrai polar où les exactions, les crimes contre l’Humanité, les coups tordus comme le bombardement de la base militaire française de Bouaké se sont succédé pour imposer le candidat Ouattara, l’homme de la Banque mondiale et du FMI. Les saigneurs de guerre comme Soro… n’ont pas été inquiétés, ni les bénéficiaires patronaux français, tels Bouygues ou Bolloré, encore moins Chirac, Villepin ou Sarkozy… Seul, après le coup de force de l’armée française, Gbagbo a été traîné devant la Cour pénale Internationale pour, après plusieurs années, être acquitté. En fait, lui, peut-être un peu moins que les autres, aurait dû rendre des comptes au peuple ivoirien. Ce qui nous fut présenté comme une guerre ethnique ou (et) religieuse ne fut que les tentatives réussies de restauration de la Françafrique dans un pays en pleine effervescence, en proie à une décolonisation factice… Pour leur malheur et pour leur affranchissement, les peuples, dans le brouillard des intérêts dont leur pays est victime, se construisent dans des combats meurtriers contre les puissances étrangères et l’ordre mondial qui leur est prescrit. GD
Raphaël Granvaud et David Mauger, Agone Survie, 2018, 20€