Le monde de
tous les dangers
La
crise de 2007-2008 aura été le révélateur de l’ouverture d’une nouvelle période
potentiellement dramatique avec le retour des antagonismes entre puissances
étatiques.
L’affaiblissement,
le repli agressif des Etats-Unis se sont illustrés sous la forme des
vociférations trumpistes par tweets et de xénophobie pour entretenir un
électorat de petits blancs, frappés par la désindustrialisation, conséquence
des délocalisations et de la concurrence exacerbée.
Dans
le même temps, cette puissance, dont la suprématie est contestée, multiplie les
actions de déstabilisation en Amérique latine pour y maintenir sa domination,
de désengagement en Europe, tout en tentant de la diviser. Son apparent retrait
au Moyen-Orient, source de nombre de ses déboires militaires et politiques,
l’amène à soutenir l’Arabie Saoudite et l’Etat « juif » afin de
soumettre l’Iran à ses diktats. Toute cette diplomatie querelleuse vise à
réorienter ses efforts contre la montée de l’impérialisme économique de la Chine,
désormais deuxième puissance mondiale.
Ces
revirements par rapport au multilatéralisme d’antan, celui de l’hyperpuissance
revendiquée après l’effondrement du mur de Berlin, s’adaptent de fait au retour
de la Russie impériale de Poutine, en lui laissant le champ libre en Syrie.
Mais, comble d’amertume, les alliances sont considérées comme contre-nature
entre la Russie, l’Iran et la Turquie. Et les antagonismes de s’exacerber.
Les
vitupérations contre le capitalisme d’Etat chinois semblent pour l’heure sans
effet. Nombre de pays cèdent aux prêts mirifiques et aux infrastructures
promises ou en voie de réalisation, permettant une rapide pénétration des
capitaux chinois (route de la soie). Enlever l’épine nord-coréenne du géant aux
pieds d’argile, que deviennent les USA, semble hors de portée.
Reste
la course renouvelée aux armements les plus sophistiqués et les plus
destructeurs sur fond d’accroissement des inégalités titanesques et la
possibilité, décrite par maints scientifiques, d’un effondrement de
l’écosystème avant la fin de ce siècle.
Le
capitalisme porte en son sein, comme la nuée porte l’orage, la possibilité de
guerres. S’ils ne veulent pas sombrer, les peuples, malgré les répressions,
doivent se débarrasser des tyrans, des démagos, des despotes et des dingos qui
les gouvernent, afin de balayer les écuries d’Augias des prédateurs en tous
genres et de tracer l’avenir d’une humanité réconciliée avec elle-même.
GD
le 01.03.2019