Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 27 septembre 2019


La revue des dingos
qui prétendent nous gouverner

 (édito de PES n° 56)

Le G7 à Biarritz fut ce grand raout dispendieux sous forte escorte policière, pour que chacun d’entre eux pérore sur l’avenir du monde dont ils n’ont que faire.

Trump, au tweet plus rapide que son ombre, entendait jouer au poker menteur. Johnson du Royaume désuni s’est fait taiseux, comme tous les autres sur le débat annoncé, à savoir l’accroissement des inégalités dont tous avaient promis de parler. Macron, le grand ordonnateur de cette revue, a tenté de réintroduire Poutine, l’exclu de la bande. Mais Poutine le matois attend son heure, sûr de sa puissance retrouvée.

Puis, tous, brusquement, se sont mis à déplorer l’incendie de l’Amazonie, qui s’embrasa en plein G7. Ce fut l’occasion de quelques noms d’oiseaux jetés médiatiquement en pâture entre Bolsonaro le cinglé et Macron, s’intronisant Grand Mamamouchi de la défense du poumon de la planète… On a pu, peu après, mesurer l’effet de ses grandes envolées lorsque, comprenant complaisamment la colère des maires voulant éloigner les vapeurs de glyphosate d’au moins 150 mètres des habitations et des écoles, grand seigneur, il leur accorda 5 à 10 mètres.

Mais le clou de cette grand’messe, pour en revenir au G7, fut l’invitation inopinée ( !) du ministre des affaires étrangères iranien. En coulisses, en effet, tous s’inquiétaient de la guerre (de basse intensité ?) déclarée aux mollahs à coups de sanctions pour avoir… trop bien respecté l’accord sur le nucléaire ! Cet embargo qui vise à étouffer le peuple iranien afin de provoquer un changement de régime, c’est bien le calcul cynique du tonitruant Trump ! Résultat : au-delà des pourparlers feutrés, quelque temps après, des pétroliers étaient victimes d’attentats dans le Golfe puis les raffineries saoudiennes embrasées. Cette contre-attaque iranienne, qui n’ose se revendiquer, est à la mesure des menaces de la grande puissance états-unienne dans l’impuissance de riposter. A l’heure où les Etats-Unis tentent laborieusement de se dégager du bourbier proche-oriental, de se « tourner vers l’Asie » et d’abaisser les prétentions pékinoises sur le monde, Trump, le pontifiant, a dû en rabattre… Mais son allié, Israël, est lui, de plus en plus belliqueux, n’hésitant plus à bombarder en Syrie, en Irak, les milices pro-iraniennes. Bref, ils sont nombreux à danser au bord du gouffre du volcan, prêt à s’embraser… Les marchands de canons sont à la joie, Russie d’un côté, et de l’autre, les USA, la France et d’autres. Pendant ce temps, Xi Jin Ping, le Chinois placide, au sourire carnassier, rit sous cape. Quoique… Hong Kong, l’épine dans la queue du dragon, l’exaspère. Pour l’heure, il laisse pourrir la situation ; prévoyant, il est assuré que les provinces de Shenzhen et de Shanghai pourront prendre la relève de cette place financière qui ose se rebeller.   

Le freluquet Macron qui veut jouer dans la cour des grands, s’institue non seulement sauveur de la planète, mais en Europe, il entend prendre la barre du bateau ivre. Le Brexit qui n’en finit pas de se conclure, les frasques italiennes qui tournent à la commedia dell’arte, Merkel, empêtrée dans son alliance distordue par la montée de l’extrême-droite, la montée des nationalismes xénophobes à l’Est, la récession économique qui menace, tout comme la crise pétrolière qui pourrait s’annoncer.

Bref, à part le bonze mandarin chinois, toutes les bouffonneries des grands de ce monde révèlent l’ingouvernementalité dans laquelle ils s’engoncent. Même le tsar de Russie, Poutine, se fait du souci face aux manifestations répétées qui le prennent pour cible dans son propre empire. C’est dire !

Les galéjades, les bouffonneries de tous ces boni-menteurs n’ont que faire des lanceurs d’alerte sur l’état désastreux du climat. Ce ne sont, pour eux, malgré leurs cris d’orfraie, que jérémiades. La croissance, la puissance, la concurrence effrénée, sont plus importantes à leurs yeux avides.

Mais, à chaque poussée de fièvre, montent partout les révoltes des peuples, inabouties. Jusqu’à quand ?

GD, le 25.09.2019