Pour
l’heure, ce sont Parisot et Mittal qui gouvernent !
Texte envoyé par Andrés Gomez, adhérent
des AES et CGT Beaulieu,
paru sur le site du Front
syndical de Classe
Aux ordres !
Lorsque Parisot, Mittal, les « pigeons », c’est-à-dire les puissants, les privilégiés,
montent au créneau, le pouvoir socialiste s’incline et trahit les travailleurs
comme c’est le cas pour les sidérurgistes de Florange. Ce n’est pas chose
nouvelle : pour s’en tenir à la sidérurgie lorraine ce sont les
socialistes et Mitterrand qui, après avoirs suscité des espoirs dans la
population en 1981 pour parvenir au pouvoir, après avoir nationalisé sous
pression et largement indemnisé les de Wendel (énormes moyens financiers
publics immédiatement recyclés dans la finance, n’est-ce pas monsieur
Ernest-Antoine Sellière, ancien patron du CNPF !), ont procédé à des
licenciements massifs (des dizaines de milliers) à partir de 1984. Plan piloté
par le préfet Chérèque (le père) s’exclamant à l’époque : « Il faut retirer les hauts fourneaux de la
tête des sidérurgistes lorrains ».
A présent, le fils, François, déclare :
« (qu’il faut) abaisser le coût du
travail en transférant une partie des charges sur la CSG » (les Echos 3.09.2012) ; et,
concernant Florange, son successeur, Laurent Berger, s’aligne sur le pouvoir PS
en indiquant : « la préoccupation de la CFDT à Florange c’est la mise ne œuvre de ce que le gouvernement a
arraché à Mittal en terme d’accords ».
En contradiction
totale avec les salariés et les syndicats d’Arcelor-Mittal de Florange qui ont
désigné cet accord comme une véritable trahison ! Accord qui entre autre comporte
le transfert d’activité du site de Basse-Indre vers Florange, les travailleurs de Basse-Indre ayant d’ailleurs entamé une
grève !
L’argent public
En 1978, le gouvernement de droite de Raymond Barre avait
transformé les dettes des maîtres des forges en prise de participation de
l’Etat. 22 milliards de francs de fonds publics engloutis dans la sidérurgie
alors que 21 000 emplois furent liquidés.
Les mêmes arguments éculés sont matraqués dans les médias
dominants et par les économistes de service : « la demande s’effondre, il est inutile de soutenir des industries
condamnées, il suffit d’accompagner les licenciements qui sont la seule solution
réaliste » !
Mais, dans ce cas, pourquoi avoir menti en cachant le
fait que des repreneurs sérieux étaient sur les rangs : le groupe russe
SEVERSTAL, entre autres, et pas seulement. La possibilité de trouver un
repreneur était (est) donc bien présente, mais à la condition d’une reprise globale du site (filière froide
+ hauts fourneaux) !
Pour le FSC, la réalité, c’est que la destruction des
hauts fourneaux, comme de l’appareil industriel français, est programmée et que
Mittal n’est pas un industriel avec un projet de développement, mais un
financier dont le seul souci est de faire « pisser du cash » comme le dit
l’économiste Jacques Sapir. Si cela ne coule pas assez, on s’en va et pas question
qu’un éventuel concurrent puisse reprendre : on empêche la reprise globale
du site et donc toute reprise, on saborde l’outil de production, on ravage une
région, on ruine et désespère des
milliers d’ouvriers et bientôt tout le pays.
Les nationalisations et la nécessité des luttes !
Pour le FSC, ce dont les travailleurs et l’économie ont
besoin, c’est de la nationalisation
franche (dans ce secteur comme dans beaucoup d’autres) pour reprendre le
contrôle de l’appareil de production et réindustrialiser le pays, et cela, sans indemnisation des exploiteurs. Les
masses financières générées par les indemnités ne servant qu’à alimenter la
bulle financière !
Mais, là, il s’agit de volonté politique, de
détermination à s’en prendre réellement à la domination et aux intérêts des
multinationales et de la finance, de s’appuyer sur les luttes existantes et
l’intervention des travailleurs pour contrer les manœuvres des
capitalistes !
Or, cette volonté de la part du gouvernement, des acteurs
politiques de tous bords ainsi que des principaux dirigeants syndicaux est
totalement absente.
L’alignement sur l’Union Européenne et les politiques
d’austérité qu’elle impose « pour
réduire les déficits publics », frappe de plein fouet le pouvoir
d’achat des couches populaires les plus démunies et les couches moyennes,
plombant de ce fait les débouchés de l’industrie automobile de gamme moyenne,
tandis qu’explosent les ventes des véhicules de luxe (entre 100 000 et
190 000€) !
L’Europe des délocalisations est aussi l’outil que se
sont donné les grands groupes capitalistes pour mettre les peuples en
concurrence et les étrangler par le chantage à l’emploi et à la casse de tous
les acquis.
Pour le FSC, la seule voie qui s’ouvre donc est la lutte autonome des travailleurs
contre le grand capital, ses gouvernements, son UE et tous ses
serviteurs !
Ne comptons que sur nos propres forces et recherchons la
coordination des luttes, le « Tous
ensemble » en même temps !
Imposons par l’unité et l’initiative à la base, aux
directions confédérales de s’engager dans une lutte frontale de haut niveau au lieu de s’ensabler dans les marécages
du « dialogue social » et
du « partenariat responsable »
en vue d’un « compromis historique »
dévastateur !
Sans quoi, c’est le retour d’un siècle en arrière que
connaîtront la France et son peuple avec des pans entiers de l’économie réelle
qui seront rayés de la carte, tandis que des régions entières seront dévastées
par le chômage et masse et la misère !
Le Front Syndical
de classe, le
13.12 2012