Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


samedi 15 décembre 2012


Sortir de la crise

Edito de Jean-Louis Morel. Secrétaire Général CGT 70
paru dans le lien 70 des militants CGT Haut-Saônois  nov. Déc. 2012


Sortir de la crise nécessite des prises de décision rompant avec les politiques libérales qui sont à l’origine de cette crise d’abord financière, puis économique et maintenant sociale.
Le changement promis par la nouvelle majorité pouvait laisser entrevoir, puisqu’il était porté par une majorité de français qui  n’en pouvaient plus de la politique ultralibérale, un changement radical.

La politique socio-libérale que mène le 1er ministre Ayrault, porte fusible du Président de la République, laisse la place à la concurrence entre les entreprises privées, à l’individualisme et aux intérêts particuliers. Les droits des travailleurs, leur protection sociale, le service public sont mis à mal et l’intérêt collectif n’a plus de sens pour le gouvernement qu’à travers les nouvelles hausses de taxes pour la population au profit des intérêts privés.

L’adoption du traité européen, préparé par le couple Sarko-Merkel à la virgule près, avait annoncé un renoncement politique. Les deux dernières décisions du gouvernement illustrent bien l’abandon politique de ceux qui ont encore l’audace de se présenter comme des hommes de gauche !

D’abord le vote d’un crédit d’impôt financé par une hausse de la TVA, qui va peser lourd pour de nombreux ménages, et une baisse des dépenses publiques qui va se traduire par des coupes sombres dans les services publics, ressemblent à s’y méprendre à la TVA sociale de Sarkozy. Le tout destiné, selon François Hollande, à faire baisser le coût du travail ! N’est-il pas déjà scandaleux en soi de parler de coût du travail et de désigner les cotisations sociales comme étant responsables du manque de compétitivité des entreprises ? Si l’on doit parler de trahison, en voici une, celle du programme du Conseil National de la Résistance, fondement même de notre Constitution. 20 milliards ajoutés aux 172 milliards engloutis dans des exonérations au profit du capital qui n’ont pas servi l’emploi et la croissance, ça commence à faire lourd comme addition. Ouvrons donc le débat sur le coût du capital !

Ensuite, vient la décision pour le moins controversée du désaveu du ministre du redressement productif et de sa proposition de nationalisation temporaire d’ARCELOR MITTAL FLORANGE au profit d’un pseudo accord, sans engagement ferme, avec Lakshmi Mittal, financier sans scrupule qui va encore se gaver d’aides publiques pour un seul intérêt, le profit ! Il serait temps d’élever le débat et de parler de ceux qui subissent ces choix politiques et économiques, les salariés d’Arcelor, ceux de la sous-traitance mais aussi les emplois induits dans le territoire, temps de parler de politique industrielle durable, de partage des richesses et de pouvoir d’intervention des salariés.

En bon Franc-Comtois, je ne peux m’empêcher, pour illustrer le changement maintenant, à ce fabricant de cancoillotte qui conditionne maintenant son produit en « tube » ! Pas de changement pour ce qui concerne le contenu, juste une fabrication un peu différente pour permettre la sortie du produit ! Il en va de même sur les choix politiques du gouvernement, dans tous les domaines, par rapport à la politique libérale du précédent gouvernement.

Le salut viendra de la mobilisation, sur les lieux de travail, les bassins d’emploi et de vie, c’est incontournable. Les attaques actuelles du MEDEF dans les négociations notamment contre le contrat à durée indéterminée, pour une simplification du licenciement doivent être combattues au plus près des travailleurs et avec eux. Le débat sur ces questions doit s’installer maintenant pour préparer la riposte et ramener le gouvernement à la morale politique qu’il a perdue.

Exprimer nos besoins à ceux qui les ignorent m’amène à conclure cet édito sur une phrase de Pierre Joseph Proudhon : « Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle Assemblée Nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent ».