Contre le délit d’informer
L’arrestation
le 15 février dernier d’Haydée Sabéran, journaliste à Libération, n’est pas un cas isolé. Qu’il s’agisse de la
destruction du bidonville de Calais ou de la répression de la solidarité à la
frontière franco-italienne, les arrestations de journalistes couvrant les
évènements se multiplient, là où le gouvernement ne veut pas de témoins.
Le 20 octobre
dernier : quatre journalistes britanniques travaillant pour The Independent et leur traducteur tunisien,
qui couvraient les préparatifs de la destruction du bidonville, ont été arrêtés
et placés en garde à vue, dans des conditions particulièrement dégradantes. Les
quatre journalistes ont été expulsés vers le Royaume-Uni et le traducteur
enfermé en centre de rétention, puis libéré.
Le 26 octobre :
Gaspar Glanz, journaliste du site Taranis
News, a été arrêté et gardé à vue pendant 33h, puis placé en contrôle
judiciaire dans l’attente de son procès, contrôle judiciaire entravant son
activité de journaliste.
5 août
2016 : à la frontière franco-italienne, Ben Art’core, photographe
indépendant, est arrêté pour incitation à la rébellion, se transformant en
outrage envers 4 officiers de police qui ne se présenteront pas à l’audience.
Le procès a eu lieu mi-février, verdict attendu le 3 mars
Dans la nuit
du 19 au 20 janvier 2017 : Lisa Giachino, directrice de l’Age de faire, est arrêtée alors qu’elle
suivait un groupe d’exilés dans le cadre de son travail…libérée sans poursuites.
Au classement
mondial de la liberté de la presse de Reporters
sans frontières, la France est au 45ème rang sur 181 pays. Elle
a régressé de 7 places entre 2015 et 2016, témoignage des pratiques du
gouvernement actuel. Sur une durée plus longue, en 2002, elle était au 11ème
rang sur 134 pays.
Qu’est-ce
qu’un régime qui arrête des journalistes ? Une démocratie ?