Ordonnance Macron,
c’est toujours non (et pas
merci) !
Macron nous
promet une «loi travail» XXL à coup d’ordonnances (cf article dans ce
PES). L’un des objectifs est de supprimer tout obstacle au licenciement dans
les multinationales. Les salariés de Whirpool, Seita, Vivarte et bien
d’autres pourraient être licenciés dès septembre, premières victimes des
ordonnances Macron. S’il réussissait à mener à son terme sa contre-réforme, ce
serait une régression sociale sans précédent depuis le Front populaire. En
effet, une multinationale n’aurait plus à faire référence aux chiffres de
l’ensemble du groupe, pour procéder à des licenciements économiques en France,
mais seulement aux chiffres de sa filiale française. Toutes les usines, les
magasins, appartiennent à des groupes. Lorsque ces derniers cherchent à
délocaliser leur activité, ils commencent par transférer, céder ou supprimer
une partie de la production, ce qui fait chuter les chiffres de la filiale
française, permettant de justifier les licenciements. Faire échec à ce projet,
c’est l’appel de CGTSpectacle, FilpocCGT, SNJCGT aux Invalides le 27 juin ainsi
que d’autres appels et notamment
En Inde, des paysans surendettés
« affament » Bombay
Dans cet Etat
fédéral, ce pays continent où la moitié de la main d’œuvre est agricole sur des
exploitations qui, en moyenne, ne dépassent pas 2 hectares, les paysans, pour
survivre, se sont surendettés. 15 millions ont quitté les campagnes ces
dernières années. En 20 ans, 300 000 se sont suicidés.
Dans l’Etat du
Maharashtra de 115 millions d’habitants, les paysans par milliers ont verrouillé
l’accès à Bombay. 10 jours de blocage. Déversement de milliers de litres de
lait pour obtenir l’effacement de leurs dettes. Les citadins privés de
livraisons, les denrées périssables introuvables et le prix des produits dont
raffolent les Indiens en hausse vertigineuse, ont fini par faire céder, le 12
juin, le gouvernement de cet Etat. Il s’est résolu à prendre à sa charge les
impayés des plus fragiles soit… 320 milliards de roupies (4.4 milliards
d’euros) représentant 25% des encours actuels des prêts consentis. 3.5 millions
de paysans seraient concernés. Cela suffira-t-il, pour autant que la promesse
soit tenue, à calmer les contestations paysannes qui couvent dans tout le
pays ? Parviendra-t-il à surmonter les divisions ancestrales des castes
qui caractérisent la population indienne ? En tout état de cause, la
décision du 1er ministre Modi, refusant de subventionner l’Etat du
Maharashtra, et celle, concomitante, de ce gouvernement local à se résoudre à
emprunter et à couper dans les dépenses publiques, ne vont pas rendre la
situation moins explosive qu’elle ne l’est déjà !
Rennes. Contre la répression.
Soutien aux 5
incarcérés.
Début juin, à
Rennes, une cinquantaine de fonctionnaires de police venait cueillir 7
personnes au saut du lit dans 6 lieux différents. Cagoulés et armes au poing,
les flics ont débarqué dans la chambre d’un enfant de 10 mois, littéralement
explosé une porte et pénétré par erreur dans l’appartement du voisin d’un des
interpellés. Digne des «coups de filet» antiterroristes, sans compte rendu dans
la presse. Une fois n’est pas coutume,
l’Etat souhaitait rester discret. 5 personnes sont aujourd’hui derrière les
barreaux, accusées d’avoir participé à la manifestation «ni Le Pen ni Macron»
du 27 avril (2000 personnes). Selon le Parquet, certains se seraient approchés
excessivement d’un motard de la police venu fanfaronner au beau milieu du
parcours de la manifestation. Certains autres l’auraient bousculé à l’aide
d’une arme dangereuse, en l’occurrence un pommeau de douche. Ce lourd armement
n’a toutefois causé aucune blessure sur l’agent. Par contre, celui-ci avait
sorti son arme de service pour braquer la foule. On est passé ce jour-là à un mouvement
d’index du bain de sang.
Il en est
désormais ainsi du fonctionnement de la justice : plus un policier dérape,
plus il faut charger ses victimes pour démontrer que ce sont en réalité elles, les
coupables. Ne nous laissons pas intimider ! Le Collectif Contre la Criminalisation
du Mouvement Social (CoCoCriMS) appelle à soutien et protestation. Sur Expansive.info, le site d’infos qui a les crocs (Rennes et alentours) https://expansive.info/rassemblement-contre-la-regression-des-manifestations-samedi-17-juin-511
Touche-pas à mon compteur !
Un habitant de
l’Ile de Ré avait expulsé un sous-traitant d’Enedis venu installer un compteur Linky
contre son gré. Il avait refusé par écrit l’installation du compteur, ajouté
deux barreaux en métal pour interdire toute tentative de démontage de son
disjoncteur et placardé une affichette «Touchez
pas à mon compteur». Pourtant, le 19 juillet 2016, un agent d’Enedis, face
au refus du propriétaire, avait fait venir les gendarmes pour tenter une
médiation. Découpant les barreaux, il était entré dans la maison pour démonter
le compteur existant, accompagné par les gendarmes. Le propriétaire avait saisi
le technicien par les épaules pour le mettre dehors, ce qui lui valut une
plainte pour violences. Le prévenu a déposé plainte pour violence, violation de
domicile et pose illégale de compteur.
Le tribunal d’instance de La Rochelle a évoqué la « légitime défense des biens »
et jugé la réaction du prévenu « proportionnée
à l’agression ».
Un jugement
important pour le mouvement Stop Linky sur refus.linky.gazpar.free.fr