Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 19 décembre 2017

Le 18 décembre, les AES, membres du CADM 70 - Collectif d'Aide et de Soutien aux Migrants, étaient présents, à Vesoul, devant la Préfecture. Nous étions entre 60 et 70, dont une grande majorité d'exilés pour marquer cette journée internationale des migrants et l'ouverture des Etats Généraux de la migration (avec 470 organisations). 
A cette occasion nous avons affirmé

La parole est une arme de résistance !
Nous ne devons pas nous taire

Que l’on soit citoyen,
Que l’on soit fonctionnaire, ouvrier, salarié, étudiant, sans travail
Que l’on soit vieux, jeune, homme, femme
Que l’on soit riche ou pauvre

Comment rester muet face à la mise en place, par le gouvernement Macron, mais aussi en Europe, chaque jour un peu plus, de la chasse aux migrants ? 

Ces exilés – ceux qui cherchent un refuge, ici,
Ces exilés ne voient que des murs se dresser sur la route de leur exil

Ils errent depuis leur pays d’origine, celui qu’ils ont dû quitter à cause de la guerre et de la misère
Ils errent de squats en camps, de camps en hébergements d’urgence, pour être assignés à résidence puis placés en centres de rétention et expulsés. Cela peut durer plusieurs années pour les « déboutés » mais cela va être de plus en plus rapide : les « dublinés », eux, se voient privés de liberté sans même avoir pu déposer leur demande d’asile en France !

Ils ne croisent que des murs
-        des murs dressés pour qu’ils ne passent pas, pour qu’ils n’entrent pas en Europe
-        des murs dressés par ceux qui font les lois (députés, ministres de Macron)
-        des murs de règlementations toujours plus liberticides
-        des murs dressés dans les têtes de nos concitoyens, abrutissant les cerveaux pour se transformer en haine raciste et xénophobe

Jusqu’où iront-ils nos gouvernants dans leur volonté de rejeter, d’expulser, de refuser – même - un droit fondamental : le dépôt de la demande d’asile dans le pays de son choix ?

Ils construisent des murs dans les cœurs et dans les têtes jusqu’à ce que nous ne soyons plus capables de penser avec nos têtes pour ânonner derrière eux : On ne peut pas accueillir toute la misère du monde !!!
Alors, qu’apparemment on peut accueillir toute la richesse du monde ! Celle qui, par ces actionnaires et ces dividendes, nous appauvrit, nous met au chômage, nous met à la rue ?

NON ! Nous disons NON !



Et nous appelons toutes celles et ceux qui refusent la politique du rejet de l’Autre

à  résister face à la ligne dure que Macron compte appliquer et nombreuses sont les organisations qui ne se taisent pas pour lui rappeler les Droits de l’Homme et le respect de leur dignité, 

à dénoncer les politiques actuelles. Elles nous inquiètent profondément, dans une Europe où ne cesse de monter la haine raciste et xénophobe

à abattre tous les murs de la haine, du rejet de l’autre et du racisme

Nous appelons  toutes celles et ceux qui ont un cœur et une tête
à désobéir à des circulaires et à des décrets iniques (comme l’ont fait certaines ONG récemment)

Là où nous sommes, exerçons notre droit à la désobéissance : dans notre travail, dans notre engagement politique, associatif, militant

Là où nous sommes, ne laissons pas commettre des expulsions en nous bouchant les yeux et les oreilles

Si, là où nous sommes, tous, nous résistons

Alors, nous pouvons rêver d’une France, d’une Europe et d’un monde où les murs de la haine et du rejet de l’Autre tomberont, abattus grâce à toutes les solidarités qui existent et se multiplient

Alors, nous pourrons construire, ensemble, pour demain, une société d’égalité et de fraternité entre les peuples

Nous ferons tomber les murs !
Vive les Droits de l’Homme
Exilés – Français – solidarité





Odile Mangeot, AES, le 18.12.2017