Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 30 septembre 2018


Pour défendre les forêts publiques

L’intersyndicale des personnels de l’ONF a lancé en septembre et octobre 2018 une grande marche pour la forêt. Elle alerte sur la privatisation de la gestion des forêts publiques et sur l’industrialisation de la forêt.
      Les agents ONF voient depuis de nombreuses années, la transformation de leurs missions ; ils doivent assumer de plus en plus d’activités commerciales au détriment de la réalisation des missions traditionnelles : présence sur le terrain, missions de police, protection des sols et des peuplements, service aux collectivités, sensibilisation à l’environnement… Depuis 2015, et l’arrivée d’une nouvelle Direction, la privatisation s’est accélérée du fait du déficit structurel de l’ONF ; les réductions d’effectifs (22 % des emplois en 15 ans), les ventes d’immobiliers et les artifices comptables n’ont pas suffi à le réduire, il s’est même aggravé du fait de décisions gouvernementales, et notamment le refus de mettre à niveau le versement compensateur versé par l’Etat à l’ONF. Les ministères de tutelle viennent de décider de ne plus recruter de fonctionnaires en 2018 et 2019 et envisagent de supprimer le statut de l’EPIC ONF qui lui  permet de recruter des fonctionnaires pour assurer ses missions régaliennes, de service public et de police. L’emploi ONF est constitué aujourd’hui à 60 % par des fonctionnaires et 40 % par des salariés, ouvriers forestiers principalement. Avec les nombreux départs en retraite à venir, les fonctionnaires seront minoritaires à l’ONF. Même logique qu’à France Telecom, EDF…  L’issue a toujours été la même : basculement du statut de l’établissement et privatisation.
     La gestion privée aboutira à l’industrialisation de la forêt, à savoir transformer la forêt pour l’adapter aux besoins de l’industrie et répondre aux demandes de la filière bois. Les méthodes appliquées pour produire plus et vendre plus sont les mêmes que l’agriculture intensive : travaux du sol, fertilisation, pesticides avec les mêmes conséquences néfastes. Ce phénomène prend de l’ampleur depuis les années 2000, du fait des politiques européennes de développement du bois énergie. En France, la volonté d’augmenter fortement la récolte de bois s’est traduite par les objectifs du Grenelle de l’environnement et des assises de la forêt (2007) qui visaient à augmenter de 20 millions de mètres cubes la récolte annuelle de bois pour atteindre à 80 millions de m3. La France se couvre de chaufferies bois et de centrales électriques à biomasse : de quelques centaines en 2 000 à près de 6 000 en 2017. Certains de ses installations sont des aberrations économiques et écologiques telle que la centrale UNIPER à Gardanne qui va importer 50 % de son approvisionnement bois d’Amérique du nord pour le brûler avec des rendements dépassant à peine 30 %, le tout financé par 1,4 milliard d’euros d’argent public sur 20 ans via le tarif de rachat préférentiel de l’électricité produite.
     La révolte s’intensifie : multiplication des coupes rases, transformation de peuplements feuillus en peuplements résineux, éclaircies brutales, récolte des arbres entiers… Localement les effets sur l’écosystème forestier sont dévastateurs : sols dégradés, artificialisation, ressource en eau moins protégée, érosion de la biodiversité, paysages sinistrés…

Il est urgent de réagir  pour la forêt, l’intérêt général et les générations futures.

Pour en savoir plus sur la Marche pour la forêt  https://marche-pour-la-foret.webnode.fr