Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


jeudi 20 décembre 2018


à lire : J’ai couru vers le Nil
Le Caire 2011. Romancier égyptien, l’auteur nous plonge dans la « révolution » place Tahrir, ses espoirs et ses massacres, ses amours et ses trahisons. Chacun de ses personnages vit cette immense mobilisation, à partir de la place ou du rôle qu’il tient dans la société égyptienne. Chacun va vivre une rupture dans sa destinée, à l’image de la rupture dans la société égyptienne. On y croise l’hypocrisie des personnages influents, riches et avides de pouvoir et d’ordre militaire, le formidable enthousiasme de la jeunesse dans la « révolution », l’espoir incommensurable dans son aboutissement. Il y a le général chef de la Sécurité d’Etat que l’on connaît par sa fille Diana, qui soigne les blessés, aux côtés de Khaled, fils d’un simple chauffeur, étudiant en médecine. Il y a Achraf, grand bourgeois copte, acteur méprisé par sa famille, gagné par la ferveur révolutionnaire quand il abrite Asma, poursuivie par la police. Il y a Issam, ancien communiste désabusé, qui va mater la grève dans l’usine où travaille et milite Mazen. Nourhane, présentatrice télé ambitieuse qui utilise tout, sexe, religion, pour l’argent… Et, tout au long du roman, un fil conducteur, la relation épistolaire entre Mazen et Asma. Toutes les forces en présence de l’Egypte de 2011 sont là et nous font comprendre ce qui s’est passé, dans toutes les classes de la société, la rigidité et la violence des classes au pouvoir, et, face à elle, l’irrépressible espoir  de libération et d’émancipation…  Ce roman est interdit de publication en Egypte. OM
Alaa El Aswany, Actes Sud, 2018, 23€. (autre œuvre de l’auteur Immeuble Yacoubian)