Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


jeudi 20 décembre 2018


Macron, un genou à terre… et l’autre ?
(éditorial de PES n° 49)

Le roitelet de l’Elysée n’ira plus parader sur la scène internationale avec l’aisance arrogante dont il était coutumier. Ridiculisé par Trump, moqué par Poutine, tanné par Erdogan, le petit fier à poigne risque de n’être que l’ombre de lui-même. Qu’il en soit venu à déléguer Sarko en Géorgie, pour le représenter, souligne qu’il veut éviter les sarcasmes dont on l’afflige. Céder à la rue, pensez donc ! Le petit Bonaparte n’est pas à la hauteur ! Dans les cénacles de la Commission européenne, auprès des chefs d’Etats européens, lui qui s’affichait en leader succédant à Merkel, s’est démonétisé. Toutes ses propositions de « réformes européistes » (budget européen renforcé, armée européenne…) repoussées.

Ceux qui lui ont permis de devenir le locataire de l’Elysée, le représentant des forces néolibérales, tous ceux qui le tiennent en laisse, renâclent déjà. La presse allemande sonne l’alarme : la France est en passe de rejoindre l’Italie, la dette publique va atteindre plus de 100 % du PIB en 2019, le déficit public va exploser les 3 %. Moscovici temporise. La droite extrême et les néo-fascistes jubilent.

Macron à terre ? comme nous l’écrivions sous forme interrogative dans l’édito du mois de septembre dernier, suite à l’affaire Benalla ! Peut-être ! Ce qui est sûr, c’est que la classe dominante et ses desservants s’angoissent : « ça va mal finir ». En fait, on est peut-être au début de quelque chose pouvant être beaucoup plus spectaculaire en 2019. En effet, il n’y a pas que Macron qui a perdu de sa superbe. Theresa May, Angela Merkel, et d’ailleurs tous les autres dirigeants européens, ne parviennent plus à piloter le bateau européen. Les peuples, encastrés dans le carcan de la zone euro de concurrence fiscale et sociale, d’abaissement des droits sociaux, au profit d’une caste de milliardaires et de technocrates, n’en peuvent plus.

L’idéal démocratique, tout en charriant des idées xénophobes, est en train de renaître. Mais comme disait (à peu près) Gramsci : dans le clair-obscur de ce qui peine à éclore, peuvent surgir des monstres. Ce qui devrait surgir, l’émancipation sociale et politique, est confronté à trois grandes menaces : le processus de dérèglement climatique, la prochaine crise économique, la montée des conflits armés.

Le ciel serein n’est pas pour demain.

GD, le 19.12.2018