Macron, un
genou à terre… et l’autre ?
Le
roitelet de l’Elysée n’ira plus parader sur la scène internationale avec
l’aisance arrogante dont il était coutumier. Ridiculisé par Trump, moqué par
Poutine, tanné par Erdogan, le petit fier
à poigne risque de n’être que l’ombre de lui-même. Qu’il en soit venu à
déléguer Sarko en Géorgie, pour le représenter, souligne qu’il veut éviter les
sarcasmes dont on l’afflige. Céder à la rue, pensez donc ! Le petit
Bonaparte n’est pas à la hauteur ! Dans les cénacles de la Commission
européenne, auprès des chefs d’Etats européens, lui qui s’affichait en leader
succédant à Merkel, s’est démonétisé. Toutes ses propositions de
« réformes européistes » (budget européen renforcé, armée
européenne…) repoussées.
Ceux
qui lui ont permis de devenir le locataire de l’Elysée, le représentant des
forces néolibérales, tous ceux qui le tiennent en laisse, renâclent déjà. La
presse allemande sonne l’alarme : la France est en passe de rejoindre
l’Italie, la dette publique va atteindre plus de 100 % du PIB en 2019, le déficit
public va exploser les 3 %. Moscovici temporise. La droite extrême et les
néo-fascistes jubilent.
Macron
à terre ? comme nous l’écrivions sous forme interrogative dans l’édito du
mois de septembre dernier, suite à l’affaire Benalla ! Peut-être ! Ce
qui est sûr, c’est que la classe dominante et ses desservants
s’angoissent : « ça va mal
finir ». En fait, on est peut-être au début de quelque chose pouvant
être beaucoup plus spectaculaire en 2019. En effet, il n’y a pas que Macron qui
a perdu de sa superbe. Theresa May, Angela Merkel, et d’ailleurs tous les
autres dirigeants européens, ne parviennent plus à piloter le bateau européen.
Les peuples, encastrés dans le carcan de la zone euro de concurrence fiscale et
sociale, d’abaissement des droits sociaux, au profit d’une caste de
milliardaires et de technocrates, n’en peuvent plus.
L’idéal
démocratique, tout en charriant des idées xénophobes, est en train de renaître.
Mais comme disait (à peu près) Gramsci : dans le clair-obscur de ce qui
peine à éclore, peuvent surgir des monstres. Ce qui devrait surgir,
l’émancipation sociale et politique, est confronté à trois grandes
menaces : le processus de dérèglement climatique, la prochaine crise
économique, la montée des conflits armés.
Le
ciel serein n’est pas pour demain.
GD,
le 19.12.2018