Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 5 mai 2019


Alertes écologiques

« La maison brûle » sous l’effet de l’empreinte carbonée du mode de production, d’échange et de consommation. Outre l’exploitation humaine, le recours intensif aux énergies fossiles (charbon, pétrole) et à l’extractivisme minier devient insupportable. Depuis des lustres, le réchauffement climatique est avéré, les catastrophes se multiplient (ouragans, inondations…). Qu’importent les alertes scientifiques répétées, les grandes messes médiatisées mettant en scène les « grands » de ce monde pour nous rassurer. Et ce, en prônant une écologie punitive (taxe carbone) assez dérisoire par rapport aux enjeux : ceux du saccage de la planète, de la destruction de la biodiversité et de la vie humaine. Que Trump se retire de l’accord non contraignant sur le climat et permette l’accélération de l’extraction effrénée du gaz et du pétrole de schiste, ou que Bolsonaro, au Brésil, autorise le défrichage intensif de la forêt amazonienne, tout en organisant la chasse aux Indigènes… ne font guère sourciller les gouvernants qui « regardent ailleurs ». Ils pointent du doigt les consommateurs et les incitent à faire de petits gestes, tout en les ponctionnant. Les mobilisations en cours et à venir, comme celle qui s’est produite dernièrement au quartier financier de la Défense à Paris, ont désigné les vrais pollueurs, en particulier Total.

Pour illustrer ce propos général, le recul des glaciers, l’exploitation minière en Norvège, la privatisation prévue des barrages hydroélectriques en France, sont autant d’exemples significatifs.

La ressource en eau qui fond… dans la mer

Une équipe internationale de chercheurs a rendu le verdict après avoir notamment examiné 19 000 glaciers dans le monde et en comparant les photos aériennes et satellites au cours des 50 dernières années : 9 600 milliards de tonnes de glace ont disparu. Le phénomène s’est accéléré au cours de la dernière décennie (2006-2016), occasionnant la perte de 335 milliards de tonnes de glace chaque année, soit 3 fois le volume de glace de l’ensemble des Alpes européennes. Cette fonte se produit aussi bien en Alaska qu’en Patagonie. Le plus alarmant, pour les populations qui y vivent, c’est l’état dégradé des glaciers dits tropicaux dans la cordillère  des Andes, en Equateur, au Pérou, dans le Caucase ou les Alpes. Si le rythme actuel de réchauffement et de fonte se maintient, nombre d’entre eux disparaîtront d’ici la seconde moitié du 21ème siècle, diagnostiquent les chercheurs. On imagine déjà les conséquences, pour l’agriculture et les hommes, de l’amenuisement de cette ressource en eau qui, via les fleuves, se déversera dans la mer.

Demain, des Lapons intoxiqués

La société NUSSIR vient d’obtenir, en Norvège, l’autorisation d’exploiter en Laponie, le plus gros gisement de cuivre, d’or, d’argent, de platine. Elle compte extraire 6 500 tonnes de minerai par jour. Elle a prévu de déverser dans un fjord à proximité, les boues toxiques chargées de produits chimiques et de métaux lourds. Tant pis pour le saumon sauvage qui s’y trouve et les terres traditionnelles d’élevage de rennes. Les Sami, ces populations qui en vivent, se mobilisent. Le ministre leur a répondu que c’était pour la bonne cause de la transition écologique : « Les matériaux seront utilisés pour les panneaux solaires, les éoliennes et les voitures électriques ». Le même type d’argument pour un pétrole propre et moins cher avait déjà été utilisé pour l’exploitation de l’or noir dans l’Arctique.

Bientôt… la grande braderie es barrages

La France est mise en demeure par la Commission européenne : la privatisation des barrages, par mise en concurrence des prétendants, doit être réalisée d’ici fin 2019. Fillon en a fait la promesse en 2010. Edouard Philippe a répondu que son gouvernement y travaillait et que 150 barrages étaient concernés. Total, la suédoise Vattenfall, le finlandais Fortum, à l’affût, sont autant de rapaces qui piaffent pour s’accaparer ces actifs rentables, financés par les contribuables. Las, il faut compter avec les Gilets Jaunes et, pour la privatisation des aéroports de Paris qui provoque des haut-le-cœur, sur les critiques virulentes de la CGT, de SUD et des experts. Les barrages hydro-électriques ne produisent pas seulement de l’électricité à bas coût, mais aussi de l’eau pour les agriculteurs, les bases de loisirs, et refroidissent également les centrales nucléaires. Pour les gouvernants, il ne faut donc pas « agir trop vite » et attendre les européennes pour les brader…

Serge Victor