Chasse aux
migrant-e-s
Au Soudan
Ce
que certains médias présentent comme une avancée démocratique, sous-entendant
que les demandeurs d’asile soudanais peuvent rentrer dans leur pays …. est la
création d’un Conseil Souverain :
5 militaires (qui étaient au pouvoir avec Omar El Bachir) + 6 civils, avec l’objectif d’écrire une nouvelle
Constitution dans les 39 mois et de
former un gouvernement dans les 3 mois
sans légitimité démocratique. Ceci sous l’œil très attentif de l’Arabie
Saoudite et des Emirats arabes qui ont toujours considéré le Soudan comme une colonie. J’espère me tromper mais je
pense que l’emprisonnement d’Omar El Bachir (le dictateur pendant 30 ans), la
formation du conseil souverain ne sont que manœuvres
pour calmer la colère du peuple et gagner du temps. La mafia militaire au
pouvoir et ses alliés ne laisseront pas un système réellement démocratique
s’installer au Soudan, n’accepteront pas de perdre tous les privilèges qu’ils
ont et ne prendront pas le risque de se retrouver à rendre des comptes à un
Tribunal International. Au Soudan, le
clan El Bachir est toujours au pouvoir et renvoyer les Soudanais qui ont lutté
contre ce système, ce serait les renvoyer au mieux à la clandestinité, au pire à
la prison, aux tortures, à l’esclavage,
à la mort. Jean-Louis.
En Belgique
Depuis
les élections de mai 2019, il n’y a toujours pas de gouvernement fédéral mais
un gouvernement pour les affaires courantes n’ayant pas le droit de prendre des
décisions importantes, notamment sur le plan budgétaire. Selon des militants
belges, les expulsions augmentent, 3 nouveaux centres de détention pour
étrangers sont en construction, les
rafles policières s’accentuent, y compris au parc Maximilien à Bruxelles où
300 à 400 personnes exilées viennent
chercher à manger auprès des associations comme les Cuistots Solidaires. La
chasse aux migrants est journalière, la traque incessante, partout dans les
gares, les aéroports, les abris-bus, les lieux publics, au guichet des
administrations (mariage, cohabitation ou déclaration de naissance) ou encore chez
les hébergeurs. PARTOUT. Un centre
d’hébergement temporaire va fermer dans les prochains jours : 250
personnes vont rejoindre les milliers qui survivent déjà dans la rue. C’est une
catastrophe, nous dit cette militante
car il n’y a pas assez d’hébergeurs. Les
travailleurs sans papiers sont estimés à 200 000. C’est probablement
plus. Une Coordination des Sans-Papiers
défend leurs droits, organise des marches, des manifestations, des débats,
contacte des associations pour la convergence des luttes, des élus politiques
pour faire entendre leurs revendications : la régularisation pour toutes et tous, un logement digne et la liberté
de circuler et de s’installer. Lucette.
En France
En Haute-Saône, les expulsions et
transferts en Centre de Rétention administrative sont légions ces mois-ci. Des familles arméniennes, albanaises, géorgiennes et
autres ont été séparées. De jeunes Africains et Afghans sont sur le point
d’être déportés. Les informations parvenues au Comité d’Aide et de Défense des
Migrants 70 ne sont, semble-t-il, que le haut de l’iceberg. L’orchestration par
l’Etat, et son zélé préfet Zyad Khoury des déportations des familles sont
indignes. Exemple : une famille géorgienne. Plus de 10 ans en France. 5
enfants dont 4 nés en France suivant une scolarité normale. Rejet OFPRA. Rejet
CNDA. En 2017, une nouvelle demande
aboutit à un récépissé de carte de séjour jusqu’en mars 2019. Espérant obtenir
un renouvellement, c’est une assignation à résidence qui tombe jusqu’à fin
avril 2019. Suivra une attente interminable, traumatisante jusqu’à la
notification en juillet de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF)
et de se rendre à Roissy… par ses propres moyens !! Les enfants ont été
expulsés dans un pays qu’ils ne connaissent pas, dont ils ne parlent pas la
langue. Nous avions déjà dénoncé en avril dans une lettre ouverte (avec la LDH)
les conditions inhumaines de la séparation d’une famille kosovare, de l’assignation
à résidence de la maman enceinte avec 2 enfants en bas âge, de ses 2 placements
en Centre de Rétention Administrative à Metz puis Mesnil-Amelot. Alors que les
services préfectoraux, sous la houlette du préfet analysent les dossiers, rédigent
assignations, OQTF et autre IRTF-Interdiction de Retour sur le Territoire Français,
sur le terrain, certains demandeurs d’asile vivent dans des logements proches
de l’insalubrité (charançons, punaises…), parfois dehors, sans ressources - le préfet ne les autorise
pas à travailler. Ils survivent grâce aux dépannages alimentaires et
vestimentaires des associations caritatives, comblant la carence de l’Etat. Ces
situations se reproduisent partout en France où des milliers de personnes survivent
dans la rue à la veille de l’hiver. Lucette. cadm70@laposte.net
http://www.facebook.com/cadm70/