La revue des
dingos
qui
prétendent nous gouverner
Le
G7 à Biarritz fut ce grand raout dispendieux sous forte escorte policière, pour
que chacun d’entre eux pérore sur l’avenir du monde dont ils n’ont que faire.
Trump,
au tweet plus rapide que son ombre, entendait jouer au poker menteur. Johnson
du Royaume désuni s’est fait taiseux, comme tous les autres sur le débat
annoncé, à savoir l’accroissement des inégalités dont tous avaient promis de
parler. Macron, le grand ordonnateur de cette revue, a tenté de réintroduire
Poutine, l’exclu de la bande. Mais Poutine le matois attend son heure, sûr de
sa puissance retrouvée.
Puis,
tous, brusquement, se sont mis à déplorer l’incendie de l’Amazonie, qui
s’embrasa en plein G7. Ce fut l’occasion de quelques noms d’oiseaux jetés
médiatiquement en pâture entre Bolsonaro le cinglé et Macron, s’intronisant
Grand Mamamouchi de la défense du poumon de la planète… On a pu, peu après,
mesurer l’effet de ses grandes envolées lorsque, comprenant complaisamment la
colère des maires voulant éloigner les vapeurs de glyphosate d’au moins 150
mètres des habitations et des écoles, grand seigneur, il leur accorda 5 à 10
mètres.
Mais
le clou de cette grand’messe, pour en revenir au G7, fut l’invitation inopinée
( !) du ministre des affaires étrangères iranien. En coulisses, en effet,
tous s’inquiétaient de la guerre (de basse intensité ?) déclarée aux
mollahs à coups de sanctions pour avoir… trop bien respecté l’accord sur le
nucléaire ! Cet embargo qui vise à étouffer le peuple iranien afin de
provoquer un changement de régime, c’est bien le calcul cynique du tonitruant
Trump ! Résultat : au-delà des pourparlers feutrés, quelque temps
après, des pétroliers étaient victimes d’attentats dans le Golfe puis les
raffineries saoudiennes embrasées. Cette contre-attaque iranienne, qui n’ose se
revendiquer, est à la mesure des menaces de la grande puissance états-unienne
dans l’impuissance de riposter. A l’heure où les Etats-Unis tentent
laborieusement de se dégager du bourbier proche-oriental, de se « tourner
vers l’Asie » et d’abaisser les prétentions pékinoises sur le monde,
Trump, le pontifiant, a dû en rabattre… Mais son allié, Israël, est lui, de
plus en plus belliqueux, n’hésitant plus à bombarder en Syrie, en Irak, les
milices pro-iraniennes. Bref, ils sont nombreux à danser au bord du gouffre du
volcan, prêt à s’embraser… Les marchands de canons sont à la joie, Russie d’un
côté, et de l’autre, les USA, la France et d’autres. Pendant ce temps, Xi Jin Ping,
le Chinois placide, au sourire carnassier, rit sous cape. Quoique… Hong Kong,
l’épine dans la queue du dragon, l’exaspère. Pour l’heure, il laisse pourrir la
situation ; prévoyant, il est assuré que les provinces de Shenzhen et de Shanghai
pourront prendre la relève de cette place financière qui ose se rebeller.
Le
freluquet Macron qui veut jouer dans la cour des grands, s’institue non
seulement sauveur de la planète, mais en Europe, il entend prendre la barre du
bateau ivre. Le Brexit qui n’en finit pas de se conclure, les frasques italiennes
qui tournent à la commedia dell’arte,
Merkel, empêtrée dans son alliance distordue par la montée de l’extrême-droite,
la montée des nationalismes xénophobes à l’Est, la récession économique qui
menace, tout comme la crise pétrolière qui pourrait s’annoncer.
Bref,
à part le bonze mandarin chinois, toutes les bouffonneries des grands de ce
monde révèlent l’ingouvernementalité dans laquelle ils s’engoncent. Même le
tsar de Russie, Poutine, se fait du souci face aux manifestations répétées qui
le prennent pour cible dans son propre empire. C’est dire !
Les
galéjades, les bouffonneries de tous ces boni-menteurs n’ont que faire des
lanceurs d’alerte sur l’état désastreux du climat. Ce ne sont, pour eux, malgré
leurs cris d’orfraie, que jérémiades. La croissance, la puissance, la
concurrence effrénée, sont plus importantes à leurs yeux avides.
Mais,
à chaque poussée de fièvre, montent partout les révoltes des peuples,
inabouties. Jusqu’à quand ?
GD,
le 25.09.2019