Brexit. Vers
la désunion du Royaume-Uni ?
Quels
sont les facteurs qui ont conduit le Royaume-Uni à la décision controversée de
sortir de l’Union européenne ? Pour tenter de répondre à cette question,
il est nécessaire d’avoir en tête quelques spécificités propres à la Grande-Bretagne
pour les resituer dans le contexte global des tensions qui secouent l’UE.
Ce
pays s’est constitué en unifiant à l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Ecosse,
puis l’Irlande colonisée, avant sa partition entre l’Irlande et l’Ulster, cette
dernière restant rattachée à la Grande-Bretagne malgré la lutte indépendantiste
menée par l’IRA. En outre, deuxième particularité, le Royaume-Uni, entré
tardivement dans l’UE, n’a pas adhéré à l’euro et a donc conservé sa
souveraineté monétaire et un ancrage atlantiste bien plus profond que les
autres pays européens. De surcroit, la
cassure avec l’UE est la résultante des politiques néolibérales aboutissant à
une désindustrialisation et à une financiarisation de l’économie affectant les
classes ouvrières et populaires et divisant les classes dominantes.
Enfin,
au sortir de la 2ème guerre mondiale, l’empire britannique se
déconstruit sous la forme résiduelle du Commonwealth, reléguant sa suprématie
d’antan à une nostalgie impériale désuète sous parapluie étatsunien. Les crises
du capitalisme keynésien/fordiste dans les années 70, puis la crise financière
de 2008 ont fait surgir des représentations idéologiques contradictoires,
fracturant la formation sociale britannique et conduisant à une perte de légitimité
des dominants. Pour les classes ouvrières et populaires frappées par
l’austérité, la précarité et la paupérisation dans la dernière période, c’est
l’Union européenne qui serait responsable de tous les maux qu’elles subissent
et surtout l’immigration européenne qu’elle favorise. Ce constat est surtout
prégnant dans le Nord, anciennement industriel (région de Manchester), où la
précarité et la concurrence entre travailleurs ont favorisé la baisse des
salaires et le racisme. Toute espérance sociale étant rejetée par les échecs du
mouvement syndical et l’évolution blairiste du parti travailliste, il ne pouvait
guère en être autrement, d’autant que les classes dominantes, sous l’égide du
capital financier, agitèrent les mêmes boucs émissaires : l’UE et
l’immigration.
Toutefois,
la crise de 2008 et l’accélération de la concurrence internationale provoquaient
des divisions au sein des élites et des partis politiques. Pour les
ultra-libéraux, la fuite en avant est requise : le système juridique de l’UE
est trop contraignant, il faut récuser les normes sociales, environnementales
et sanitaires, conserver les paradis fiscaux afin que la City, la place financière
de Londres, puisse posséder un rôle prépondérant à l’instar de Singapour, ce
paradis fiscal. Cette vision se heurte à celle du patronat industriel anglais
qui ne s’y retrouve plus. Cette réalité rend compte de l’ingouvernementalité
qui affecte dans la dernière période le système institutionnel du Royaume-(dés)Uni.
Pour
vérifier et illustrer le schéma explicatif ci-dessus, il convient de revisiter
l’histoire récente permettant d’éclairer l’interprétation du présent. Ci-après
on fera l’impasse sur des évènements qui n’ont fait que favoriser les choix
ultralibéraux sur fond de sujétion et de perte d’influence de la « Grande »-Bretagne,
à savoir la guerre civile en Irlande du nord, ainsi que les interventions
militaires aux côtés des USA (Afghanistan, Irak…).
La crise de
1974 et le choix de l’ultra-libéralisme
Le
retour des conservateurs au pouvoir (1953-1956) marque déjà le rejet du
keynésianisme : dénationalisation entamée de l’industrie de l’acier et des
transports, candidature avortée à l’entrée dans le marché commun (1959), qui
n’aboutira qu’en 1970. La mise en cause du keynésianisme signe le retour du
parti travailliste avec une voix de majorité. La combativité du mouvement
syndical, la grève nationale des cheminots (hausse de 30 % du salaire) ne
modifieront pas la ligne libérale de gestion de la crise, sans l’affronter. Le
référendum pour intégrer l’Europe est confirmé par 2/3 des voix pour le Oui et
une participation de 64.5%. Ce qui est nouveau, ce n’est pas seulement la forte
inflation (30% en 1975), le million de chômeurs, mais surtout, l’émergence du
parti nationaliste écossais (30 % des voix) et du Pays de Galles. Elle marque
la perte d’influence des travaillistes : la réduction du niveau de vie a
déçu. Le Royaume-Uni régressant au 6ème rang mondial est qualifié
« d’homme malade » de l’Europe. L’exploitation du pétrole en mer du
Nord n’y changera rien ; la victoire des conservateurs en 1979, sous
l’impulsion des thèses de Milton Friedmann marque l’avènement dominant de l’ultra-libéralisme.
Du
thatcherisme au blairisme
La
« purge » décidée par la « dame de fer » est sévère :
privatisations, délocalisations, limitation du crédit pour les « canards
boiteux », réduction des dépenses publiques (- 51 % pour le logement, - 6 %
pour l’éducation, - 6 % pour l’environnement, vente du capital immobilier de
l’Etat, sauf la police (+ 30 %). On comprend pourquoi : il fallait briser
le mouvement syndical. 1981 : loi dite de « protection de
l’emploi » facilitant les licenciements et réduisant les indemnités
chômage. 1982 : loi contre le droit de grève, autorisée seulement par vote
à bulletin secret majoritaire, à défaut, amendes au syndicat. La grande grève
des mineurs (1984-1986) a pu ainsi être brisée faute de solidarité effective
des autres salariés. L’importance du chômage (1.4 million en 1986), de la
pauvreté et de la précarité, l’explosion des familles monoparentales (7 % en
1979, 14 % en 1985) ont rendu impopulaire Mme Thatcher, à tel point que les conservateurs
ont fini par l’éjecter au profit de John Major, plus présentable. En effet,
l’embellie patriotique national-impériale lors de la guerre des Malouines a été
de courte durée (52 % en juin 1982). Cette expédition militaire, les
30 000 hommes mobilisés avec assistance technique des USA, s’est traduite
par 255 morts, 777 blessés, pour un coût de 700 milliards de livres sterling,
prolongé par 600 millions par an pour maintenir une base et des troupes sur
place.
Quant
aux relations avec l’UE, si le gouvernement Thatcher a pu obtenir une réduction
de sa contribution, son combat contre la Politique Agricole Commune (PAC) s’est
traduit par un échec. La purge faite (1979-1980),
John Major et les conservateurs vont poursuivre la même politique (3 millions
de chômeurs) tout en affrontant la crise du système monétaire européen (valeur
flottante des monnaies). Si la dévaluation de la livre sterling suscite une
fragile embellie, après les accords de Maastricht signés par la Grande-Bretagne,
va monter l’euroscepticisme parmi les conservateurs dont la popularité
s’effondre au profit des travaillistes qui adhèrent à une vision renouvelée, en
apparence, du néo-libéralisme. Tony Blair qui prône une « troisième
voie » a pris la tête de ce parti en 1994. Plus question de nationalisations, il faut s’adapter. En
fait, la nouveauté est surtout tactique. La « triangulation » promue
consiste à capter les voix des électeurs des classes moyennes tout en tentant
de ne pas trop se faire désavouer par les classes populaires.
L’arrivée
du gouvernement Blair en 1997, avec
un score de 49.1 % et une faible participation électorale (59.4 %), inaugure,
sous prétexte d’une « démocratie des
partenaires », l’ère de la précarité tous azimuts : flexibilité,
employabilité, compétitivité, appel à la générosité compassionnelle (le Care) se conjuguent avec les mesures
coercitives contre les chômeurs. Vis-à-vis de l’UE, Blair parvient à freiner les
velléités des fédéralistes européens, en imposant le droit de véto sur les
politiques en matière d’affaires étrangères, de fiscalité, de sécurité. Il rêve
de transformer le parti travailliste en parti démocrate à la Clinton. Son
engagement dans les guerres d’Afghanistan, d’Irak, la montée d’un mouvement
contre les interventions militaires, vont finir par le déconsidérer, y compris
auprès des classes moyennes. Il est considéré désormais par « l’opinion »,
comme le personnage le plus haï d’autant que son goût immodéré pour l’argent a
peu à voir avec sa base électorale traditionnelle.
Pendant
cette période, le parti conservateur se reconstruit difficilement une nouvelle
virginité. Il doit faire face à la perte d’adhérents, au vieillissement de sa
base militante (moyenne d’âge : 65 ans) et aux affaires de corruption et
de mœurs délétères au sein même de son élite. Il prône désormais, outre la
souveraineté nationale, et en même temps, le libéralisme économique et
culturel. S’adaptant à l’évolution sociétale, il revendique l’égalité de sexes,
l’intégration des femmes et des minorités, la dépénalisation des drogues
douces, l’union des conjoints de même sexe. Ce virage lui permet d’intégrer une
génération de « branchés », avocats, chefs d’entreprises, tous thatchériens
échevelés, bref, des gagnants de la mondialisation, ce qui finira par poser
problème… C’est donc l’impopularité de Tony Blair qui offre au parti
conservateur l’occasion de revenir au pouvoir.
Le retour
des conservateurs et la crise de 2008
Le
gouvernement Cameron, qui succède à celui de Tony Blair, doit compter avec les
tensions qui agitent son parti, sa majorité disparate, les libéraux et les
nationalistes, notamment les Ecossais. La crise de 2008 va accentuer les
clivages sur la question de savoir s’il faut quitter l’UE et sur fond de rejet
de la politique migratoire au sein même de l’espace européen.
Pour
tenter de sortir de l’impasse, Cameron qui défend une position pro-européenne à
renégocier, recourt au référendum. Or, le Brexit l’emporte par 51.9 % des voix
et suscite un séisme au sein du Royaume-Uni. Ce sont les régions les plus
pauvres, les plus désindustrialisées qui ont voté pour la sortie de l’UE (Nord
de l’Angleterre, Pays de Galles), les Ecossais et les classes moyennes voulant
y rester. Face à la réalité de ce Royaume désuni, Theresa May est une solution
de compromis pour engager des tractations avec Bruxelles. Sans entrer dans les
détails laborieux des marchandages, manœuvres et du refus des plans de sortie
présentés au Parlement par May, « le robot », leur signification est
limpide : l’ingouvernementalité s’installe, Brexit dur ou mou ? Appel
à un nouveau référendum pour rester dans l’UE… Pour en sortir Theresa May
provoque des élections anticipées pour recomposer une majorité plus ample.
Patatras ! Les élections anticipées de 2018 réduisent la majorité
conservatrice, à savoir en comptant avec le renfort du parti nord-irlandais et de
l’UKIP d’extrême-droite (1). Après des débats de plus en plus houleux au sein
du Parlement et les rebuffades essuyées par Theresa May, Boris Johnson s’impose
et tente un coup de force pour rallier une majorité au Brexit dur. Nouvel échec
et nouvelles élections prévues en
décembre 2019.
Entretemps,
le parti travailliste, sous l’impulsion de Corbyn, s’est transformé,
marginalisant les blairistes honnis, et ce, malgré les réticences des
parlementaires qui défendent toujours la 3ème voie sans issue. Les
guerres en Irak ont mobilisé la jeunesse, les syndicats ont poussé pour revenir
aux fondamentaux originels du travaillisme…
Vers les
élections, nouvelle impasse ?
Avant
d’examiner les positions, programmes, défendus par les différentes forces
électorales, tirer le portrait du « chien fou » Boris Johnson et
examiner les conséquences du Brexit, c’est suggérer l’enjeu de cette campagne
hors normes.
Johnson,
c’est l’homme des coups de poker : jouer la carte du racisme pour rallier
une frange populaire anti-immigration pour mieux assurer la prépondérance de la
finance dérégulée. Le « bouffon », qui rêve d’un retour imaginaire à
l’Empire, a tenu des propos éloquents, en 2006 (2) : « les résidents africains sont des négrillons à figure de pastèque » !
« Obama est un demi-kenyan qui a une
aversion ancestrale pour l’Empire britannique ». Ce que le pitre fait
passer pour du langage satirique converge avec la propagande de l’énergumène
Farage, le brexiteur d’extrême-droite. Leurs cibles communes : les ethnies
étrangères et la religion musulmane Ce suprémaciste blanc, britannique, semble
préparer l’opinion au pire, à savoir les conséquences probables du Brexit.
En
effet, le Royaume-(dé)Uni ne sortira pas indemne d’une rupture avec l’UE, même
si d’un côté ou de l’autre de la Manche, on s’apprête à colmater les plus
grandes brèches. Des documents confidentiels font entendre qu’il faut prévoir
une pénurie de légumes et de fruits frais, le manque de produits chimiques pour
le traitement des eaux et pour les hôpitaux, des risques de rupture
d’approvisionnement des pharmacies. Les ¾
des médicaments utilisés transitent par le tunnel de la Manche.
D’immenses parkings et entrepôts sont d’ores et déjà en construction pour
éviter le trop-plein d’embouteillages, suscités par les contrôles douaniers.
Et, à cette liste, non exhaustive, on peut ajouter la possible pénurie de
carburants, les échauffourées entre pécheurs britanniques et européens et, à coup
sûr, la hausse des prix provoquée par la réintroduction des taxes des produits
européens, sans oublier les convulsions en Irlande du Nord (cf encart).
C’est
que le Royaume-Uni dépend à 50 % des importations étrangères. La mondialisation
et la construction européenne ont produit des effets dont on peut difficilement
se dépêtrer dans le cadre du capitalisme. La vitesse de circulation des
marchandises entravée aura un impact sur le niveau de vie, sur le consumérisme dans
cette grande île désindustrialisée, dont la production agricole est insuffisante. Les « stratèges » du
pire ont déjà « dégagé » pour le no deal, une trésorerie de 2
milliards de livres sterling.
Qui
peut l’emporter dans ce jeu à qui perd gagne ? Le parti conservateur, même
s’il a perdu en nombre d’adhérents (1.5 million en 1980, 124 000 en 2018)
a vu sa moyenne d’âge rajeunie (57 ans !) avec l’afflux de jeunes loups
issus ou proches des milieux financiers. Son influence réside dans ses réseaux
puissants de donateurs, dont des fonds spéculatifs, dans les médias de la
presse poubelle (Robert Murdoch) et les think tanks et autres lobbys. Mais tout
est relatif. Aux élections de 2015, les conservateurs ont recueilli 32.8
millions de livres sterling à comparer aux 51.1 millions récoltés par le parti
travailliste grâce aux adhésions individuelles (550 000 adhérents). Nombre
de jeunes séduits par Corbyn ont transformé sociologiquement ce parti. Mais il
faut compter également avec le parti écossais (118 000 adhérents) et les
libéraux, pro-business mais qui comptent révoquer le Brexit, comme les Ecossais
autonomistes, voire indépendantistes.
Face
aux programmes des deux grands prétendants, le patronat traditionnel est
effaré : « à droite, c’est la
menace de la déréglementation complète, de l’économie insulaire, à gauche, le
délire égalitaire de l’économie capitaliste ». Sûr que les patrons de
l’économie non-financière ne sont pas très enthousiastes pour voter à
contrecœur pour les conservateurs, ces tories « singapouriens ».
Resterait bien les libéraux trop faibles, mais pas question de voter pour
Farage, brexiteur d’extrême-droite, qui, c’est un comble, se rallie à Johnson
en lui promettant de ne pas présenter de candidats contre les conservateurs,
préférant pêcher en eaux troubles parmi les paupérisés, désorientés,
anti-immigration.
Toute
la classe dominante et les milieux d’affaires européens de même sont sur le
qui-vive. Où nous mène Corbyn avec son programme de nationalisations (télécom,
trains, électricité, eau), l’augmentation de l’imposition des plus riches, son
offre d’internet gratuit, sa promesse de renégocier le Brexit pour rester dans
l’union douanière puis de décider d’un nouveau référendum ?...
Conclusion
provisoire
La
rétrospective historique, bien que lacunaire (3), suggère que la
financiarisation de l’économie a entamé un processus de dislocation de la
formation sociale britannique : fin de l’alternance instaurée pour tenter
de la maintenir, redynamisation des nationalismes latents (Ecosse, Pays de Galles)
et surgissement d’un parti keynésien combattif. Apparemment sur fond de
démagogie outrancière, d’attaques contre le prétendu antisémitisme de Corbyn, les
conservateurs risquent de l’emporter dans un contexte toujours marqué par
l’ingouvernnementalité. Demeure la question de savoir si, au-delà de ce
théâtre, le mouvement social et syndical sortira de sa relative passivité.
Gérard
Deneux, le 27.11.2019
Sources : le Monde Diplomatique – le Monde – Histoire de la Grande-Bretagne de Roland
Marx – éd. Perrin (2004)
(1)
L’indépendance de
l’Irlande a été acquise en 1921 aux termes d’une lutte sanglante (cf film de
Ken Loach Le vent se lève). Il existe
plusieurs partis nord-irlandais : les plus importants sont le Sinn Fein et
le parti Unioniste pro-Brexit, DUP (cf encart). Le conflit pourrait reprendre
d’autant qu’une majorité de nord-irlandais se sont prononcés pour rester dans
l’UE (comme les Ecossais). En outre, les groupes paramilitaires sont toujours
actifs.
(2)
Cf article du juriste
anglais Philippe Sand, le Monde du
19.09.2019
(3)
Il aurait fallu
souligner le désaveu/rejet de la crise politicienne : malversations,
scandales, moeurs douteuses… et l’opposition aux guerres d’Irak et
d’Afghanistan qui, dans la mémoire collective, sont imputées au parti
travailliste blairiste
Encart
Frontière ?
La question de la frontière à instaurer fait l’objet
de polémiques et de tractations pour éviter le pire. Suite aux accords du « Vendredi
saint », signant la fin de la guerre civile (1969-1982 – 3 500 morts)
entre catholiques et protestants, soit entre indépendantistes voulant rattacher
l’Ulster à l’Irlande et Unionistes pro-britanniques, un compromis bancal s’est
instauré. Pas de frontière entre l’Irlande et l’Ulster, gouvernement d’union nationale
qui est rompu depuis plus de « mille jours ». Sinn Fein, successeur
de l’IRA, n’y siège plus, laissant
l’aile la plus droitière et pro-Royaume Uni libre d’exercer la pression
maximale sur le gouvernement de Theresa May, ne disposant avec le parti que
d’une voix de majorité… divisée.
Pour en savoir plus, lire les articles du Monde Diplomatique de novembre 2019 et
le reportage paru dans le Monde du 3
et 4 novembre.
Autre encart (si besoin)
L’économie
prime sur l’écologie
Par ordonnance, le Ministre de l’écologie signe une
dérogation au code de l’environnement pour construire d’urgence des postes
frontières pour cause de Brexit
Point de vue
de Trazibule