Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 29 août 2021

 

Nous avons lu…

 

Le bateau ivre

Toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite. Il est nécessaire de le rappeler tant nous aurions la fâcheuse tendance à identifier tous les personnages surgis de « l’imagination  de l’auteur ». Il met en scène un président de la République, des ministres, des parlementaires, des leaders d’opinion (universitaires, journalistes, essayistes…) face à des attentats successifs revendiqués par des « islamistes ». Comment faire pour contenir ces actes de « barbarie » qui ne peuvent que nuire à la « carrière » d’un président qui pense déjà à sa réélection face à un futur candidat de l’extrême droite ? Désigner « l’ennemi », les islamistes, quitte à amalgamer islamisme et islam, et à stigmatiser les musulmans. C’est la spirale de la manipulation, à laquelle participent une grande partie de la « machine médiatique », mais aussi des associations comme SOS Laïcité… Comment réduire au silence les quelques journaux comme Politique Hebdo ou Medialibre ? En les interdisant par décret du ministre de l’Intérieur. Le président, n’écoutant personne, sauf celles et ceux qui le flattent, prend des décisions toujours plus anti-démocratiques, liberticides, allant jusqu’à engager un référendum pour supprimer le Conseil constitutionnel qui a annulé la loi sur le voile à l’université… Cette fiction nous parle de l’histoire immédiate… L’auteur fait vivre quelques personnages, deux députés et un universitaire notamment, résistant aux pressions qu’ils subissent pour « rentrer dans le rang ». Le bateau ivre vogue sur des flots nauséabonds… jusqu’aux présidentielles en 2022… jusqu’à la victoire de… Vous le saurez en lisant ce premier roman d’un auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur les questions internationales et stratégiques. OM

Pascal Boniface, ed Armand Colin, juin 2021, 17.90€        

 

Manuel indocile des sciences sociales.

Pour des savoirs résistants

Ce livre déconstruit les fausses évidences comme celles qui célèbrent le marché libre, la méritocratie, le parlementarisme démocratique et de nombreux « mécanismes » qui produisent l’exploitation des travailleurs, la transmission des capitaux, les discriminations, la ruine des services publics. Face aux désordres internationaux, aux guerres imposées, comme au dérèglement climatique, les contributions de plus de 100 auteurs (sociologues bourdieusiens, économistes atterrés, nouveaux historiens et acteurs du mouvement social) aident à résister à l’infantilisation, à la distraction permanente qui invitent à la résignation et à l’indifférence. Et, pour citer l’intervention décalée de Bruno Gaccio, il faut se défaire de « l’idée que les crétins sont aux commandes pour longtemps à cause d’autres crétins qui, en spectateurs résignés, laissent faire ». « L’idiocratie n’a besoin que de moutons votants pour choisir qui leur racontera des histoires à dormir debout ». Comme avec Macron, les con-sacrés par la grâce électorale, forment, pour la plupart, une cour béate, rassasiée par quelques faveurs et un simulacre de Parlement qui vote comme une machine. Ce manuel à absorber à petites doses, selon les thèmes proposés, devrait constituer la livre de chevet des partisans de la transformation sociale. GD.

Plus de 100 auteurs, sous la direction de la Fondation Copernic, ed. La Découverte, 2019, 25€