Présidentielles. Législatives…
Pour que rien ne change, sinon en pire
Quelques réflexions en ce début 2017
Il est toujours hasardeux de faire des
pronostics. Toutefois, un certain nombre de constats s’impose. Il y a d’abord le trop plein de candidats pour
les présidentielles chargées, à l’origine, d’imposer un homme providentiel. Or,
aucun des prétendants ne peut revendiquer ce titre et pour cause : la
faillite du néolibéralisme est avérée. Et pourtant tous ceux qui entendent
poursuivre dans cette voie sont persuadés que, pour regagner des parts de marché
sur les concurrents, séduire les investisseurs étrangers et réduire la dette
publique, il n’y a pas d’autre alternative. D’où un grand désarroi et une
surenchère démagogique dans les partis dits de gouvernement. Fillon, Valls,
Macron à quelques variantes près, sont les champions de cette voie cul-de-sac,
même si, au PS, les promesses sociales ont surtout pour objet de sauver
l’appareil en déconfiture…
Fillon s’est imposé à la primaire de
la droite. Les régressions qu’il a annoncées en particulier la privatisation
partielle de la Sécurité Sociale et la régression des droits des chômeurs
effraient un électorat centriste. C’est que les classes moyennes elles-mêmes
sont affectées désormais par la crise. Des voix s’élèvent dans son propre camp
pour l’inviter à revoir ses mesures les plus impopulaires.
La gauche de droite est au bord de
l’implosion. Hollande a liquidé le PS d’antan mais pour certains, il faut
sauver les meubles car tous savent que la défaite annoncée est irrémédiable. Montebourg,
Hamon et quelques autres veulent s’apprêter à vivre dans l’opposition avec une
ligne relookée. Quant aux barons et autres députés, ils tentent de se réfugier
dans leur fief en priant de ne pas être emportés par la Berezina.
Quant à Macron qui, entre deux eaux,
tarde à révéler son propre programme, tout en faisant croire que l’ex-banquier
de Rothschild, ministre de l’économie du gouvernement Hollande, est un homme
nouveau, il apparaît pour l’heure comme une bulle médiatique prête à crever. Il
semble pourtant qu’à défaut de Bayrou qui n’est pas entré dans la course il
puisse encore séduire une frange conséquente des classes moyennes ubérisées.
L’incertitude n’est apparemment plus
de mise malgré le bruit médiatique tentant de vendre ces produits faisandés.
Malgré la propagande invitant au civisme des inscriptions électorales, le taux
d’abstention ou de vote blanc ou nul risque d’atteindre un chiffre record. Et
c’est bien ce qui explique, pour partie, cette propagande effrénée pour les
présidentielles. Il s’agit de faire croire qu’il s’agit d’un enjeu majeur.
A la gauche de gauche, Mélenchon et
les candidats du NPA et de LO peuvent au total faire un score honorable (de 12
à 15%) sans pour autant changer la donne. Celle d’une montée en puissance de Le
Pen. Elle pourrait bien passer en tête au 1er tour. Au second tour,
tous, les médias, les apparatchiks des partis voudront rééditer le coup de
Chirac contre Le Pen de 2002. Même si l’exercice s’avère désormais plus
difficile, cela pourrait encore marcher. Mais tous éviteront de dire qu’une
Marine Le Pen présidente sans majorité serait impuissante. Le scrutin
uninominal à deux tours et le vote dit républicain contre ce candidat
bloqueront sa mise en orbite gouvernemental. C’est là qu’il convient de
mobiliser la mémoire historique : les partis fascistes, en Italie comme en
Allemagne, ne sont parvenus au pouvoir qu’en alliance avec les partis
conservateurs et sur fond de crise économique et sociale apparemment
insurmontable. En France, on n’en est pas encore là bien que le Front dit
républicain ait désormais du plomb dans l’aile.
En tout état de cause, le scénario le
plus probable au sortir de cette séquence électorale pourrait bien prendre la
forme d’un président mal élu et d’une assemblée parlementaire sans majorité
stable. Ce serait, plus tôt que prévu, la reconduction de ce qui s’est passé en
fin de mandat « hollandais ». C’est d’ailleurs ce cas de figure que
veut éviter Fillon en cadenassant les investitures en vue des législatives. En
fait, ce nostalgique du thatchérisme revu à la sauce traditionnaliste catho, se
trompe d’époque. Il pourrait bien s’en apercevoir assez vite.
Il y a d’abord l’élection de Trump aux
Etats-Unis. Avec la politique qu’il compte mener, la montée des taux d’intérêt,
le retour à l’inflation sont plus que probables. L’Europe va continuer de se
déconstruire et la concurrence entre pays s’aggraver. A moins que les velléités
de promouvoir de grands travaux, telles qu’annoncées par le BCE se traduisent
dans la réalité. Cette supposition, elle-même, se heurterait au mur de l’argent,
aux énormes dettes publiques accumulées et à la voracité des bancocrates. Et
l’on ne voit pas poindre, ne serait-ce qu’un début de volonté de leur faire
rendre gorge, après un audit et la socialisation de la majeure partie du
secteur bancaire, même si la gauche de gauche avance des solutions en ce sens.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que
le gouvernement qui sera issu des urnes disposera de l’arsenal législatif
répressif et liberticide que le parti « hollandais » lui a offert.
Comment réagiront les classes
ouvrières et populaires ? La lassitude, l’écoeurement
prévaudront-ils ? On peut arguer qu’un retour de l’inflation, et donc
l’érosion accélérée du pouvoir d’achat, pourraient créer un contexte favorable
à une mobilisation d’ampleur… Mais ce qui manque encore, c’est l’émergence d’un
projet alternatif largement partagé. Encore qu’il faille mettre un bémol à
cette affirmation car le projet national-social de Le Pen trouve désormais un
écho politique y compris dans les classes populaires. C’est d’ailleurs le cas
dans pratiquement toute l’Europe.
A ces constats insuffisants pour
émettre des prédictions, il faut ajouter d’autres éléments plus fondamentaux
qui, à tout moment, peuvent bouleverser la donne. Quoiqu’en disent les
éditorialistes, les leçons de la crise de 2007-2008 n’ont pas été tirées.
L’économie mondiale est toujours assise sur un baril de poudre. Des bulles
financières peuvent éclater à tout moment et des conflits, apparemment gelés,
aggraver la situation de nombreux pays, comme on l’a vu dans le flux migratoire
de ceux qui fuient la guerre et la misère. Il y a la dette des pays émergents,
les prêts étudiants aux USA, l’immobilier en Chine, au Royaume (des)Uni, les
déficits en Europe.
Quant au bilan des banques centrales,
il est gigantesque(1) et sous-capitalisé. Elles sont d’ailleurs arrivées au
bout de ce qu’elles peuvent faire en inondant le marché de liquidités, en
fixant le loyer de l’argent au plus bas. Elles n’ont plus aucune marge de
manœuvre et n’ont pas réussi à « relancer la croissance ». La finance
est loin d’avoir été domestiquée. Les produits dérivés spéculatifs sont
incendiaires, le retour de la titrisation, qui a provoqué la crise de 2007-2008,
est inquiétant.
Les banques privées après la période
de fusions-acquisitions, sont des établissements systémiques, « trop
grosses pour faire faillite » et les populations toujours requises pour
socialiser les pertes en cas de krach. En effet, ce ne sont pas les quelques mesures
prises à leur encontre pour faire payer les actionnaires qui suffiront, en cas
de panique, d’autant que les dominants défendront leurs intérêts becs et
ongles.
Enfin, il y a le danger de
l’utilisation de l’informatique dans les transactions financières. Ce sont
désormais les ordinateurs qui, par l’intermédiaire des fameux algorithmes,
décident des ordres d’achat et de vente. Ils forment un réseau vulnérable à une
incontrôlable explosion.
Tous ces éléments ne nous disent rien
sur la manière dont les classes moyennes appauvries, les classes populaires
précarisées vont réagir à l’amplification probable des inégalités et à la
domination d’une élite mondialisée arrogante de super-riches.
Au regard de ce qui précède, une
course de vitesse entre l’extrême-droite et les partisans du socialisme
démocratique résolument anticapitaliste pourrait s’engager... Les aspirations
démocratiques peuvent-elles l’emporter sur la finance capitaliste? La
réponse est dans la rue et non dans les urnes pour au moins, dans un 3ème
tour social, faire reculer les dominants et prospérer une alternative radicale
au système capitaliste.
Gérard Deneux, Amis de l’Emancipation
Sociale, le 8.01.2017
(1) En particulier
par le rachat de dettes des Etats sur le marché secondaire
Rusé, le Macron !
Les dessous de la campagne médiatique de Macron.
Tout
s’explique, tout devient clair concernant sa fulgurante présence dans les
sondages !!!
Patrick
Drahi,
X-polytechnicien, est un Grand Financier, d’origine juive marocaine. Il vit en
Suisse et sa holding ALTICE est au Luxembourg. Depuis quelques années, il
intervient dans le domaine des télécommunications en France, avec le rachat de
SFR à Vivendi notamment. Homme peu scrupuleux, surendetté, néanmoins à la tête
d’une fortune de 14 milliards, dit-on, il a racheté en France Next Radio
propriétaire de BFM TV en 2015 à Weill. Et il a fusionné l’ensemble appelé
ALTICE MEDIA avec le concours de Bernard
Mourad, ancien banquier d’affaires de Morgan Stanley, qu’il vient de déléguer chez MACRON comme conseiller
spécial chargé du financement de sa
campagne.
Par ailleurs, les hebdomadaires
l’Express et Libération font partie de son groupe ALTICE. Il n’a pas hésité à
licencier des milliers de salariés chez SFR et à l’Express où son homme de
confiance, le journaliste Christophe
Barbier, ex-directeur de la rédaction du journal (ayant démissionné suite
aux attaques des syndicats) dont il reste le porte- parole sur les chaînes de télé en faveur de MACRON. Les observateurs commencent à constater que
BFM TV et l’Express font campagne pour Macron avec un matraquage journalier en
sa faveur !!!
En réalité, quand il était ministre de
l’économie et des finances à Bercy, Macron
a rendu un service inestimable à
Drahi En 2014, Drahi est en concurrence avec Bouygues Telecom pour racheter
SFR. Montebourg, ministre de l’économie et des finances, avant d’être débarqué
du gouvernement s’oppose au rachat de SFR par Drahi, estimant qu’il doit se
mettre en règle fiscalement avec la France alors que sa Holding ALTICE est au
Luxembourg, qu’il vit en Suisse et qu’il a la nationalité israélienne. Dès son
arrivée à Bercy, le 28 octobre 2014,… Macron, nouveau ministre, signe le décret
en faveur de Drahi, l’autorisant à racheter SFR et déboute Bouygues Télécom. La
campagne de Macron est désormais soutenue puissamment par un groupe MEDIAS de
télévisions et journaux, sans compter des ramifications
avec l’institut de sondage dirigé par Jean-Daniel LEVY, INTERACTIVE qui publie des sondages de
connivence sur Macron.
Il est temps que le voile se déchire
et se lève sur le candidat de « la modernité » qui abuse le
« bon » peuple en se faisant passer pour un candidat
antisystème !!! On peut parier que l’offensive de la « gauche »
contre lui, avec Valls en tête se déclenchera bientôt, vers la fin janvier
après la primaire, à moins que la Grande Finance internationale, ne soit
« en marche » pour propulser Macron à la présidence de la République
et obtenir ainsi, au plus haut sommet de l’Etat, un soutien inconditionnel de
la petite mascotte, son dévoué serviteur.
Après Hollande : « Mon ennemi c’est la finance », nous
avons désormais à « gauche » Macron : « Mon amie c’est la finance ». Les
électeurs de droite auraient bien tort de ne pas lui faire confiance !
le 15.01.17, transmis par Jano