Evocation communarde
Certains
ont pu regretter que Macron, le monarque républicain répressif, ne commémore
pas la Commune de Paris, préférant l’ogre napoléonien et son arc de triomphe.
Son fiel nous fut épargné, malgré les facéties d’Hidalgo, la bobo.
Jupiter
s’en est néanmoins expliqué : les Communards ont mis en danger la
République, celle de Thiers, celle des Républicains répugnants, capitulards
devant les Prussiens, qui céda l’Alsace/Moselle et soutira de la poche des
Français, des millions d’indemnités versées à Bismarck. Pire, Thiers et ses
compères sabotèrent l’armée de la Loire, levée par Gambetta. Tout aussi
ignoble, dans le pays occupé, ils s’empressèrent, à la demande du casque à
pointes, d’organiser des élections, ramenant par la peur des « partageux »,
les ci-devant aristocrates. Piteux de n’avoir pu dérober les canons des
Parisiens, outrés que les soldats envoyés pour commettre ce rapt, aient,
crosses en l’air, fraternisé avec la foule amassée, ils se tournèrent vers
Bismarck pour écraser Paris l’insurgée… Les Prussiens les renvoyèrent en leur
disant de faire eux-mêmes le sale boulot. Rameutant dans le fond des campagnes de
jeunes soldats fanatisés contre les rouges. Avec l’argent convoyé par Jules
Ferry dans un chariot bâché, et les armes livrées par les Teutons, ils
écrasèrent la Commune.
Ceux
qui montaient à l’assaut du ciel de l’égalité sociale, ceux qui croyaient que
sous les pavés arrachés, il y avait la plage, furent mitraillés, fusillés,
égorgés, hommes, femmes et enfants. Ainsi est née la 3ème République
dans le sang communeux qui ruisselait dans les rues de Paris. Quelques-uns
échappèrent à cette tuerie. D’autres, comme « la vierge rouge »,
Louise Michel, furent déportés en Nouvelle-Calédonie pour y retrouver les
Kanaks, ces colonisés parqués dans leur propre pays. Comme dit la chanson,
Versaillais, vous avez égorgés la révolution mais il reste à Paris l’esprit des
insurgés. Son spectre rode toujours sur la butte Montmartre, au mur des
fédérés. Il a même revêtu, il y a peu, les Gilets Jaunes et Gilets Noirs des
sans-papiers et autres racisés.
On
a été épargné du fiel macronien, celui de la 3ème République
flétrissant les pétroleuses et les prétendus tueurs d’otages. Bien nous en
fasse. Il nous reste, pour transmettre la mémoire toujours vivante, la verve
d’outre-tombe de Victor Hugo, les écrits de Lissagaray, de Louise Michel, de
Karl Marx, les souvenirs d’une morte vivante et, plus récemment les conférences
d’Henri Guillemin et les livres d’histoire de Jacques Rougerie, de Ludivine Bantigny…
La Commune n’est pas morte
GD