Italie.
Homicide d’un syndicaliste
Abdil Belakhdim, du syndicat autonome
Si-Cobas, italien d’origine marocaine, a été écrasé par un camion qui a forcé
le piquet de grève, lors d’une énième action de lutte contre le travail au noir
dans le secteur de la logistique où se pratique une super-exploitation qui
parfois atteint le néo-esclavagisme : 12 à 13 H travaillées, 8 H payées, des salaires minables de parfois 4
à 5€/H. De fausses coopératives oeuvrent
dans la logistique, l’agriculture, le BTP et même dans des grandes entreprises
comme Fincatieri. Elles ont des pratiques mafieuses : menaces, tabassage,
recours aux gros bras pour donner la leçon à ceux qui osent se révolter. La
réalité de ce caporalat violent s’exerce envers les immigrés et aussi des Italiens. Cette situation est bien
connue et l’on estime que l’ensemble des économies souterraines (demi-noir et
noir) a généré en Italie environ 30 milliards d’€ et 8 millions de travailleurs
oscillant entre précarité demi-noire, noir total et néo-esclavagisme. Toute
l’économie s’en nourrit. C’est le triomphe du néolibéralisme qui se poursuit,
voire se renforce avec le gouvernement Draghi. En Italie, tous les partis ont
épousé cette cause ainsi que la plupart des syndicats, même si la CGIL essaie
de sauver la face. Cette réalité existe aussi dans tous les pays dits
démocratiques européens.
La mobilisation générale a spontanément
éclaté dans tout le pays en réaction à l’assassinat d’Adil ; elle promet
une nouvelle possibilité de convergence des luttes et des organisations
syndicales et en particulier une grande participation des jeunes les plus
touchés par la précarité.