Une patronne
planifie l’assassinat d’un syndicaliste
Muriel Millet, patronne depuis 30 ans de l’entreprise
de plasturgie Apnyl, dans l’Ain, a posé un contrat sur la tête d’un salarié
« gênant ». Hassan est adhérent à la CGT. Il a manifesté au côté des
Gilets Jaunes et pour défendre les retraites. Muriel vient de reconnaitre
qu’elle avait engagé un tueur à gages pour assassiner le syndicaliste. Elle
avait « peur qu’il ne fédère
d’autres salariés autour de lui et que des syndicats se déclarent ».
Muriel craignait que son entreprise perde « l’esprit familial ». Tout
aussi affolant : elle avait approché une cellule criminelle composée de
francs-maçons, de policiers, d’anciens militaires. La cellule a été démantelée
en janvier au sein d’une loge franc-maçonne. Elle avait échangée tranquillement
avec le chef du réseau de criminels « au cours de repas et de week-end au
ski ». Le contrat sur la tête du syndicalise faisait partie d’un
« pack » : formation + audit + élimination. Le tout pour 80 000 euros
réglés en « quatre factures ». Le bras armé du groupe criminel avait
déjà espionné sa « cible » avec des surveillances, des photos du
domicile et de la voiture du syndicaliste. L’affaire est ahurissante. Elle
révèle la férocité de la bourgeoisie. Quand les intérêts d’un patron sont
menacés, il cherche à éliminer ce qui peut faire obstacle à ses profits, même
en éliminant physiquement. Le fait divers s’inscrit dans un contexte plus
général de criminalisation de tout mouvement social, de diabolisation des
ouvriers en lutte, de mépris du peuple et de destruction des acquis sociaux.
Cette histoire rejoint celle du fascisme. Historiquement les fascistes sont des
groupes violents recrutés par les patrons italiens dans les années 20 pour
tabasser les ouvriers et casser violemment les mouvements de grève. Le fascisme
est une forme radicalisée du capitalisme patronal. Enfin, rappelons qu’une
simple chemise de PDG déchirée par des salariés d’Air France, il y a quelques
années, avait suscitée des semaines de cris indignés. Le moindre mouvement de colère sociale est dénoncé dans
les médias mais ce projet d’assassinat d’un syndicaliste passe dans une
indifférence glaçante.
La CGT de l’Ain s’est portée partie civile.
SR
Source : Cerveaux non disponibles (Facebook)