Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 3 octobre 2022

 

En Iran, vagues de soulèvement

 

Depuis la mort de Mahsa Amini, cette jeune femme d’origine kurde, morte 3 jours après son interpellation par la police des moeurs à Téhéran, le 13 sept, pour avoir porté « incorrectement » son hijab, la contestation parcourt l’Iran. Sa mort a été suivie d’un appel à la grève générale et à des marches dans les provinces kurdes, immédiatement réprimées. Le mouvement s’est élargi, secouant 30 des 31 provinces du pays, se transformant en soulèvement contre le régime ultraconservateur de Raïssi. Les étudiants sont à l’avant-garde et 22 universités à Téhéran et dans des villes du nord-ouest, ont suspendu les cours jusqu’à la libération des étudiants arrêtés. 14 organisations étudiantes ont appelé à la dissolution de la patrouille d’orientation et de la police de la moralité. De plus en plus nombreux dans la rue, les manifestants dénoncent la police mais aussi le régime autoritaire, déjà éprouvé par une crise économique qui, depuis début 2022, a provoqué protestations et grèves contre les pénuries d’eau et l’augmentation du coût de la vie, contre le prix du pain multiplié par 13… Pour Raïssi, il s’agit de rétablir l’ordre au plus vite pour que ne s’érode pas plus la légitimité de son régime et ses fondements théocratiques, d’autant qu’au sommet deux ailes se constituent, celle (faible) des « réformateurs »  et celle, plus puissante, des « partisans de la ligne dure ». Pour l’heure, Raïssi mobilise sa garde prétorienne (les gardiens de la révolution et les Bassidji, milices territoriales, qui blessent, tuent et enferment. Il craint, s’il accorde quelques concessions, d’être confronté à d’autres revendications sur les libertés notamment. Pour l’heure, la répression est féroce et fait dire aux manifestants : « Si nous ne réussissons pas cette fois-ci, ils vont faire de nous des esclaves ». Les jeunes expriment une rage qu’ils n’ont jamais connue et « Il sera impossible de leur faire oublier ce sentiment de liberté et la possibilité d’une autre vie ». Ces explosions sociales, aux cris de Femme, Vie, Liberté ! peuvent-elles tisser des liens durables avec la lutte des masses iraniennes pour se libérer de ce régime oppressif ? https://www.revolutionpermanente.fr