Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 3 octobre 2022

 

Nous avons lu

 

Sale guerre – l’invasion du Mexique par les Etats-Unis (1846-1848)

 

C’est tout un pan de l’histoire de la constitution des Etats-Unis que nous révèle ce livre. Méconnues, largement occultées, l’invasion du Mexique et l’annexion de la moitié de son territoire, donnent lieu à des atrocités et à un déferlement de racisme. Si l’on connaît relativement mieux les refoulements, le parcage des Indiens dans des réserves et le génocide qui ont accompagné les « guerres indiennes », les guerres contre le Mexique sont également justifiées par la bonne conscience protestante : la pureté de la citoyenneté américaine s’oppose à la richesse choquante des églises catholiques ; la supériorité de la race blanche s’impose aux espagnols, noirs, indiens, « inférieurs, lâches, traitres et paresseux » ! Les Nord-américains qui acquièrent leur indépendance contre l’Angleterre (1776) achètent à la France la Louisiane en 1803. Ce territoire, on ne s’en souvient guère dans les livres d’histoire, s’étend du sud (Saint Louis) à la frontière du Canada, au centre des Etats-Unis actuels. C’est l’ouest de la Californie jusqu’au nord de la côte Pacifique ainsi que la péninsule de la Floride qui vont être conquis par les armes. Dans l’imaginaire diffusé par les Nord-américains, l’on se souvient de l’épisode (guère glorieux) de Fort Alamo et de Davy Crockett. De part et d’autre du Rio Grande, la guerre connaît de multiples péripéties sanglantes, telles les prises et reprises de Los Angeles. Mais tout sera justifié par la doctrine Monroe (1823) et la notion de « destin manifeste » (1845). Reste pour les esprits lucides cette phrase du général US Winfield Scott (1786-1866) : « Si le 1/10ème de ce que l’on raconte est exact, il a été commis au Mexique des atrocités, des horreurs suffisantes pour faire pleurer le ciel et faire que tout américain de morale chrétienne ait honte pour son pays »… Il devait également parler pour lui-même. GD

Eric Taladoire, ed. du Cerf, 2021, 20€